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Politique

Bénin : Réckya MADOUGOU brise le silence sur ses conditions de vie à Missérété

(Lire son cri de détresse)

« Le calvaire que je subis jour après jour est sans nom, au mepris de la demande de ma libération par le Groupe de Travail de l’ONU qui a déclaré ma détention triplement arbitraires. » A dit Réckya MADOUGOU avant d’ajouter que : « vous violez abusivement, et de manière discriminante, depuis trois ans, mes droits élémentaires, y compris celui de téléphoner à mes enfants. Tandis que tous les détenus, même ceux ayant du sang sur les mains en jouissent au quotidien. ». Quelques propos de l’ancienne ministre Réckya MADOUGOU rendues publiques dans lesquels elle dévoile un échantillon de son calvaire, en marge de toute légalité.

Selon l’ancienne Garde des sceaux, malgré la déclaration universelle des droits de l’homme, les règles Nelson Mandela, la convention des Nations Unies contre la torture, la convention des Nations Unies sur la discrimination à l’égard des femmes, les personnes instruites pour la surveiller continuent de suivre les instructions de leur maître. « vous avez délibérément choisi de me priver de la jouissance, en vue de préserver votre poste. »

Lire ci-dessous l’intégralité de son cri de détresse.

𝑴𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒆𝒓𝒔 𝒂𝒎𝒂𝒛𝒐𝒏𝒊𝒆𝒏𝒔, 𝒋𝒆 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒂𝒈𝒆 𝒊𝒄𝒊, 𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒏𝒋𝒖𝒔𝒕𝒊𝒄𝒆𝒔 𝒄𝒓𝒊𝒂𝒓𝒅𝒆𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒔𝒖𝒃𝒊𝒔 𝒅𝒆𝒑𝒖𝒊𝒔 𝒕𝒓𝒐𝒊𝒔 𝒂𝒏𝒔, 𝒂𝒇𝒊𝒏 𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒖𝒍 𝒏’𝒆𝒏 𝒊𝒈𝒏𝒐𝒓𝒆. 𝑩𝒊𝒆𝒏 𝒒𝒖𝒆 𝒄𝒆 𝒕𝒆𝒙𝒕𝒆 𝒔𝒐𝒊𝒕 𝒍𝒐𝒏𝒈 (𝒅𝒆́𝒔𝒐𝒍𝒆́𝒆), 𝒊𝒍 𝒏𝒆 𝒔’𝒂𝒈𝒊𝒕 𝒒𝒖𝒆 𝒅’𝒖𝒏 𝒆́𝒄𝒉𝒂𝒏𝒕𝒊𝒍𝒍𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒎𝒐𝒏 𝒄𝒂𝒍𝒗𝒂𝒊𝒓𝒆, 𝒆𝒏 𝒎𝒂𝒓𝒈𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕𝒆 𝒍𝒆́𝒈𝒂𝒍𝒊𝒕𝒆́. 𝑪𝒆𝒖𝒙 𝒂̀ 𝒒𝒖𝒊 𝒄𝒆 𝒄𝒓𝒊 𝒆𝒔𝒕 𝒂𝒅𝒓𝒆𝒔𝒔𝒆́ 𝒍𝒆 𝒍𝒊𝒓𝒐𝒏𝒕; 𝒒𝒖𝒂𝒏𝒕 𝒂̀ 𝒄𝒆𝒖𝒙 𝒒𝒖𝒊 𝒏𝒆 𝒍𝒆 𝒑𝒆𝒖𝒗𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒂𝒔, 𝒄’𝒆𝒔𝒕 𝒔𝒂𝒏𝒔 𝒓𝒂𝒏𝒄𝒖𝒏𝒆. 𝑰𝒏𝒇𝒊𝒏𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒎𝒆𝒓𝒄𝒊 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒗𝒐𝒔 𝒑𝒓𝒊𝒆̀𝒓𝒆𝒔. 𝑫𝒊𝒆𝒖 𝒆𝒔𝒕 𝑫𝒊𝒆𝒖 🙏🏽💝

Le cri de cœur d’une détenue politique aux droits bafoués jusque dans les geôles

Dans quel état de droit un prisonnier est interdit de téléphoner même à ses enfants et à son médecin traitant quand il est souffrant et sans tenir compte de la loi ? C’est ce que je suis la seule à endurer à la prison de Missérété.

