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Société

Agression sexuelle à l’hôpital : le récit glaçant d’une victime

(L’intégralité du récit de la victime)

Un acte de violence intime et de grande souffrance s’est déroulé à l’hôpital Yalgado Ouédraogo au Burkina Faso, où une femme, présente pour soutenir son mari malade, a été victime d’agression sexuelle par un infirmier. Les détails poignants fournis par la victime ont permis l’identification de l’agresseur. Le tribunal de grande instance de Ouagadougou examine actuellement l’affaire, tandis que la victime demande justice.

Voici le témoignage de la victime :
« La maladie de mon mari a débuté le 4 janvier 2025. On l’a amené à l’hôpital de Gampela. De là-bas, on a été conduit à Yalgado. Nous y sommes arrivés vers 21h et avons été reçus au box 7. Un monsieur et une dame s’occupaient de nous. Au petit matin, l’ami de mon mari m’a recommandé d’aller chercher à manger. À mon retour, j’ai remplacé l’ami. Comme le malade était couché à terre, je me suis couchée sur le lit. Mais je ne dormais pas.
L’infirmier (l’accusé) est venu toucher mes pieds. Je me suis levée et il m’a dit d’arranger les produits, car il devait faire les soins. Il m’a dit de faire vite. Il a ensuite injecté les produits à mon mari. Puis m’a posé des questions sur ce que faisait mon mari. J’ai répondu qu’il détenait un moulin et que je l’aidais souvent dans les tâches. Il a également demandé quand est-ce que la maladie avait débuté et combien d’enfants nous avions. J’ai répondu que la maladie avait débuté la veille (le 3 janvier) et que nous avions 4 enfants. Il m’a dit ensuite qu’il voulait discuter avec moi de la maladie de mon mari. Il m’a donc demandé de le suivre. Ce que j’ai fait. Il m’a informé qu’il allait me faire une piqûre, mais avant l’injection, il voulait me fouiller. S’en sont suivies des questions comme à quand remontaient mes derniers rapports sexuels avec mon mari. « Il y a trois jours », ai-je répondu.
Il m’a donc dit de me déshabiller parce qu’il voulait m’examiner. J’ai beaucoup hésité avant d’enlever mes habits. Et quand je me suis retournée, j’ai vu qu’il avait enlevé sa blouse et j’ai eu peur. Je me suis levée, il m’a dit de me rasseoir et de ne pas avoir peur. Qu’il n’allait pas coucher avec moi. Il me l’a répété 3 fois. J’étais donc rassurée.
Je me suis couchée et il a introduit sa main dans mon sexe en posant encore la question de mes derniers rapports. J’ai dit la même réponse, mais il a dit que ça ne faisait pas 3 jours.
Après, il m’a dit de ressortir. Plus tard, il est revenu dans notre box et m’a encore demandé de le suivre pour faire des injections. Quand je suis arrivée dans le bureau, il m’a dit de m’asseoir. Ensuite, il a attaché ma main avant de m’injecter le produit.
Quand il a fini l’injection, le temps qu’il mette le coton sur le lieu de la piqûre, j’ai commencé à avoir des vertiges. Il m’a déposée sur le lit. Je ne dormais pas, j’étais couchée et je ne pouvais plus rien faire. Mais je savais qu’il avait des rapports sexuels avec moi.
Et quand il a fini, il m’a remis mes habits. J’ai vu qu’il tenait un torchon avec lequel il essuyait son sexe. Il a ouvert une porte et en face il y avait un hangar, il m’a dit d’aller m’asseoir.
Lorsque je suis sortie, je me suis assise. Environ 15 minutes plus tard, je me suis levée pour rejoindre la chambre de mon mari, toute en pleurs. En chemin, j’ai croisé deux personnels de l’hôpital qui m’ont demandé ce que j’avais. Je n’ai pas répondu et j’ai continué mon chemin. Arrivée, j’ai expliqué à l’ami de mon mari. Une femme qui était docteur est venue dans notre chambre. L’ami de mon mari a commencé à lui expliquer les faits que je lui avais rapportés. Le docteur a donc appelé un infirmier pour lui faire part des faits. Ils m’ont demandé si je connaissais l’agent en question, j’ai répondu par l’affirmative. Et je l’ai identifié lorsque nous sommes arrivés à son bureau. »
Le procès est en cours au tribunal de grande instance de Ouagadougou.

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