La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a jugé et condamné les ravisseurs de Steve Amoussou arrêté à Lomé. Suite à ce verdict de la Criet, le gouvernement togolais, rend toute poursuite supplémentaire impossible au Togo. C’est le moins qu’on puisse retenir de la clarification apportée par Christian Eninam Trimua, Secrétaire général du gouvernement togolais, interrogé sur ce dossier.
En effet, qu’il vous souvienne que la justice togolaise avait initialement émis des mandats d’arrêt contre Jimmy Gandaho, Géraud Gbaguidi et Ouanilo Médégan Fagla, considérés comme les présumés ravisseurs de Steve Amoussou, alias Frère Hounvi. Toutefois, le Bénin a pris en charge l’affaire, et la Criet a jugé les accusés le mardi 3 septembre dernier. Ainsi, Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi ont été reconnus coupables de détention illégale et condamnés à une peine de 24 mois de prison, dont 12 mois ferme, ainsi qu’au versement de 5 millions de francs CFA de dommages et intérêts à la victime. Quant à Ouanilo Médégan Fagla, il a été acquitté.
Selon le Secrétaire général du gouvernement togolais, Christian Eninam Trimua, ce jugement de la Criet met fin à toute poursuite judiciaire de ces individus au Togo. « En droit, on ne juge pas deux fois les mêmes faits. Dès lors que l’État béninois a traité l’affaire et condamné certains accusés, nous ne pouvons pas les arrêter et les juger une seconde fois pour les mêmes faits », a-t-il déclaré.
Par conséquent, il estime que les mandats d’arrêt émis par la justice togolaise devraient être annulés. « Bien que je n’aie pas vérifié l’état d’exécution actuel de ces mandats, techniquement, ils devraient être révoqués. Nous partageons avec nos pays voisins ce principe juridique bien établi », a-t-il martelé avant de préciser que cette affaire n’a rien altéré des relations entre le Bénin et le Togo. « Nous entretenons d’excellentes relations avec notre voisin », a-t-il ajouté.
Ces propos du Secrétaire général du gouvernement togolais contredisent ceux d’Henry Dogo, magistrat du ministère public au Togo. Ainsi, dans une interview accordée à Afrique Inter, Henry Dogo avait affirmé que le procès des ravisseurs de Steve Amoussou au Bénin n’entrave pas la procédure judiciaire engagée contre eux au Togo. « Lorsque des faits sont commis sur le territoire d’un État A, le jugement rendu dans un État B n’a pas d’autorité sur l’État A », avait-il expliqué.
Tout est maintenant clair pour ceux qui pensaient que les relations entre ces deux pays frères allaient être hypothéquées à cause de cette affaire.
Alassane IMOROU SANDA