Je porte ma croix et je vous survivrai, grâce à Dieu quoi que vous m’infligiez comme supplice et humiliations. 𝐋𝐞 𝐜𝐚𝐥𝐯𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐣𝐞 𝐬𝐮𝐛𝐢𝐬 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐩𝐫𝐞̀𝐬 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐬𝐭 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐧𝐨𝐦, 𝐚𝐮 𝐦𝐞́𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐚 𝐥𝐢𝐛𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞 𝐆𝐫𝐨𝐮𝐩𝐞 𝐝𝐞 𝐓𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐥’𝐎𝐍𝐔 𝐪𝐮𝐢 𝐚 𝐝𝐞́𝐜𝐥𝐚𝐫𝐞́ 𝐦𝐚 𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐭𝐫𝐢𝐩𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐫𝐛𝐢𝐭𝐫𝐚𝐢𝐫𝐞. La véritable « sorcellerie », c’est de détenir aux forceps les opposants, les priver de leurs droits fondamentaux et tout tenter pour les museler afin qu’ils soient oubliés et abandonnés. Peine perdue. Vous entendrez parler de nous. Nonobstant l’ostracisme dont je suis pour ma part victime. 𝐀𝐮𝐜𝐮𝐧𝐞 𝐢𝐧𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐧’𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐞́𝐞 𝐚̀ 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐬𝐢𝐦𝐮𝐥𝐞́𝐞 𝐥𝐨𝐧𝐠𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞 𝐛𝐨𝐢𝐬𝐬𝐞𝐚𝐮.

J’ai ouï dire de mes proches toutes les contre-vérités alléguées par les autorités qui se contredisent sur la gestion suppliciante et discriminatoire de ma vie carcérale. Et ce, depuis trois ans. 𝐌𝐨𝐧 𝐬𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐚̀ 𝐮𝐧 𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞́ 𝐧𝐞 𝐯𝐚𝐥𝐚𝐢𝐭 𝐠𝐮𝐞̀𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞𝐧𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐨𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐞𝐧 𝐥𝐢𝐞𝐧 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐬𝐩𝐢𝐫𝐢𝐭𝐮𝐞𝐥 𝐪𝐮𝐞 𝐣𝐞 𝐦𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐞́. 𝐓𝐨𝐮𝐭𝐞𝐟𝐨𝐢𝐬, 𝐢𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐨𝐮̀ 𝐥’𝐚𝐛𝐮𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐨𝐩𝐩𝐫𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐧𝐞́𝐜𝐞𝐬𝐬𝐢𝐭𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐭𝐞𝐬𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐚𝐫 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐢𝐧𝐜𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐮𝐫𝐯𝐢𝐞.

Je sais, avec des preuves que j’ai accumulées au fil du temps pour l’heure du bilan, qu’un agenda spécial de torture m’est particulièrement dédié. Les autorités le savent et nombre de visiteurs connus tout comme anonymes l’ont expérimenté. Ainsi, seule l’administration de la Prison Civile d’Akpro-Missérété (PCAM) a reçu des instructions fermes quant à la nature illégale et féroce du régime carcéral qui m’est imposé. La plupart des officiers qui s’y succèdent s’y emploient affublés d’un zèle redoutable, avec à leur tête, le Directeur Général (DG) de l’Agence Pénitentiaire du Bénin (APB), Monsieur François Hounkpè. À lui je m’adresserai cette fois-ci publiquement pour les besoins de l’histoire.

La déclaration universelle des droits de l’homme, les règles Nelson Mandela, la convention des Nations Unies contre la torture, la convention des Nations Unies sur la discrimination à l’égard des femmes sont autant d’instruments juridiques internationaux consacrant pourtant le droit des détenus mais dont, Monsieur le DG de l’APB, vous avez délibérément choisi de me priver de la jouissance, en vue de préserver votre poste. Au demeurant, je ne vous quémande pas de faveur, je ne vous invite qu’à exercer vos fonctions dans le respect des dispositions de l’article 35 de notre Constitution.

En effet, Monsieur le DG, vous violez abusivement, et de manière discriminante, depuis trois ans, mes droits élémentaires, y compris celui de téléphoner à mes enfants. Tandis que tous les détenus, même ceux ayant du sang sur les mains en jouissent au quotidien. 𝐅𝐢𝐠𝐮𝐫𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐬 𝐥𝐞 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐦𝐞 𝐬𝐨𝐫𝐝𝐢𝐝𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐩𝐚𝐫𝐭𝐡𝐞𝐢𝐝, 𝐥𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐜𝐞́𝐥𝐞̀𝐛𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐬𝐨𝐧𝐧𝐢𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐞𝐦𝐩𝐨𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞, 𝐌𝐚𝐧𝐝𝐞𝐥𝐚, 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐮𝐬𝐞𝐫 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐛𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐭𝐞́𝐥𝐞́𝐩𝐡𝐨𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 de la prison forteresse de Robben Island.

