(On ne joue pas au jeu avec le maître du jeu)
Les travailleurs béninois ne sont pas dupes. Ils savent débusquer la manipulation politique du jeu syndical. Même si le président Patrice Talon n’est pas un as du social, parce qu’il est très difficile de faire des réformes et de gagner par la même occasion la palme du médaillé du social; les travailleurs savent bien faire la part des choses.
Le gouvernement subit autant que le peuple, les affres de la cherté de la vie et attache du prix à minimiser les conséquences sur la vie des Béninois. Donc, il n’a pas besoin que des travailleurs marchent pour lui montrer que ça ne va pas. On n’a pas besoin de montrer du doigt une montagne située à 10 mètres d’un homme qui a le plein usage de sa vue.
Autrement dit, ceux qui ont choisi la marche politique pour s’exprimer savent bien les objectifs cachés de leur mission. Et ce n’est pas évident qu’ils trouvent des travailleurs dans cette manœuvre. Aussi s’attachent-ils les services de badauds bien drogués pour la mission. Mais « Gang no play gang ». On n’apprend pas la grimace à un vieux singe. Le président Talon n’est pas Boni Yayi. Il connaît bien ces jeux-là. Il n’a donc pas tardé à trouver la formule. Il suffit juste d’arrêter tout le monde ; de voir qui est travailleur et qui ne l’est pas ; de prélever des urines le matin pour voir qui est drogué et qui ne l’est pas et le tour est joué. Et ce sera ainsi tout le temps et à toutes les marches. Avis donc aux délinquants qui seront embarqués dans une entreprise qui ne les concerne pas. Ce n’est pas une marche de protestation contre la cherté du cannabis et des drogues dures. C’est une marche des travailleurs. Donc, il y aura zéro tolérance contre les amalgames. Avis donc aux fauteurs de troubles. La démocratie est tout aussi liberté que responsabilité.
Aboubakar TAKOU