Le Bénin est un désert de compétences. Cette phrase qui aura marqué les Béninois et sur la base de laquelle on a fait recours à des expatriés a-t-il porté ses fruits ? Cette question ils sont nombreux à se la poser. Deux géants de l’Etat béninois que sont le Port autonome de Cotonou et la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) dont la gestion avait été confiée à des expatriés sur la base de ce désert de compétences des Béninois, posent un certain nombre de questions.
En proie à des difficultés malgré les investissements colossaux du gouvernement et des partenaires techniques et financiers, la Sbee n’a pas manqué d’étaler au grand jour des actes de mauvaise gestion : corruption et détournements de sommes faramineuses qui parfois dépassent l’entendement sous la rupture. Et le Port autonome de Cotonou n’est pas du reste car il a aussi son lot de malversations. En fin de compte l’expatrié Gérard Zagrodnik à la tête de la Sbee qui avait connu au préalable un premier directeur général du nom de Jacques Paradis a fini par être renvoyé pour être remplacé par Gabriel Dégbégni, un Béninois qui faisait pourtant partie de ce désert de compétences. Comme la Sbee, le port aura aussi connu le même sort avec le Belge Christiaan de Block qui a d’abord pris les rênes en 2018 avant d’être remplacé par Joris Albert THYS, un autre belge, en 2021 et qui à son tour vient de quitter son poste en donnant pour raison sa retraite en des moments difficiles pour notre port qui subit de plein fouet la crise du Niger. Autant de faits avérés et de propos qui amènent le Béninois lambda à se demander qui sont ceux qui conseillent le président de la République. A la tête du pays, il est censé être accompagné par des têtes bien faites qui lui permettent de prendre des décisions avec une moindre marge d’erreurs. Mais des bourdes aussi monumentales remettent véritablement en question le niveau de compétences même de ceux qui l’entourent. Si ces expatriés avaient réussi la mission qui leur avait été confié, on dirait qu’ils ont eu raison. Mais ces derniers ont échoué sur toute la ligne et pire nous sommes revenus mettre à la tête de l’une de ces sociétés, un de ceux qu’on jugeait incompétent après avoir essayé deux expatriés.
Là, avec le départ de Joris Albert THYS, tous les Béninois ont les yeux rivés sur le gouvernement pour voir s’il mettra à la tête du port un autre Béninois précédemment qualifié de désert de compétence ou un autre expatrié compétent. Comme le dise les Anglais, ‘’wait and see’’