« La situation nous offre l’opportunité de remettre le processus de transition dans la direction souhaitée par la population. »
Ce sont les mots du colonel Assimi Goïta, l’homme à l’origine du coup d’Etat d’août 2020 au Mali. Il a prêté serment ce lundi 7 juin, comme président de la période de transition politique censée ramener les civils au pouvoir, après deux coups d’État condamnés par les principaux partenaires de ce pays clé pour la stabilité du Sahel. La cérémonie s’est déroulée au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
« Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain […] de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. » A dit le colonel Assimi Goïta au cours de la cérémonie de prestation de serment. Il s’est donc engagé à superviser une transition vers des élections démocratiques lors de sa prestation de serment comme président par intérim. Les partenaires du Mali exigent des militaires les garanties qu’ils céderont la place aux civils à l’issue des élections début 2022. Et déjà la France principal partenaire du pays dans la lutte contre le terrorisme au sahel a dit qu’elle suspendait à titre conservatoire ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes jusqu’au retour des civils à la tête du pays. Auteur de deux coups de force en neuf mois, le premier le 18 août 2020 a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, affaibli par la contestation menée depuis des mois par le Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5/RFP), un collectif d’opposants, de religieux de membres de la société civile. Le second le 24 mai, en faisant arrêter le président et le Premier ministre de transition, deux civils. Assimi Goïta dit avoir pris le pouvoir pour remettre le pays sur les rails avant de le remettre aux civils après les élections qu’il se chargera d’organiser en 2022. D’ici à là, il dirigera le pays avec un civil comme premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, un vétéran de la politique issu des rangs du M5.
Arnaud KOUMONDJI