À travers une publication sur la page Facebook de leur syndicat, CSA-Bénin, le secrétaire général Anselme Amoussou est revenu sur les réalités que vivent les citoyens Béninois qui ploient sur le coup de la cherté de la vie.
Pour lui, le gouvernement béninois est appelé à exercer son pouvoir de régulation du marché pour la restauration du pouvoir d’achat.
Lire sa déclaration du DG Csa-Bénin
CSA-BÉNIN INFOS
Annoncer la hausse des salaires ne suffit plus, il faut procéder au contrôle des prix et libérer les arriérés de salaires
Depuis l’annonce officielle, au mois de décembre 2021, par le gouvernement de revaloriser les salaires des travailleurs, j’ai compté, pas moins de trois sorties médiatiques au cours desquelles le porte-parole du gouvernement a essayé laborieusement de justifier le retard dans la mise en œuvre d’une mesure censée lancer le mandat dit social.
Aucune déclaration officielle sur le taux d’inflation. Aucune mesure annoncée pour juguler la hausse exponentielle des prix des produits essentiels. Si le gouvernement n’exerce pas son pouvoir de régulation du marché, aucune augmentation n’est en mesure de restaurer le pouvoir d’achat des citoyens.
Rappelons que le pouvoir d’achat est la quantité de biens et services qu’un revenu permet d’acheter.
Deux facteurs déterminent le pouvoir d’achat à savoir l’évolution des prix et le revenu disponible.
Si les prix augmentent et que le revenu reste statique, on comprend que le pouvoir d’achat baisse et que le salarié devient plus pauvre.
Pour vous en convaincre, voici les données officielles de l’INSTaD (ex INSAE); données collectées sur les marchés des six principales villes du Bénin.
Lesdites données présentent l’évolution des prix de certains produits de première nécessité sur le marché béninois en 5 ans (les cinq dernières années) entre décembre 2016 et décembre 2021.
Le prix du Kg de maïs a connu une hausse de 70%.
Les prix du Kg de tomate fraiche et du litre d’huile d’arachide ont plus que doublé avec respectivement des hausses de 107% et 102%.
Le kg d’oignon frais rond est à 639F soit une augmentation de 26%
Le litre de pétrole lampant a connu une hausse de 64% tandis que l’essence kpayo a varié de +67%.
L’huile de palme non raffiné c’est une hausse de 39%.
Le gaz domestique de 6 Kg et de 12,5 Kg a connu des hausses de prix respectives de 31% et 28%.
La tonne de Ciment est passée de 67500 à 78 000 par endroit.
La tonne de fer à béton (barre de est passée respectivement de 492 500FCFA à 662 500 FCFA soit une augmentation de plus de 170 000FCFA.
La tonne de fer (barre de 10) est passée de 493 000FCFA à plus de 662 000FCFA soit une augmentation de plus de 169 500FCFA.
A tous ces produits il faut ajouter la nouvelle tarification de la SBEE qui a induit le relèvement à la hausse du prix de l’électricité sous la période.
Je répète encore une fois que ce sont des données issues des relevés de prix effectués hebdomadairement sur les marchés du Bénin par l’INStaD dans le cadre du calcul des Indices Harmonisé des prix à la Consommation, (IHPC)
Ainsi, la conséquence de cette augmentation générale et significative des prix telle que présentée est la réduction drastique du pouvoir d’achat du travailleur béninois dont le revenu n’a connu non seulement aucune amélioration sous la même période mais doit encore faire face aux réformes en matière d’impôt.
Le gouvernement a-t-il les moyens de faire une augmentation à la hauteur de la pression exercée sur les salaires par l’inflation sauvage et le code général des impôts ?
Si, comme je le pense, la réponse est non, il faut impérativement agir pour la maîtrise des prix sur les marchés.
Je pense également que le paiement intégral de tous les types d’arriérés de salaires dûs aux travailleurs est devenu primordial pour aider les populations à faire face aux affres d’une inflation de plus en plus intenable
Anselme Coovi AMOUSSOU
Secrétaire Général de la CSA-BÉNIN