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Politique

Présidentielle de 2026 : ET SI TALON SORTAIT LE GRI-GRI CHABI TALATA?

En dehors de la carte des hommes de confiance, Joseph Djogbénou, Johannes Dagnon, Olivier Boko et Romuald Wadagni, que reste-t-il à Patrice Talon pour garantir le rythme au cas où il ne sera pas tenté de se succéder à lui-même à travers le choix d’un troisième mandat ?

L’option de la surprise générale comme il en a l’habitude. Certains analystes qui maîtrisent bien les manies du tombeur du plan de Yayi en 2016, voient le comprimé, Mariam Chabi Talata.

Comme en 2021 où tout le monde attendait Abdoulaye Bio Tchané, ou Robert Gbian dans le Bloc républicain, ou Sacca Lafia dans l’Up, le candidat Talon pour se choisir un colistier, a préféré déjouer tous les pronostics sauf celui de son ami et frère Charles Toko, en sortant comme un lapin du chapeau, madame Chabi Talata.

Inconnue au bataillon politique en dépit de son ascension surprise comme vice-présidente de l’Assemblée, madame Talata n’avait visiblement pas la moindre once d’étoffe pour rêver d’un poste de vice-présidente sous le rigide Patrice Talon.

Mais pour sa sécurité et sa quiétude de ne pas prendre de risques avec une personnalité très forte, Patrice Talon s’est décidé en architecte et grand couturier pour dégrossir dans un premier temps une pierre, brute, lui donner du contenu avant de l’habiller autant faire se peut pour en faire une personnalité politique de la taille de ses talons.

Madame Chabi Talata devient ainsi un édulcorant pour adoucir la rugueuse image de Talon comme pour donner raison à la Rochefoucauld, philosophe du 17ème siècle, de surcroît un prêtre et pour, la femme est une goutte de miel que le ciel a laissé tomber dans le calice de la vie pour en adoucir l’amertume.

Mais pour certains, c’était simplement donner de la confiture à un porc. L’arrivée de madame Chabi Talata à ce niveau de responsabilité n’a été qu’un épiphénomène pour ne pas dire regrettable si ce n’est que pour les calculs personnels du président Talon lui-même.

À bientôt 04 ans de son départ du pouvoir où les langues craignent de se délier mais où règne un silence assourdissant des ambitions autour de sa personne, certaines analyses craignent pour un penchant du président pour son instinct de conservation.

Genre sortir sa Mariam Chabi Talata avec l’argent tiré sur les cheveux qu’elle a l’expérience de la gestion du pouvoir d’État comme vice-présidente, pour lui succéder.

Et les clichés ne manqueront pas pour orner la chose. Madame Talata est du nord, de surcroît Bariba, une ethnie majoritaire du Septentrion qui n’avait jamais géré le pouvoir d’État. Une femme pour une première au Bénin comme pour révéler la femme béninoise. Mais l’un dans l’autre, tout porte à croire qu’au moment venu, ces baratins ne suffiront pas à convaincre les Béninois pour choisir une femme bien inconnue d’eux malgré son passage dans les couloirs du pouvoir.

Et le fait qu’une petite modification de la loi jouerait à renforcer les pouvoirs d’un vice-président inéluctablement choisi dans la galaxie des vrais « enfants  » de la cour Talon, n’aura visiblement rien de convainquant pour pousser les Béninois à adouber cette option.

Mais tout cela n’est que pure vue de l’esprit. La réalité sera certainement autre.

Aboubakar TAKOU

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