(Ça devient vraiment suspect)
« Il ressort du compte-rendu, qu’à la hauteur de ce village d’enfants, le conducteur du bus en aurait perdu le contrôle suite à l’éclatement du pneu avant côté chauffeur. Le véhicule déséquilibré de ce fait, aurait dans sa course, percuté le camion grue qui roulait en sens inverse, s’est immobilisé en pleine chaussée et a pris feu. Le camion ainsi percuté, sous l’effet du choc, s’est renversé dans le ravin et a été contaminé par les flammes. Les premiers éléments d’analyse prouvent, en considérant le lieu de l’accident, en pleine agglomération, que le bus roulait à vive allure. Il a été d’ailleurs signalé que le conducteur de ce bus avait été verbalisé ce même jour à la sortie de Parakou, par la Police républicaine, pour excès de vitesse. »
Voilà un extrait du compte rendu du conseil des ministres du 01 février 2023 dans lequel le gouvernement Talon évoque les premiers éléments d’analyse de cet accident de circulation.
Et depuis plus rien. Pas d’infos sur les réelles causes de cet accident qui est encore vivace dans la tête des Béninois sans que rien ne vienne les extirper de ce cauchemar devenu malheureusement quotidien. Pis, ce sont les drames qui se sont multipliés. Accident de circulations par-ci, incendie de bus ou de maison par-là, tout pour saper le moral des Béninois depuis le drame de Dassa le 29 janvier dernier. Et avec un lot de victimes pendant que les blessés de Dassa en soin continuent de trépasser un à un. Qu’avons-nous fait de mal pour que le mal nous assaillît si tant en ce début d’année ? Qu’est-ce qui n’a pas été fait ? Que faire ? Et que se passe-t-il en réalité si même les acteurs du Tofa n’arrivent à accorder leurs violons ? Autant de questions qui taraudent l’esprit des Béninois qui craignent aujourd’hui les voyages en bus ?
Sortir les populations de l’effroi
Alors, l’alternative crédible si besoin en est, c’est la police scientifique. Où sont les éléments de cette police ? Car en étant de la délégation ministérielle qui était sur les lieux du drame, le Dg de la Police nationale, Soumaïla Yaya doit agir en permettant à la Police scientifique de sortir des conclusions rassurantes d’un travail minutieux qui pourraient apaiser les populations.
Comment expliquer donc que ces bus prennent feu alors qu’ils fonctionnent au gas-oil, un combustible difficilement inflammable ? Si cela arrive, il faut l’expliquer aux populations afin qu’elles puissent comprendre ce qui est à l’origine ou ce qui justifie ces incendies. En effet, il convient de savoir que le point d’éclair du gazole est supérieur à 55°C, mais son point d’auto-inflammation est bas (210°C). Aussi le contact avec les parties chaudes du véhicule peut entraîner l’inflammation. Voilà des détails sur lesquels notre police scientifique n’a pas orienté ses investigations et qui amènent les populations à douter réellement de son existence ?
Par ailleurs, s’il y a sabotage de quelque manière que ce soit, cela doit être dit ou dénoncé pour que ça cesse. Qualité de carburant, de certaines pièces, qualité des bus, mauvaises formations des techniciens, etc. Toutes les pistes doivent être explorées pour arrêter cette saignée.
Ce n’est pas parce que la presse en parle, que les regards sont attirés sur le phénomène. Il faut juste prendre les chiffres avec les années antérieures pour une bonne analyse sur par exemple le nombre d’accidents et d’incidents et sur les types d’engins impliqués. Cela est nécessaire.
Au-delà de tout, la police scientifique si elle n’existe pas, elle doit désormais exister en sortant de très belles conclusions sur les drames afin que la peur quitte les esprits et que les populations adoptent de nouveaux comportements. Réellement, le Dg Yaya doit faire appel à ses éléments scientifiques pour la sérénité des populations.