Le périple suit son cours au palais des gouverneurs à Porto -Novo. Encore hier, trois ministres ont passé l’examen de présentation de leur projet de budget sectoriel chacun en ce qui le concerne.
Mêmes objectifs, défendre les montants inscrits aux titres des années en cours et prochaine et présenter les projets et programmes retenus pour lesquels les sous ont été mis à la disposition du ministère et enfin recevoir les suggestions des députés pour des réajustements éventuels dans les secteurs du développement. Un exercice fastidieux qui devient une routine pour ministres et députés car désormais une pratique parlementaire.
Severin Quenum, Ministre De La Justice Et De La Legislation était comme ses collègues de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en face à la commission budgétaire pour le même exercice hier.
Pour l’exercice 2022 et pour le compte du ministère de la justice et de la législation, le projet de budget s’élève à 21 milliards 439 millions Fcfa contre 20 milliards 254 millions Fcfa pour l’année 2021.
Il s’agit donc d’un léger accroissement de 5,85%. IL va permettre selon les explications du ministre d’aller plus en avant dans tout ce que nous entreprenons pour l’amélioration non seulement de l’accès de nos compatriotes à la justice, mais également pour améliorer le sort des détenus de nos prisons, notamment construire de nouveaux tribunaux et renforcer le potentiel en ce qui concerne les établissements pénitenciers et surtout équiper nos services. La dématérialisation d’un certain nombre d’activités, notamment la délivrance des actes à nos concitoyens, en restant chez eux, de se faire délivrer rapidement les actes nécessaires à leur vie courante pourra, se poursuivre si le projet arrivait à son terme. Face aux performances réalisées au cours de l’année 2021, le ministre s’est rendu compte qu’avec un peu plus d’argent, il peut mieux faire, c’est pourquoi il aurait voulu avoir plus qu’il a mais ajoute-t-il que ce n’est pas le montant qui est intéressant. C’est ce que nous en faisons qui importe. C’est d’ailleurs sur cette base, qu’il porte l’intention d’améliorer l’accès à la justice avec la construction de nouveaux tribunaux et également permettre la mise en œuvre rapide des procédures et des décisions par l’équipement des juridictions. Pour les élus de la nation qui ont pris part à cette séance du ministre de la justice il a été question pour quelques-uns de justifier les recommandations qui nous ont été faites l’année dernière pour son ministère tout en espérant que les sous qui seront accordés pour cette année permettront d’aller plus loin que l’année précédente.
Quant à madame Eléonore Yayi Ladékan, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l’exercice a été très concluant avec un budget de 71 milliards 522 millions 208 mille Fcfa. Déjà la première autorité de son ministère sollicite auprès de la représentation nationale pour son autorisation pour ce qui concerne les actions de l’année prochaine. En termes d’ambitions de l’année 2022 , le sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a été un sous-secteur très en vue en ce qui concerne les réformes. Donc les actions du gouvernement ont été fortement représentées dans le projet de budget à travers déjà la fonctionnalité des conseils d’administration, à travers la qualité même des offres de formation dans leur dynamisation ajoute-t-elle avant de mettre l’accent sur les offres de formations qui doivent désormais être plus attrayantes de façon à ce que les apprenants et les diplômés qui sortiront soient compétitifs sur le marché de l’emploi. À côté de dynamisation des offres de formation Madame, le ministre a martelé un autre point fort en ce qui concerne la qualité du personnel enseignant. Selon elle, il faut que ce personnel enseignant soit accompagné et appuyé en renforcement de capacités surtout en matière de pédagogie. Il ne s’agit pas d’avoir juste le doctorat pour prendre en charge la formation de nos apprenants. Il faut être qualifié et nous avons constaté que cet aspect-là manque un tout petit peu conclut-elle. Il en sera de même pour le personnel administratif qui est quasiment inexistant. Pour ce qui concerne les infrastructures, il s’agit d’un point essentiel parce que sans infrastructure, sans dispositif technique, nous ne pouvons pas justifier une formation de qualité. C’est pour cela que nous avons prévu quelques actions d’infrastructures au niveau de notre budget a laissé entendre avant de laisser le micro aux députés qui a leur tour ont d’abord voulu savoir ce qu’elle a fait des crédits alloués au titre de l’année 2021 et ce qu’elle compte faire pour les filles par rapport à la question du harcèlement sexuelle en milieu universitaire pour la sécurisation des filles qui vont à l’université. Ils ont aussi attiré l’attention sur le danger qui guette à savoir que deux ans d’inexploitation suffisent pour voir perdre ces domaines quant aux sites universitaires retenus dans les différentes contrées du Bénin. La ministre en a pris bonne note et a promis aux députés s’investir à ce sujet .
Jean Michel Abimbola, Ministre Du Tourisme, De La Culture Et Des Arts, a aussi planché hier devant la commission budgétaire présidée par l’honorable Gérard Gbénonchi. Pour ce qui est de son ministère,le projet de budget pour le compte de l’exercice 2022 se chiffre à 48 milliards 600 millions Fcfa. Ce budget selon le ministre est en hausse de 12% par rapport à l’exercice 2021. Cette hausse se justifie du fait que la culture occupe désormais une place de choix pour le régime de la rupture. Pour le ministre, c’est la preuve que le tourisme, la culture et les arts continuent d’être des secteurs prioritaires, phares et essentiels pour le gouvernement. Il faut aussi noter que le budget de 48 milliards Fcfa est essentiellement d’investissement avec un peu plus de 36 milliards Fcfa pour le tourisme, à peu près 10 milliards Fcfa pour la culture et les arts et 2 milliards Fcfa pour l’administration, le fonctionnement et les soutiens et servira de continuer les investissements dans les infrastructures touristiques à Ouidah, à Abomey, à Allada, à Ganvié, à Porto-Novo, à Nikki, à Cotonou et ailleurs a laissé entendre Jean Michel Abimbola. Les députés pour rester dans leur rôle de pré – contrôle de l’action gouvernementale n’ont pas manqué de poser quelques questions basées essentiellement sur la restitution des biens culturels royaux pour savoir les conditions dans lesquelles tout s’est passé, pour connaître le nombre d’œuvres que nous avons en France et ailleurs, pour savoir quelle est la suite, quelles sont les dispositions qui sont prises par le gouvernement pour la bonne conservation et la bonne exploitation, comment éduquer nos populations, comment sensibiliser la jeunesse, comment inclure cela dans le programme éducatif. D’autres préoccupations relatives à nos palais royaux n’ont pas manqué aux lèvres des élus de la nation béninoise. Il faut reconnaître l’intérêt des députés pour cette matière et nous avons bon espoir que l’ensemble du Bénin va s’intéresser à son patrimoine, à sa culture et au tourisme.
Folorouncho E. Latoundji