J’ai encore en mémoire cette veille de l’examen du brevet des collèges courant Juin 2023. Bien qu’étant dans mes droits, 𝐣’𝐚𝐢 𝐬𝐮𝐩𝐩𝐥𝐢𝐞́ 𝐯𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐚𝐛𝐨𝐫𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐦𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐮𝐧 𝐚𝐩𝐩𝐞𝐥 𝐚̀ 𝐦𝐨𝐧 𝐟𝐢𝐥𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐮𝐢 𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐚̀ 𝐪𝐮𝐞𝐥 𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭 𝐣𝐞 𝐥’𝐚𝐢𝐦𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐮𝐢 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐝’𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐟𝐨𝐫𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐛𝐨𝐫𝐝𝐞𝐫 𝐜𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐮𝐝𝐞𝐬, comme tout parent le prodigue à sa progéniture à l’approche des examens scolaires. J’ai suggéré à mes geôliers d’être présents pendant l’appel pour suivre la conversation s’ils le désiraient. Peinés, vos gens m’ont rassurée que j’aurais cette fois là gain de cause, alléguant même que vous êtes présent dans la maison d’arrêt et que le ministre de la justice Détchénou aussi en est informé et nous fera rapidement un retour prétendument favorable. Ô que nenni ! Ce n’était que du bluff. J’ai eu tort de croire en un quelconque humanisme chez vous me concernant. Mais j’ai de nouveau laissé couler. Je n’aurais pas dû, 𝐜𝐚𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐛𝐫𝐢𝐦𝐚𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐧 𝐝𝐞́𝐧𝐨𝐧𝐜𝐞́𝐞 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐥𝐞 𝐥𝐢𝐭 𝐚̀ 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐱𝐜𝐞̀𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐝𝐫𝐚𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬.

Inutile de vous rappeler tous les mensonges qui se succèdent ici et l’embarras dans lequel vous plongent vos propres arguties. Vous êtes allé jusqu’à me faire croire que mon impossibilité d’accéder aux appareils téléphoniques faisant office de cabines, relève d’une simple défaillance logistique que vous résorberez sous peu, alors que lesdits téléphones sont sans fil (mobiles). Fadaises…

Vous indiquez par ailleurs dans votre communiqué que je reçois la visite de mon médecin. Mais vous omettez opportunément de rappeler d’une part que ce fut obtenu de haute lutte menée pendant toute une année et d’autre part surtout depuis 2022 que j’ai connu différentes crises sanitaires ayant poussé à une prescription d’une batterie d’examens par des spécialistes m’ayant auscultée, vos régisseurs successifs ne m’ont jamais extraite pour aller les faire. 𝐂𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐬’𝐞𝐦𝐛𝐨𝐮𝐫𝐛𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐛𝐢𝐥𝐞𝐬 𝐯𝐚𝐫𝐢𝐚𝐛𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐥𝐨𝐧 𝐥𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐡𝐮𝐦𝐞𝐮𝐫. 𝐓𝐚𝐧𝐭𝐨̂𝐭, 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐢𝐝𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐧’𝐚𝐮𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐬𝐞́ (𝐜’𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐚 𝐫𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐥𝐚 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐟𝐫𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐧𝐭𝐞 𝐚̀ 𝐦𝐨𝐢 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐞 𝐞𝐧 𝐜𝐞𝐬 𝐭𝐞𝐫𝐦𝐞𝐬 : « 𝐦𝐚𝐝𝐚𝐦𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐞𝐧𝐞𝐳-𝐧𝐨𝐮𝐬, 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐚𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐢𝐫𝐞𝐜𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐠𝐞́𝐫𝐞́ 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐥𝐚𝐢𝐬, 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐧’𝐲 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐨𝐧𝐬 𝐫𝐢𝐞𝐧); tantôt leur hiérarchie (vous le DG) a refusé de me permettre d’aller effectuer mes divers examens et radiographies dans les hôpitaux comme y ont accès tous les détenus. Ou encore c’est le Procureur Spécial (PS) qui ne l’aurait pas permis. Que de supercheries !

