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Politique

Après sa rencontre avec ses deux blocs : LA RÉVISION DE LA CONSTITUTION PLUS QUE JAMAIS ACTEE

(Le président a régné sur les députés de la mouvance en sortant le grand jeu)

Fini le bordel ! Le président Patrice Talon a pris le taureau par les cornes. À ceux qui affichaient du regard, un oui au diktat du chef tout en bouillonnant de l’intérieur pour un non à tout, voire une désobéissance totale face au projet de la révision de la constitution, le président Talon a mis les garde-fous.

Il a glissé dans la tête de tous ses députés qu’il y a bel et bien une surveillance présidentielle sur tous ceux (députés et maires) qui suscitent des candidatures à tout vent. Et ces députés qui pensent qu’il est déjà fini, seront étonnés. Ils ne seront même plus sur une liste. Il y aura bel et bien une révision avec ou sans leur accord. Si eux estiment qu’ils pourront lui tenir tête, ceux qui viendront après eux, le feraient puisqu’il mettra de la rigueur dans la constitution des prochaines listes des deux partis pour les élections municipales et législatives de 2026.

Ce qui veut dire que la logique de faire toutes les élections avant la présidentielle sera toujours de mise dans toutes les configurations possibles.

Mieux, toujours à ces rencontres, des simulations ont été faites pour donner un coût approximatif à l’intéressement des députés de l’autre camp. Malheureusement, les fuites ont été possibles parce que, se sachant propriétaire et manager des deux blocs, le patron de la mouvance n’a pas intégré un quelconque intéressement aux siens.

Comme pour les jouer en bon pasteur, le président prévoit aller à la conquête des enfants du dehors, égarés, plutôt que d’investir sur les brebis dociles du troupeau. Une formule qui va sonner comme une balle tirée dans sa propre jambe puisque le danger de la trahison peut bien venir de la maison.

Tout le monde salive déjà à l’idée des avantages pécuniaires inhérents à cette volonté infernale du chef de réviser. Il est donc hors de question, que sous prétexte qu’ils sont sa propriété, qu’il les oublie au profit des députés de l’opposition.

Mais le chef de la mouvance a sorti au profit de sa troupe un autre bidon de miel qui pourra les rendre dociles et malléables : le remaniement ministériel en téléchargement et qui acte l’instauration de ministres délégués auprès de la présidence. Une formule qui permettra au chef de l’État de continuer de bénéficier de l’expertise de ses collaborateurs technocrates à ses côtés à la Marina pour laisser les fauteuils ministériels aux politiques qui attendaient depuis 2016 d’être récompensés. A ce bifteck, si le président ajoute la peur qu’il suscite au sein de la mouvance particulièrement auprès des députés, nul doute que le vin est tiré. Les hommes de Yayi qui n’avaient pour la plupart jamais compté 5 millions dans leur vie, ne pourront certainement pas résister à l’éventualité d’une aubaine de 200 millions de francs frais avec d’autres avantages. Puisqu’ils auront au besoin, l’argument en or et non moins convaincant de l’allégorie du propriétaire de la farine que Rachidi Gbadamassi a introduite en politique. Car pour faire profiter sa localité des avantages du PAG et trouver des opportunités à ses mandants, il faut bien être avec le président de la république. Voilà autant d’atouts qui militent au profit d’une révision consommée sans anicroche.

Reste maintenant l’équation de la conséquence de l’institution du véto des partis politiques sur les parrainages.

Étant entendu que c’est celui qui connait le mieux le président Talon pour l’avoir pratiqué, qui craint que ce schéma le prive de parrainages, il se jettera tel un lion blessé, de toutes ses forces dans la bagarre pour faire échouer tout projet du chef de l’État dans ce sens. Quand on dit que l’intéressé connait bien le président Talon, c’est qu’il sait jusqu’où son ancien patron pourra aller pour se mettre à l’abri en poussant le curseur où il le faut.

Ajouté à cela, le fait qu’il est très aimé et très écouté du personnel politique béninois, il y a de quoi craindre pour toute la charpente du projet du président Talon. Et lorsqu’on évoque la probabilité que la tortue prenne une flèche au cou, c’est qu’il y a un connaisseur de la maison dans le camp de l’ennemi.

Aboubakar TAKOU

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