Alors que le pays se prépare aux élections législatives du 11 janvier 2026, un parti semble déjà engagé dans une course contre-la-montre électorale dont l’issue, selon de nombreux observateurs, pourrait s’avérer cauchemardesque. Le parti Les Démocrates (LD) affrontera le scrutin sans le soutien d’aucune alliance, un isolement politique qui risque de lui coûter très cher. Son défi ? Obtenir au moins 20% des suffrages exprimés dans chacune des 24 circonscriptions électorales (CE), un seuil indispensable pour espérer siéger à la prochaine Assemblée. Un examen des résultats passés et du contexte actuel dessine un tableau extrêmement périlleux pour la formation.
Le spectre de 2023 et l’absence d’alliance
Le bilan des dernières législatives de 2023, pourtant présentées comme une période « portée par le vent en poupe » pour LD, est éloquent. Sur 24 circonscriptions, le parti n’a dépassé le seuil critique des 20% que dans sept d’entre elles (les 2e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e, 9e, 10e, 13e, 14e, 15e, 16e, 17e et 19e). Pire, il a enregistré des scores catastrophiquement bas, inférieurs à 5%, dans les 11e (3,94%) et 24e (3,89%) circonscriptions. Cette performance en dents de scie a révélé des bastions, mais aussi des déserts électoraux.
En 2026, la tâche s’annonce encore plus ardue. Contrairement à une stratégie de rapprochement qui aurait pu lui permettre de consolider ses positions et de conquérir de nouveaux territoires, LD a choisi la voie solitaire. « Le parti n’a signé aucun accord parlementaire avec un autre parti », confirmant ainsi son isolement sur l’échiquier politique. Cette absence de coalition prive Les Démocrates de l’effet de levier et du transfert de voix souvent décisifs dans les scrutins uninominaux.
Les 11e et 12e CE, un cauchemar annoncé
Si l’ensemble du territoire national représente un défi, les analystes pointent du doigt deux circonscriptions qui pourraient incarner à elles seules l’échec du parti : les 11e et 12e CE. Ces territoires sont décrits comme « maîtrisés » par les formations rivales, notamment l’UP le Renouveau et le Bloc républicain. Avec des scores respectifs de 3,94% et 13,56% en 2023, LD part de très loin. La bataille y sera titanesque, et les observateurs estiment qu’au moins l’une de ces deux circonscriptions semble d’ores et déjà pratiquement perdue, hypothéquant gravement les chances d’atteindre l’objectif des 20% partout.
Le déficit de leadership et la baisse de forme
Au-delà de la géographie électorale et des alliances, c’est aussi une question d’hommes et de dynamique qui préoccupe les sympathisants du parti. De l’avis général, LD souffre d’un « déficit de candidats charismatiques ». Les figures emblématiques et fédératrices du passé, telles que Houndété et Léon Ahossi, ne sont plus en première ligne ou ont quitté la scène. « L’engouement n’est plus car ils n’ont plus de bons candidats », résume une source proche du dossier. Ce manque de visages nouveaux et porteurs, couplé à une « baisse de forme » générale, assombrit encore les perspectives. Le parti peine à mobiliser et à incarner un renouveau.
Une dixième législature sans Les Démocrates ?
La conclusion qui s’impose est sans appel pour de nombreux analystes : « Le parti est mal barré et est parti pour ne pas pouvoir siéger au parlement pour la 10e législature. » L’équation est trop complexe : performer simultanément sur tous les fronts sans alliés, avec un vivier de candidats affaibli et face à des adversaires bien implantés dans les zones clés.
Le pari de l’isolement pourrait ainsi se transformer en un lourd prix à payer : l’exclusion pure et simple de l’hémicycle. Les Démocrates devront, dans les mois qui viennent, trouver des ressources extraordinaires pour inverser une trajectoire qui, sur la base des chiffres et des stratégies actuelles, pointe droit vers « l’échec total » qu’ils redoutent.
WM