En vous épargnant l’épisode de ma crise de 2021, depuis 2022 où chaque nuit est d’une atrocité que j’expose constamment à l’administration pénitentiaire, aux régisseurs, au PS, aux ministres de la justice, que de courriers n’avons-nous adressé mes conseils et moi ? Ce n’est que ces premiers jours d’avril 2024, plus de deux années plus tard, que je suis autorisée à effectuer mes examens. Du moins partiellement. Car une nouvelle requête doit être introduite au PS qui avait pourtant reçu auparavant plusieurs correspondances sur la même question. Que de pérégrinations, du dilatoire même sur des questions de santé !

𝐄𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐦𝐞𝐬 𝐜𝐨-𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐬𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐭𝐞́ 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐜𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐯𝐞́𝐬, 𝐜𝐞𝐫𝐭𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐬𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞. En deux ans, tout pouvait m’arriver puisque la récente consultation de mon médecin fait clairement mention de sérieux risques encourus. 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐃𝐄 𝐃𝐄𝐔𝐗 𝐀𝐍𝐍𝐄́𝐄𝐒 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐨𝐛𝐭𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐬𝐢𝐦𝐩𝐥𝐞 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐫𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝’𝐚𝐥𝐥𝐞𝐫 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐞́𝐝𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐱𝐚𝐦𝐞𝐧𝐬 𝐦𝐞́𝐝𝐢𝐜𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐡𝐨̂𝐩𝐢𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐢𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥.

𝐄𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐜𝐨𝐮𝐫𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐭, 𝐦𝐚𝐥𝐠𝐫𝐞́ 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐜𝐫𝐮𝐝𝐞𝐬𝐜𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐞𝐬 𝐝𝐨𝐮𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬, 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐫𝐦𝐞́𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐫𝐚𝐝𝐢𝐨𝐠𝐫𝐚𝐩𝐡𝐢𝐞, 𝐣𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐭𝐞́𝐥𝐞́𝐩𝐡𝐨𝐧𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐦𝐨𝐧 𝐦𝐞́𝐝𝐞𝐜𝐢𝐧 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐮𝐢 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐬𝐮𝐥𝐭𝐚𝐭𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐧𝐚𝐥𝐲𝐬𝐞𝐬 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐞́𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐮𝐭𝐞𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐥𝐮𝐢 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐭𝐡𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞 𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐞́𝐞, en attendant son prochain voyage au Bénin. Pourtant aucun de vous n’ignore que la loi m’en donne le droit et que les autres détenus en bénéficient. Mieux, la santé est une question de confidentialité, de sécurité et de confiance.

En outre, mon droit à l’information et aux loisirs pour mon équilibre mental non plus, n’échappe au réquisitoire de mes privations. Disposer d’un simple poste radio, comme les autres détenus en possèdent chacun à leur guise, est impossible lorsqu’on s’appelle Reckya Madougou. Dans une prison où climatiseurs individuels, réfrigérateurs, congélateurs, postes téléviseurs avec accès aux chaînes internationales, fours à micro onde, consoles de jeux vidéos…sont légion chez les privilégiés, comme l’ont constaté des ONG internationales de passage. Je ne fournirai pas plus de précisions en la matière 𝐜𝐚𝐫 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐭𝐚𝐛𝐥𝐢𝐫𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬 𝐥𝐚 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐞𝐧 𝐦𝐚 𝐟𝐚𝐯𝐞𝐮𝐫 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐢𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞𝐳 𝐩𝐥𝐮𝐭𝐨̂𝐭 𝐬𝐢𝐦𝐮𝐥𝐞𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐞́𝐩𝐨𝐬𝐬𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐞𝐫𝐧𝐞́𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐧𝐞 𝐦𝐞𝐭𝐭𝐫𝐨𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐮𝐧 𝐦𝐨𝐢𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞́𝐢𝐧𝐭𝐫𝐨𝐝𝐮𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐥𝐞𝐬𝐝𝐢𝐭𝐬 𝐦𝐚𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐥𝐬 𝐞𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐨-𝐦𝐞́𝐧𝐚𝐠𝐞𝐫𝐬. Et c’est leur droit d’en jouir. Voilà le cirque auquel vous vous adonnez chaque fois que votre politique de «deux poids deux mesures» est dénoncée. C’est moi la bête que vous cherchez à assommer coûte que coûte. 𝐌𝐚𝐢𝐬 «𝐂𝐞𝐥𝐮𝐢 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞𝐥𝐮𝐢 𝐪𝐮𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞.»

