(Ils préfèrent ne plus bouger que d’aller en prison)
Il faut bien serrer l’oiseau pour qu’il ne vous échappe pas. Mais il y a aussi un risque. À trop serrer, on peut perdre ou tuer l’oiseau. C’est en quelque sorte le message que les Personnes responsables des marchés publiques (Prmp) dans nos unités d’Etat passent insidieusement à l’employeur national, l’État. Elles, pour mieux les citer, préfèrent être accusées de n’avoir pas atteint les objectifs, passer les marchés, que de prendre des risques inutiles.
Car estiment-elles, à n’importe quelle étape de la passation d’un marché public, il y a toujours une plainte des parties perdantes dont se saisit l’autorité de régulation pour mettre le grappin sur elles. Bien entendu, elles ont quelque part une légère responsabilité mais la sanction est souvent trop grande comparée à la taille de la faute. Du coup, ils sont nombreux, ces hommes appelés Personnes responsables des marchés publics à croupir dans les prisons nationales s’ils ne sont pas suspendus de l’administration.
Conséquence, ces messieurs ont décidé habilement de ne plus prendre de risques. Ils préfèrent être taxés de paresseux et d’incompétents, que de lancer un processus qui se soldera à coup sûr sur un différend parfois artificiel dont la finalité est de les voir punis.
Aussi, même si le gouvernement ne devra pas céder à ce petit chantage, il n’en demeure pas moins vrai que la trouvaille de l’esprit Prmp pour faire avancer les choses dans un creuset de zéro corruption, est dure et mérite d’être revue.
La décision officieuse d’une majorité de Prmp de ne plus bouger, peut ne pas servir le gouvernement du président Talon quant à son rêve de produire un bon bilan à l’arrivée en 2026.
Aboubakar TAKOU
