Plus de trente personnes ont été enlevées dans l’État de Borno les 29 et 30 novembre 2025, au cours de trois attaques simultanées. Selon The Guardian, ces assauts confirment la mainmise croissante des groupes armés sur cette région déjà marquée par la violence.
Un rapport de SBM Intelligence révèle que, entre juillet 2024 et juin 2025, 4 722 personnes ont été kidnappées lors de 997 incidents, et au moins 762 ont perdu la vie. Les ravisseurs auraient ainsi collecté 2,57 milliards de nairas en rançons, un chiffre qui pourrait être largement sous-estimé, de nombreux cas n’étant jamais signalés.
Malgré les multiples accords de paix conclus avec des groupes armés, la situation reste critique : dans de nombreux cas, les bandits conservent leurs armes et utilisent les zones de trêve comme bases pour de nouvelles attaques.
Borno demeure le cœur de l’insurrection djihadiste menée par Boko Haram et ses factions depuis plus de dix ans. Depuis l’enlèvement des 276 lycéennes de Chibok en 2014, les kidnappings à des fins de rançon se sont transformés en une véritable « industrie criminelle », favorisée par l’absence de l’État dans de vastes zones rurales.
La récente recrudescence d’attaques contre des civils et des écoliers a poussé l’ONU à alerter sur un risque de « retour des enlèvements de masse », tandis que le Nigeria fait face à une pression internationale croissante sur la sécurité dans son nord.
Fallone CHABI-BONI



