On dit souvent qu’il faut travailler dans le silence pour laisser les résultats faire le vacarme nécessaire afin de susciter des vocations. Cette réalité est la substance même de la rencontre hier au siège de l’Unicef à New-York entre madame Catherine Russel, directrice exécutive de l’institution mondiale pour l’épanouissement de l’Enfant, et le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané.
D’entrée de jeu, la directrice exécutive était très contente d’échanger avec une autorité qui manie aussi bien l’anglais que le français. Quand on parle la même langue, le contact et l’expression sont plus vivants. Et qui mieux que l’Américain (pour avoir vécu longtemps aux États-Unis au FMI) pour tenir ce pari.
Après avoir remercié son hôte, le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané a, en trois phases, évoqué les raisons de cette audience. L’émissaire spécial du président Talon à la 58ème session de la CPD, dit porter le message de remerciements du président Talon à l’endroit de madame Catherine Russel, de toute son équipe ici à New-York et surtout celle qui se trouve à Cotonou ; remercier sincèrement l’Unicef pour l’appui à la réalisation du Cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH5) ; exprimer la reconnaissance du Gouvernement pour l’appui technique et financier à l’élaboration de la politique holistique de protection sociale.
Tout en appréciant l’appui de l’UNICEF au processus, en cours, de formulation de la Vision Bénin 2060, Abdoulaye Bio Tchané a insisté sur la reconnaissance du Bénin pour les nombreuses interventions en matière d’amélioration des conditions de vie des populations (Cash + Care ; Programme d’accélération de l’éducation des filles ; etc.).
La directrice Catherine Russel, très touchée par la posture du gouvernement béninois, a réitéré l’entière disponibilité de l’institution dont elle a la charge, à collaborer davantage. « Toutes les fois où l’Unicef a le plaisir de travailler avec des gens sérieux, un gouvernement qui a pour priorité l’Enfant, la collaboration est fluide et prometteuse », a laissé entendre la directrice exécutive de cette institution. Occasion pour Abdoulaye Bio Tchané d’indiquer l’engagement du Bénin dans les actions de renforcement du capital humain avec pour perspective l’organisation prochaine d’une conférence internationale sur la nutrition. Le numéro 2 du gouvernement béninois en a profité pour montrer que la consolidation du système national de planification a permis de définir des priorités nationales en matière de développement du capital humain.
Pour la stratégie, selon Abdoulaye Bio Tchané, la première orientation du Plan National de Développement (PND) 2018-2025 est le développement d’un capital humain sain, compétent et compétitif qui a aidé le Bénin, à travers les différents programmes d’action du Gouvernement (PAG 1 et PAG 2), à mettre surtout en œuvre les interventions spécifiques pour concrétiser les choix stratégiques du PND.
Sans oublier le renforcement de la coordination multisectorielle dans le domaine de la nutrition. Sur ce plan, il faut souligner avec le ministre d’État que le gouvernement béninois a adopté la Politique Nationale d’Alimentation et de Nutrition (PNAN) 2024-2033, mettant en évidence un excellent parcours du Bénin de 2016 à 2025. Laquelle repose sur diverses initiatives visant à renforcer la santé des enfants, en particulier dans le domaine de la nutrition. Le Bénin pouvait-il oublier, devant la directrice exécutive de l’Unicef, de parler du domaine où notre pays est champion ? Le Projet de Nutrition et de Développement de la Petite Enfance (PNDPE). « Depuis juillet 2019 », poursuit Abdoulaye Bio Tchané, « sur un don de la Banque mondiale pour un montant d’environ 25 milliards de francs CFA (2019-2024), le Programme national d’Alimentation scolaire Intégré (PNASI) qui fournit des cantines scolaires dans toutes les écoles primaires, a connu un bon développement. » En effet, cette initiative des cantines scolaires, qui vise une couverture totale de l’ensemble des écoles primaires, a permis actuellement de donner à manger à près de 80% des enfants de 0 à 13 ans, soit 1 million 300 enfants. Une nouvelle approche de gestion de la nutrition depuis 2023 avec la création de l’Agence Nationale de l’Alimentation et de la Nutrition (ANAN) le 26 juillet 2023. À ce projet en exécution, plusieurs autres initiatives ont été ajoutées pour l’atteinte de résultats probants sur la santé des enfants pour des performances scolaires aux fins de l’employabilité future de ces enfants, conformément aux ODD 2 (Faim Zéro) et ODD 3 (Bonne Santé et Bien-être).
Enfin, après l’intervention de madame Russel qui s’est émerveillée d’entendre que tout ceci est fait au Bénin, Abdoulaye Bio Tchané a sorti la lettre d’invitation du président Talon à la directrice exécutive de l’Unicef à une rencontre capitale au Bénin.
Il s’agit d’une conférence qui vise à positionner le Bénin comme un leader mondial dans la lutte contre la malnutrition infantile et se tiendra en amont de la table ronde de mobilisation des ressources au profit du PSN des 1000 premiers jours. Son objectif est de susciter un engagement global renforcé, de sensibiliser la communauté internationale aux enjeux de la nutrition infantile et de promouvoir les meilleures pratiques.
Cette conférence sera le rendez-vous des plus hautes sommités mondiales, des acteurs les plus influents du domaine : experts en nutrition, chercheurs, décideurs politiques, partenaires techniques et financiers.
« La présence de madame la Directrice Exécutive à cette rencontre », conclut le ministre béninois, « serait un atout majeur pour l’événement. En tant qu’intervenante clé aux côtés du Bénin et d’autres experts et décideurs mondiaux, elle va peser par le soutien technique de l’UNICEF pour garantir le bon déroulement de la conférence et la réussite des échanges qui s’y tiendront. »
La première responsable de l’institution des enfants, très contente des développements faits par le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané, a remercié le président Patrice Talon pour son sens élevé de la bonne qualité de vie des enfants et a donné sa disponibilité pour accompagner l’événement de Cotonou.
Aboubakar TAKOU depuis le siège de l’Unicef à New York.
