(Quand le brillantissime officier de police s’enlise comme un opposant en mission pour séduire Yayi)
Comme fonctionnaire de police, il n’y a pas mieux que Louis-Philippe Houndégnon au Bénin. En plus de ses qualités exceptionnelles dont le régime de la Rupture n’a pu se servir à bon escient, l’ancien commandant du Raid et ancien commissaire central de la grande ville de Cotonou, reste un des meilleurs amis de la presse béninoise.
Là encore, il n’a pas d’égal. Mais comme politique qui, depuis son rêve de se rapprocher de l’ancien président, Boni Yayi, devenu un activiste viscéralement dressé contre le président Patrice Talon, Louis-Philippe Houndégnon est devenu un piètre politique. Sa belle science a commencé par se noyer dans un subjectivisme béant.
Pour le fonctionnaire de police aux états de service irréprochables qu’on connait, Louis-Philippe Houndégnon ne pouvait pas aborder cette affaire de Frère Hounvi en félicitant le sieur Steve Amoussou et par la même occasion tous ceux qui se sont soulevés d’une manière ou d’une autre contre cette arrestation.
Car le sieur Steve Amoussou n’avait jamais été inquiété au Bénin. Le Frère Hounvi n’était qu’un prête-nom recherché comme tel. À moins qu’on l’identifie comme Frère Hounvi, Steve Amoussou n’avait aucune raison de s’inquiéter pour demander asile au Togo. De ce point de vue, on ne pouvait même pas le classer parmi les personnes recherchées par l’État béninois.
Et c’est Steve Amoussou que ses ravisseurs sont allés enlever à Lomé pour le différend commercial qui les oppose et pour lequel ils ont estimé qu’il avait fui le Bénin pour leur échapper. C’est une fois à Cotonou qu’ils ont établi cette relation entre Steve Amoussou et le très recherché Frère Hounvi. Dès lors, aucune des théories développées sur les réseaux sociaux par Sessi Louis-Philippe Houndegnon ne pouvait plus cadrer avec le contexte. Il s’agissait d’un cas d’exception comme il en existe partout dans les procédures. Frère Hounvi étant apparemment recherché par la justice béninoise, toute personne soupçonnée comme tel devrait être prise et subir une procédure particulière qui n’a rien à avoir avec les grosses théories développées par le flic Houndégnon.
Tout montre combien Sessi Louis-Philippe Houndégnon tient à se venger du président Talon dont le gouvernement, à tort ou à raison, lui a chipé son emploi, son Grade et son graal en l’envoyant d’office à la retraite pendant que lui-même s’estime encore être en mesure de servir et de bien servir son pays. Voilà donc la situation et il faut pouvoir faire la nuance entre le technicien Houndégnon et l’opposant qui cherche à tout noircir pour peu que cela porte la griffe du président Talon.
Aboubakar TAKOU
