Qui se justifie trop sans avoir été interpellé sur une affaire s’accuse.
Qu’est-ce qui fait courir les hommes de l’ancien président Boni Yayi à Parakou ? De quoi ont-ils peur ? En réponse à l’annonce du procès, le peuple s’est étonné de la trouvaille qui a été de dire qu’on veut assassiner Boni Yayi. Le procès a à peine débuté qu’on assiste à une mobilisation des populations avec des risques de troubles à l’ordre public, en guise de pression pour empêcher que l’ancien président soit interpellé par la justice de son pays dans ce procès où tout semble tourner autour de sa personne.
On se demande si une telle manœuvre répond aux aspirations d’une bonne démocratie, celle-là même qui est prônée par le parti de l’ancien président. Même si certaines déclarations entendues au tribunal dans ce dossier, de la part des mis en cause, et même des hommes de main de l’ancien président, sont de nature à troubler son sommeil, cela ne saurait justifier le montage en cours à Parakou.
Quand on n’a rien à se reprocher, on ne s’agite pas. On ne cherche pas à mettre la pression sur la justice de son pays. De Boni Yayi, dont les Béninois ont un grand respect, il ne serait pas élégant que ses hommes poussent à croire que « qui se sent morveux se mouche ».
Mais le procès irait plus vite si la cour creusait légèrement au niveau des réseaux GSM. Le téléphone de l’ancien ministre Bernard Lani Davo étant connu, le jour de l’appel qu’il attribue au monsieur de la garde présidentielle aussi. Lani Davo n’ayant pas parlé d’un extraterrestre, il suffit de le ramener à la barre, le pousser à plus de détails pour retrouver auprès des opérateurs de téléphonie mobile de type GSM, le numéro et, par conséquent, le nom de l’appelant. Ce dernier parlant au nom et pour le compte du président Boni Yayi selon le ministre.
Lani Davo ayant déclaré à la barre que c’était pour aller soutenir un des prévenus, assassins de Dangnivo.
Les heures à venir promettent des révélations plus houleuses et inquiétantes pour le camp qui s’accuse à travers ses agissements à Parakou.
À suivre…
Aboubakar TAKOU