Se prononçant pour la première fois sur les causes de la condamnation par la justice béninoise de la candidate du parti LD à la présidentielle dernière, Reckya Madougou à 20 ans de prison, le président Talon a fait une grosse révélation.
En pareil exercice où le chef de l’État, premier magistrat de notre pays, a voulu se dédouaner des accusations des membres du parti LD d’une part et du peuple demandant le pardon pour Madougou, d’autre part, il ne pouvait pas évoquer la faute la moins lourde reprochée à Madougou.
Bien au contraire, il révélera au monde la plus lourde de l’échelle des fautes à ce procès. En effet, le président Talon a dit devant le monde entier que des preuves existent et des aveux ont été faits que la candidate Démocrate planifiait l’assassinat d’un ancien maire.
Allusion faite à bien réfléchir au maire Charles Toko. Heureusement, suivant les propos du chef de l’État, on constate que ce maire est aujourd’hui député à l’issue des législatives de janvier 2023. Ce qui veut dire simplement que Reckya Madougou n’a pas pu le tuer. En se référant dès lors aux ordonnances du juge Angelo Houssou qui usait des instruments de droit, la conclusion de l’affaire dite d’empoisonnement se résume à un canular. La preuve n’a pu être établie que le président Talon voulait faire du mal à son ami et frère, Yayi. Cette jurisprudence pouvait aussi bien arranger le sort de Reckya Madougou puisque l’objet de l’accusation à l’origine de sa condamnation à 20 ans de prison, est là, bien vivant et élu député. Certains Béninois pourraient même avancer que ce procès était simplement en sorcellerie puisque ce dont on accuse Madougou n’a pas été établi. Mais puisque c’est sorti de la bouche du chef de l’État lui-même, suivons-le dans sa logique pour reconnaître que l’intention d’éliminer Charles Toko a bien pu être envisagée. Heureusement que personne n’a été prise la main dans la casserole en train de poser l’acte. Ce qui peut militer en faveur de la présumée auteur dans le contexte d’une justice libre comme cela a été le cas des ordonnances du juge Houssou. Dès lors, l’on est en droit de se demander pourquoi la condamnation de Madougou a été si lourde. Une condamnation actée par la Criet qui est un tribunal jugé d’exception par certains Béninois et les avocats de la candidate.
Au demeurant, on pourrait bien envisager en cas d’appel que cette même Criet faute de preuve évidente (l’acte de mort du maire) doit commuer la décision en une RELAXE PURE ET SIMPLE de la prévenue.
Il y a donc moyen pour le chef de l’État, Patrice Talon, de gracier sa fille à défaut de prendre le leadership dans le vote d’une loi d’amnistie en sa faveur et au même moment au profit de tous les autres, Aïvo et consorts sans oublier les exilés et ce sera justice.
Aboubakar TAKOU
Aboubakar TAKOU