Dans quelques mois, le Président Patrice Talon cédera sa place à la tête de l’État béninois, marquant la fin d’un mandat qui a profondément transformé le pays. Si l’on pouvait se demander s’il serait « porté en triomphe » comme il le souhaitait, cette question semble aujourd’hui secondaire : de nombreux Béninois, et même une partie de l’opinion africaine, témoignent déjà de leur admiration pour son bilan. Désormais, la principale interrogation est de savoir qui pourra dignement lui succéder et répondre aux attentes suscitées.
Qu’il soit issu de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, le prochain locataire de la Marina devra travailler d’arrache-pied pour mériter l’estime de ses compatriotes, tant les réalisations de Patrice Talon sont jugées « spectaculaires » et ont établi un record difficile à battre.
Dans tous les secteurs, l’actuel homme fort du Bénin a initié des réformes audacieuses, insufflant une nouvelle dynamique qui fait de sa gouvernance l’une des plus efficaces d’Afrique. En moins de dix ans, il a offert aux Béninois une image renouvelée et valorisante de leur pays.
En matière d’infrastructures, le Bénin a connu un bond spectaculaire. Des milliers de kilomètres de voies ont été bitumés, et les projets d’asphaltage ont donné une image plus rayonnante à toutes les grandes villes du pays. Les statistiques concernant l’accès à l’eau et à l’électricité sont, quant à elles, éloquentes, témoignant d’une amélioration significative. Sur le plan de la politique sanitaire, le Bénin peut se targuer de disposer de centres de santé de référence en Afrique.
Au plan structurel, l’encadrement du droit de grève figure parmi les actions les plus efficaces de son mandat. La preuve la plus tangible en est le taux de réussite record enregistré cette année dans le secteur de l’éducation : 88 % au CEP, plus de 78 % au BEPC, et près de 75 % au Baccalauréat.
Un autre chantier sur lequel le gouvernement de la « rupture » s’est montré très efficace est la lutte contre la corruption et l’instauration d’une administration de développement. Pour y parvenir, l’investissement dans la digitalisation a été clé. Désormais, au Bénin, la corruption et le favoritisme n’ont plus droit de cité pour certains services administratifs. En quelques clics, les citoyens peuvent obtenir leurs pièces d’identité, leur casier judiciaire, leur certificat de nationalité, et même régler leurs factures d’électricité et d’eau.
Un bilan si « admiratif » qu’il est légitime de penser que son successeur aura « du pain sur la planche » s’il entend faire mieux, ou du moins atteindre le niveau de son prédécesseur.
Laurent YOVO
