Trois citoyens béninois, Judicaël Glèlè, Prosper Bodjrènou et Noël Olivier Koko, ont déposé un recours contre Koffi Aza, prêtre Fâ et membre éminent du Comité des rites vodun au Bénin. Ils l’accusent d’avoir enfreint plusieurs dispositions de la Constitution béninoise, notamment son Préambule, les articles 34 et 42, ainsi que l’article 280 du code pénal.
Les faits reprochés :
Les plaignants se réfèrent à des déclarations publiques faites par Koffi Aza lors d’une émission diffusée sur TVC Bénin le 12 janvier 2025. Au cours de cette émission, Koffi Aza aurait déclaré que « tout le monde regretterait si des actions étaient menées pour que le président quitte ses fonctions en 2026 ». Selon les requérants, ces propos portent atteinte aux valeurs constitutionnelles et à la représentation de l’État, en favorisant implicitement un régime politique dictatorial et la confiscation du pouvoir.
Contexte constitutionnel :
La Constitution béninoise prévoit un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable une seule fois. Les plaignants estiment que les déclarations de Koffi Aza, en tant que figure respectée et influente, créent un climat de peur et incitent à la confiscation du pouvoir, en contradiction avec les principes énoncés dans le Préambule de la Constitution. Ils soulignent que de tels propos, venant d’une personnalité publique de son envergure, risquent de saper les fondements démocratiques du pays.
Suites de la procédure :
La Cour a été saisie de ce recours, et une décision est attendue dans les prochaines semaines. Ce cas soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression, les limites du discours public et la responsabilité des figures influentes dans un État de droit.
Jean De Dieu TRINNOU