On entendait leur réaction par rapport au coup d’État du 24 janvier dernier au Burkina Faso. Et ils ont ils par le faire. « Nos Organisations attachées à l’état de droit et aux valeurs démocratiques réprouvent les coups d’Etat militaires ou constitutionnels (modifications d’articles pour se maintenir au pouvoir). Néanmoins, elles prennent acte de la situation. »
Disent les organisations de la société civile du pays des hommes intègres telles que : le Balai Citoyen, la Ligue des panafricanistes, l’Afrikamba et l’Association Wendsongsida.
Lire leur appréciation de ce coups de force du MPSR du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA et exigences.
La déclaration
Depuis plusieurs mois, particulièrement après le drame de INATA, un climat délétère était perceptible au sein de l’opinion publique avec des appels à la démission du chef de l’Etat. L’ampleur des dysfonctionnements dans la gouvernance sécuritaire, en dépit des multiples alertes et actions d’interpellation venant d’acteurs divers, étaient les signes patents de l’incapacité et de l’incompétence d’un régime aux abois.
Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA a perpétré, ce 24 janvier 2022, un coup d’État. Dans un communiqué lu à la télévision nationale par le capitaine Sidsoré Kader OUÉDRAOGO, le MPSR a annoncé la suspension de la constitution, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale.
Le MPSR s’est engagé à respecter les engagements internationaux, les droits humains et à revenir à l’ordre constitutionnel « dans un délai raisonnable après consultation des forces vives de la nation ».
Nos Organisations attachées à l’état de droit et aux valeurs démocratiques réprouvent les coups d’Etat militaires ou constitutionnels (modifications d’articles pour se maintenir au pouvoir). Néanmoins, elles prennent acte de la situation.
Au demeurant, nos organisations tiennent à rappeler les aspirations profondes de notre peuple qui sont entre autres : les valeurs d’intégrité, de justice sociale, de gouvernance vertueuse et de patriotisme. C’est pourquoi, elles :
- exigent que la lutte contre l’insécurité soit une priorité majeure afin de permettre le recouvrement intégral du territoire national et le retour des personnes déplacées internes à leur localité d’origine ;
- en appellent à l’approfondissement des idéaux et acquis de l’insurrection populaire de 2014 notamment en matière de gouvernance vertueuse ;
- exigent que l’intégrité physique et morale du Président, des Membres du gouvernement soient préservées ;
- Condamnent les violences constatées lors du coup d’état ;
- mettent en garde contre la mal gouvernance, la gabegie et la corruption, maux ayant caractérisés le régime Roch Marc Christian KABORÉ et déterminés sa chute ;
- veilleront vigoureusement à la poursuite normale des processus et procédures judiciaires dont notamment les dossiers Thomas SANKARA, Norbert ZONGO, Boukary DABO et de l’insurrection populaire d’Octobre 2014 ;
- exigent la levée rapide de toutes les restrictions de libertés qui pèsent sur les populations (fermetures des frontières, couvre-feu, …).
En tout état de cause, nous restons vigilants et mobilisés quant à la suite des évènements.
Pour la reconstruction matérielle et morale du Burkina Faso, mobilisation et lutte !
Pour un vrai changement et un renouveau, en avant !
Pour la justice et l’intégrité, en avant !
Pour l’approfondissement des idéaux et acquis de l’insurrection populaire de 2014, mobilisation et actions !
Fait à Ouagadougou, le 26 janvier 2022
Organisations signataires :
- Le Balai Citoyen
- Ligue des panafricanistes
- Afrikamba
- Association Wendsongsida
- Ligue des jeunes de Kaya
- 2Heures pour Kamita
- Association Teega Wende pour la paix et l’unité (Kaya)
- Burkina Yirwa.