(Tous les détails sur ce centre de médecine alternative qui fait des victimes en silence)
La vie humaine est sacrée. C’est pour cette raison que le gouvernement béninois se bat depuis des lustres pour la préserver. Parmi les stratégies mises en œuvre figure l’interdiction d’ouverture des centres de santé hors normes. Depuis 2016, le gouvernement Talon a pris des mesures radicales en ce sens. Les « boutiques sanitaires » ouvertes çà et là dans le pays par le passé ont été contraintes de fermer et leurs promoteurs sommés de cesser l’exercice illégal de la médecine. Dans les villages, les « piqueurs sauvages » sont traqués.

Malheureusement, sous couvert de la médecine dite alternative, certains esprits malins continuent leurs activités et font des victimes. Dans le Zou, précisément à Bohicon, l’un de ces mouroirs opère allègrement au mépris de la vie des patients. Malgré les mesures prises par la HAAC pour mettre fin à l’activisme de sa promotrice, ce centre poursuit son sale besogne.
Alors que son plateau technique n’est constitué que de vieilleries et de ferraille, la promotrice des lieux – qui, il faut le préciser, n’a aucune formation en médecine – se vante de traiter plus de 70 pathologies. Le drame est qu’elle impose à ceux qui, dans l’ignorance totale, ont recours à ses services, d’arrêter tout traitement en cours.

Il y a quelques semaines, une septuagénaire hypertendue a failli passer de vie à trépas en suivant ses conseils. Alors que son soi-disant scanner affichait une tension de 9,5, elle a soutiré à la pauvre dame ses maigres ressources et lui a demandé d’arrêter la prise de ses cachets quotidiens, lui donnant rendez-vous dans 72 heures pour un traitement censé coûter la bagatelle de 300 000 francs. Entrée en crise après seulement 24 heures, la patiente n’a dû son salut qu’au savoir-faire des médecins de l’hôpital. La tension artérielle, prétendument trop basse selon le scanner du centre, avoisinait en réalité les 24. Il en a été de même pour la calcémie et la magnésémie, présentées comme très faibles par la promotrice, alors que les analyses en laboratoire ont révélé des taux tout à fait normaux.
Et pourtant, ce centre situé dans une grande ville comme Bohicon ne dispose d’aucun agrément ni autorisation.
Laurent YOVO



