*Tout sur comment le quartier Ladji a tourné la page des marécages et des inondations
Grâce au Programme d’Assainissement Pluvial de Cotonou (PAPC), le quartier Ladji, longtemps sinistré, a connu une transformation radicale. Pavage, collecteurs et assainissement ont redonné mobilité et salubrité, suscitant un nouvel élan socio-économique, malgré des défis qui persistent.
La physionomie du quartier Ladji, dans le sixième arrondissement de Cotonou, a radicalement changé. Là où s’étendaient des marécages impraticables et des voies abandonnées à la boue, circulent désormais motos et piétons sur des rues pavées et assainies. Cette métamorphose est le fruit des travaux du Programme d’Assainissement Pluvial de Cotonou (PAPC), menés pendant plus de deux ans et achevés récemment.
Financé par la Banque Européenne d’Investissement et mis en œuvre sous la maîtrise d’ouvrage de la SIRAT SA, le projet a spécifiquement ciblé ce secteur stratégique, longtemps enclavé. Les travaux, débutés en février 2022, ont consisté en la construction d’un collecteur primaire de 1,3 km pour évacuer les eaux pluviales et le pavage de 1,4 km de voirie, soit environ 41.000 m². Après une phase de réception provisoire, les ouvrages sont désormais opérationnels.
« Du calvaire total » à la mobilité retrouvée
Pour les habitants, le changement est vécu comme une libération. « Autrefois, personne ne pouvait traverser le rond-point Sainte-Cécile pour venir ici. C’était du calvaire total », témoigne le chef quartier de Ladji, M. Georges Gnonlonfoun. Il se souvient d’une zone constamment inondée, où la principale artère, la voie 40, était abandonnée, obligeant à de longs détours.
Aujourd’hui, la mobilité est restaurée, reliant efficacement Ladji aux quartiers voisins d’Aïdjèdo, Sainte-Cécile, Ahouansori et Djidjè. Cette revitalisation physique a insufflé une nouvelle dynamique socio-économique. « Les soirs, c’est un autre marché. Les jeunes viennent se distraire, faire des achats, profiter d’un espace redevenu vivant », se réjouit le chef quartier. Le projet a par ailleurs généré jusqu’à 65.000 emplois sur l’ensemble du programme PAPC.
Des défis persistent pour consolider les acquis
Malgré l’enthousiasme, la transformation n’est pas totale et des obstacles subsistent. Certaines voies, notamment celle prolongeant le carrefour Sainte-Cécile vers Djidjè, restent en attente d’aménagement. Un problème structurel majeur concerne un rétrécissement de la voie à 10 mètres au niveau de l’exutoire du collecteur, empêchant l’installation de poteaux électriques et l’extension du réseau d’eau potable de la SONEB.
M. Gnonlonfoun lance un appel aux autorités municipales et gouvernementales pour dégager les emprises nécessaires et régulariser ces situations. Il alerte également sur des actes de vandalisme déjà observés sur les nouvelles infrastructures, dont le collecteur primaire, et plaide pour une vigilance collective afin de protéger ces investissements de plusieurs milliards.
Une ambition : figurer parmi les quartiers modèles de Cotonou
Portés par cette métamorphose, les habitants de Ladji nourrissent une nouvelle ambition : voir leur quartier, jadis symbole d’enclavement, intégrer le cercle des secteurs les plus propres et attractifs de la capitale économique. Les espoirs se tournent aussi vers le futur projet de « Corridor » (ex-Contournement Nord Cotonou Est), dont la réalisation pourrait parachever et consolider cette dynamique de développement urbain.
Le pari de la modernisation de Ladji, bien qu’inachevé, apparaît déjà comme une réussite tangible, démontrant l’impact direct d’un investissement public ciblé en assainissement et mobilité sur la qualité de vie des citadins.
