*Les innovations fiscales et les priorités sociales de l’exercice 2026
L’Assemblée nationale a adopté, jeudi 4 décembre 2025, à l’unanimité des députés présents, la loi de finances pour la gestion 2026. Ce budget, qui s’élève à 3 783,984 milliards de FCFA, enregistre une hausse de 6,6 % par rapport à celui de 2025. Présidée par Louis Gbèhounou Vlavonou, la séance plénière s’est déroulée en présence du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, ainsi que de plusieurs membres du gouvernement.
Un budget ancré dans la performance et la discipline
Selon le rapport présenté par la Commission des finances, présidée par l’honorable Gérard Gbénonchi, ce projet de loi reflète « l’effort constant de mobilisation de recettes intérieures », sans création de nouveaux impôts, et un « élargissement de l’espace budgétaire » en faveur du bien-être des populations et des investissements innovants. Le texte prévoit un taux de croissance du PIB de 7,5 % en 2026, un déficit budgétaire contenu à 2,7 % du PIB (contre 2,9 % en 2025) et une inflation maîtrisée. Fait marquant : 42 % du budget général sont alloués aux dépenses à sensibilité sociale.
Innovations fiscales et clarification des règles
La loi introduit plusieurs mesures nouvelles, notamment une modification de la répartition du produit de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). À compter du 1er janvier 2026, les recettes de TVA perçues par la Direction générale des impôts et au cordon douanier seront affectées selon des pourcentages précis au Trésor public, à la Caisse autonome de gestion de la dette et, pour une fraction minime, aux collectivités territoriales.
Le Code général des impôts est également ajusté, avec une clarification des règles de déduction des frais de carburant pour les entreprises, notamment dans le BTP où la déduction de la TVA sera limitée à 90 %. Une souplesse est introduite pour le dépôt des demandes de remboursement de TVA.
Un débat parlementaire nourri
En commission comme en séance plénière, les députés ont exprimé plusieurs préoccupations, portant notamment sur : la capitalisation de la dette domestique, l’avancement de l’étude actuarielle du Fonds national de retraite du Bénin (FNRB), la création d’un fonds climat, le manque de données statistiques désagrégées, ou encore les raisons de la baisse des dépenses dans le secteur de l’énergie. Tous les amendements proposés par les parlementaires ont été intégrés à 100 % par le gouvernement.
Un vote « de raison et d’ambition nationale »
En l’absence des députés du groupe Les Démocrates, les groupes Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et Bloc Républicain (BR) ont défendu le texte. L’honorable Aké Natondé (UP-R) a salué un « budget de consolidation des acquis et de projection », qui « prolonge dix ans de réformes cohérentes » et prépare l’avenir « à l’horizon 2060 ». « Ce n’est pas un budget d’annonces ; c’est un budget de transformation réelle », a-t-il affirmé.
Au nom du Bloc Républicain, l’honorable Assan Seybou a salué « la rigueur » de la gestion économique, illustrée par le taux de croissance projeté. L’honorable Chantal Ahyi a, quant à elle, présenté son vote comme « un choix de courage, de cohérence et de responsabilité devant le peuple béninois », un vote « pour la jeunesse », « pour le social » et « pour la Vision Bénin 2060 ».
Satisfait des travaux, le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou, a exprimé sa gratitude à tous les acteurs ayant contribué à l’adoption de cette loi majeure, ainsi qu’à la loi de règlement du budget 2023, également votée ce jour. Le budget 2026 entre ainsi en vigueur avec l’ambition affichée de poursuivre la transformation structurelle de l’économie béninoise.
WM



