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Culture

Noms de rues, héros nationaux / Rééquilibrer la mémoire nationale par la toponymie : Talon, le panafricaniste visionnaire

Dans une décision historique, le Conseil des ministres a acté ce mercredi une profonde réforme de la toponymie nationale visant à rééquilibrer la mémoire collective. Sous l’impulsion du président Patrice Talon, cette politique ambitieuse entend substituer aux noms hérités de la colonisation ceux des héros et figures emblématiques de l’histoire béninoise et panafricaine, plaçant ainsi l’identité nationale au premier plan pour la postérité. Loin des slogans et des agitations stériles, Talon incarne un panafricanisme visionnaire, concret et constructif, résolument tourné vers l’action et le développement. Cette réappropriation de l’espace public s’inscrit dans une dynamique culturelle plus large : du retour des trésors royaux à l’essor des Vodun Days, en passant par les musées et les nombreux festivals, le Bénin confirme son statut de modèle en Afrique, alliant démocratie, développement et fière réappropriation de son histoire. Plus qu’un symbole, cette réforme constitue une pierre angulaire pour effacer les séquelles coloniales et construire l’avenir sur le socle de ce que nous sommes réellement. Une approche qui le distingue nettement de ceux qui se limitent à brandir le mot « panafricanisme » sans le concrétiser dans des actions structurantes.

En effet, ce mercredi, le gouvernement Talon a pris une décision majeure visant à réécrire symboliquement l’histoire du pays : la création officielle d’une commission chargée de la toponymie et de la mémoire nationale.

Cette initiative, actée par décret, s’inscrit dans une volonté politique affichée de « reconstruire un narratif cohérent » avec le vécu des héros nationaux et l’identité béninoise. L’objectif avancé est de « rééquilibrer la mémoire nationale », de la replacer « dans le sillage de la vérité historique, de la cohésion sociale et de la fierté partagée » à travers la dénomination des lieux, espaces et rues.

Une démarche « scientifique, historique et inclusive »

La commission, pluridisciplinaire, aura pour mission de proposer « une nouvelle cartographie du Bénin », décrite comme une « géographie de la mémoire et de la dignité retrouvée ». Son travail ne se limitera pas à un simple changement de plaques de rues. Il s’agira d’une refonte réfléchie visant à ancrer dans le paysage urbain et rural les figures et événements marquants de l’histoire du pays.

Ses missions spécifiques sont vastes :

· Identifier les lieux publics (rues, places, bâtiments) dont la dénomination est jugée inadaptée.
· Constituer une base de données documentée des toponymes qui mettront en valeur le patrimoine historique et culturel.
· Garantir la cohérence entre les nouveaux noms, l’histoire locale et le récit national.
· Impliquer activement les collectivités locales, les institutions éducatives, les communautés culturelles et les chefs traditionnels dans le processus, pour assurer une adhésion large.
· Proposer des programmes de sensibilisation citoyenne et éducative pour expliquer le sens et la portée des nouveaux noms attribués.
· Accompagner les projets de monuments, musées et jardins de mémoire, dans la continuité d’initiatives comme le « Monument aux Dévoués » en construction à Cotonou.

Inscrire l’histoire « dans la trame du présent »

Cette politique de toponymie s’inscrit dans un chantier plus large de « renaissance mémorielle et identitaire » engagé par le gouvernement. Le document officiel la relie explicitement à d’autres actions symboliques récentes, telles que le retour de biens culturels, l’érection des statues de Bio Guéra et de l’Amazone, ou encore la construction du Monument aux Dévoués.

Il s’agit, selon les termes du compte-rendu ministériel, d’inscrire l’histoire « dans la trame du présent et dans l’imaginaire des générations futures ». En redessinant la carte des noms de lieux, le pouvoir entend donc façonner durablement la manière dont les Béninois se représentent leur passé et leur communauté.

La composition précise de cette commission et le calendrier de ses travaux devraient être rendus publics dans les prochains jours. Son action est attendue avec intérêt, mais aussi avec un certain débat, les questions de mémoire et de représentation historique étant par essence sensibles et polysémiques.

WM

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