« …Le goût de la lecture s’inculque dès les premières années de vie… »
«… Ne soyez pas surpris qu’à force d’exposition excessive aux écrans (téléviseur, tablette, ordinateur, téléphone), votre enfant perde le goût de la bonne vieille méthode de lecture qui consiste à feuilleter des pages… »
C’est le cataclysme que Réckya MADOUGOU cherche à tout prix éviter aux parents à travers son post rendu public sur sa page Facebook ce vendredi 23 février 2024. Pour l’Amazone, il est d’une importance capitale que chaque enfant soit initié très tôt à la lecture des livres, car cela lui permet d’être non seulement très vif d’esprit mais l’aide aussi à être plus affranchi pour les défis de demain.
François d’Assise BATCHOLA (Stag)
Lisez plutôt l’intégralité de son message très riche en enseignements.
𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐞́𝐝𝐞𝐫 𝐚𝐟𝐢𝐧 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐬𝐨𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐟𝐟𝐫𝐚𝐧𝐜𝐡𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧 ?
23 𝑓𝑒́𝑣𝑟𝑖𝑒𝑟 1455 – 23 𝑓𝑒́𝑣𝑟𝑖𝑒𝑟 2024
J’ai opportunément choisi ce jour pour vous entretenir d’un sujet de grand intérêt, parce qu’il est relatif à l’avenir de nos enfants. Mais un sujet malheureusement négligé de nos jours.
Le 23 février 1455, Gutenberg imprimait le premier livre. Devinez quel était ce premier livre ?
Je n’aime pas beaucoup la citation qui prétend que « LA MEILLEURE FAÇON DE CACHER QUELQUE CHOSE À UN NOIR EST DE LE METTRE DANS UN LIVRE…». D’ailleurs j’en ai oublié, sans regret l’auteur. Pour autant, cette pensée bien que raciste qui rappelle le diable peint en noir, nous ramène à une triste réaliste : notre désaffection pour les ouvrages; laquelle se trouve exacerbée par un usage abusif des réseaux sociaux. Là je ne vous apprends rien.
En revanche, le point culminant de mon propos concerne vos enfants. En réalité le goût de la lecture s’inculque dès les premières années de vie. Sur ce terrain, les occidentaux conservateurs ont un avantage certain sur nos habitudes africaines, sans doute marquées par l’analphabétisme de nombreux parents. Chez eux l’enfant, le bébé, se familiarise au livre, dès le berceau.
En grandissant cela devient progressivement un réflexe pour les enfants, que de lire avant de se laisser emporter par les bras de Morphée. Ça, ce sont les premières années, jusqu’à 7 ans environ! Par contre, ne soyez pas surpris qu’à force d’exposition excessive aux écrans (téléviseur, tablette, ordinateur, téléphone), votre enfant perde le goût de la bonne vieille méthode de lecture qui consiste à feuilleter des pages.
Pour ma part, après avoir inoculé le virus du bouquinage à ma progéniture depuis leur tendre enfance, je leur ai appris la lecture active. Ce que je désigne par lecture passive est une lecture concentrée, et non pas seulement ludique, qui se déroule avec un calepin et un stylo à côté. Le but est qu’ils relèvent et notent tout concept nouveau pour eux, afin de les approfondir par la suite pour les maîtriser. Ils en sont intelligents et très vifs d’esprit, grâce à Dieu.
Offrez fréquemment à vos enfants des livres au-dessus de leur âge. Cela les challenge et leur apprend à faire des recherches. Incitez-les à vous poser des questions et à vous raconter ce qu’ils retiennent des lectures. Chez moi, ceci est comme un exercice de maison, tel qu’ils font leurs devoirs. Pour obtenir les autorisations de participer aux fêtes, il faut avoir récité ses leçons, fait ses devoirs, et narrer le contenu du livre lu, y compris les Livres Saints. Ce sont des règles sur lesquelles je ne transige pas.
Ainsi vous, remarquerez que vos jeunes lecteurs prendront plaisir à vous servir les néologismes dans des contextes appropriés, de même que de nouvelles idées. Préparez-vous aussi à subir leurs railleries et autres moqueries 🤩 lorsque vous êtes ignorants à leurs questions. Heureusement que votre dictionnaire est à portée de main avec Google. Lorsque mon fils avait 5 ans, il m’a sorti un vocable qui m’était étranger et me voyant embarrassée, il m’assène d’un ton espiègle qui leur est commun à cet âge « j’ai collé madame la Ministre!…nana nana neeere !». 😂
Nul ne connaît à l’avance tous les dédales par lesquels le destin le conduira. En ce qui me concerne, je suis très reconnaissante à mes parents qui m’ont abreuvée très tôt de livres. Les retours de leurs voyages étaient toujours festifs pour moi, au regard de la perspective de nouvelles lectures à moi rapportées.
Ce goût pour les bouquins a très tôt développé en moi un côté casanier qui consiste à m’enfermer à longueur de temps pour lire 📖 et rédiger ✍🏽 poèmes, livres et projets. Aujourd’hui j’en mesure encore plus les bienfaits sur mon lieu de pèlerinage. Je suis chagrinée de constater la double peine de certains détenus, qui bien qu’étant instruits, n’ont pas goût à la lecture. En dehors des bagarres dues à l’oisiveté, ils s’infligent une bien drôle auto-flagellation : compter et recompter les lamelles des costrats, jour après jour, avec une marge d’erreur qui varie ostensiblement selon l’humeur du moment. Vous pourriez en rigoler, s’il ne s’agissait pas de vies brisées, dont certaines sont innocentes. Osée 4:6 « Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance(…)»
Éduquez tôt vos enfants à s’adonner aux loisirs sains, à se cultiver pour rêver d’un monde meilleur, à se préparer à y contribuer, à acquérir du savoir-vivre et du savoir-être…autant d’avantages aujourd’hui à leur portée. Car il existe même les livres dits de «seconde main». De mon temps, on pouvait avoir recours aux «Librairies par terre», kiosques de fortune où l’on retrouvait des livres classiques d’occasion, n’existant plus sur le marché du neuf.
Reckya Madougou