S’agissant de l’actualité du mercredi 29 mars, 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐥𝐮𝐬𝐭𝐫𝐞𝐬, 𝐝𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐬𝐢𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐬 𝐠𝐞𝐧𝐫𝐞𝐬 𝐞́𝐜𝐮𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐬𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐮 𝐁𝐞́𝐧𝐢𝐧, 𝐝𝐮 𝐧𝐨𝐫𝐝 𝐚𝐮 𝐬𝐮𝐝, 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐲 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐢𝐬 𝐜𝐞𝐮𝐱 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬. 𝐈𝐥𝐬 𝐧𝐞 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐬𝐢𝐭𝐞. Les mêmes visiteurs, civiles comme des politiques, qui sont des connaissances communes aux détenus politiques répartis dans les prisons béninoises, n’ont jamais présenté un quelconque permis de visite avant d’accéder à d’autres détenus et ils s’étonnent chaque fois que seule Reckya Madougou ne leur soit pas accessible, pensant même parfois à une lubie de ma part.

𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐃𝐆, 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐚𝐮 𝐦𝐨𝐭, 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐟𝐞́𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫 𝟐𝟎𝟐𝟑 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐦𝐢𝐫𝐚𝐜𝐮𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐱𝐡𝐮𝐦𝐞́, 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐞́𝐜𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐞́𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐫𝐞́𝐯𝐨𝐥𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬, 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝’𝐮𝐧 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐬𝐢𝐭𝐞 𝐚̀ 𝐦𝐨𝐧 𝐞𝐧𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐞, 𝐩𝐥𝐮𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐦𝐚 𝐟𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐛𝐢𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐚𝐦𝐢𝐬 𝐞𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞𝐬 𝐚𝐲𝐚𝐧𝐭 𝐬𝐚𝐢𝐬𝐢 𝐩𝐚𝐫 𝐞́𝐜𝐫𝐢𝐭 𝐥𝐞 𝐏𝐒 𝐚𝐟𝐢𝐧 𝐝’𝐨𝐛𝐭𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐜𝐞 𝐬𝐞́𝐬𝐚𝐦𝐞, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐮𝐜𝐜𝐞̀𝐬. Vous nous imposez des péripéties auxquelles suite n’est jamais donnée !

Mais, quel cynisme ! Contrairement aux allégations véhiculées, nombreux furent les membres de ma famille et les personnalités venus individuellement à Missérété et qui ont été empêchés de me voir. 𝐂𝐞 𝐧’𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐞𝐮𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐦𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐬𝐢𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐞𝐧 𝐠𝐫𝐨𝐮𝐩𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐫𝐞𝐧𝐯𝐨𝐲𝐞́𝐬. Notamment l’honorable Nourenou Atchadé, l’ancien ministre Alassane Tigri, l’ex-ministre Galiou Soglo, les députés Les Démocrates pris isolément, et de nombreux anonymes compatissants à ma douleur ont cherché individuellement à me voir. 𝐓𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐲𝐬𝐭𝐞́𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐝𝐮𝐢𝐭𝐬 𝐚𝐮 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐢𝐥.

𝐌𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐃𝐆, 𝐨𝐧 𝐝𝐢𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧, 𝐚𝐮-𝐝𝐞𝐥𝐚̀ 𝐝𝐞 𝐦𝐞 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐮𝐛𝐢𝐫 𝐥𝐞 𝐦𝐚𝐫𝐭𝐲𝐫, 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐮𝐢 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫 𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐣𝐮𝐫𝐢𝐝𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐞𝐱𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭𝐬. Sinon comment comprendre, selon ce qui m’a été rapporté de la presse, que le Procureur Spécial, explique que je peux recevoir sans blocages mes visiteurs non groupés -pour de drôles raisons de mesures Covid maintenues – et vous de votre côté vous ajoutez une disposition réglementaire datant de 1973 que la cour constitutionnelle a pourtant déclaré contraire à la constitution en 2023 ? Alors que vous avez coutume de me laisser entendre que c’est le PS qui édite les règles de ma détention; des conditions aussi aliénantes.

« Last but not least », l’an passé, vous avez franchi le rubicon 𝐞𝐧 𝐟𝐚𝐢𝐬𝐚𝐧𝐭 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐥’𝐚𝐜𝐜𝐞̀𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐝’𝐚𝐫𝐫𝐞̂𝐭 𝐚̀ 𝐭𝐨𝐮𝐬 𝐦𝐞𝐬 𝐚𝐯𝐨𝐜𝐚𝐭𝐬. Il s’est même trouvé un régisseur, celui en poste à l’époque des faits, un tortionnaire de son état, pour justifier cette mesure par un ridicule argument sorti de nulle part : «vous êtes déjà condamnée non ?» Ce qui constitue bien entendu un déni du code de procédure pénale, très navrant pour un officier en charge de la gestion d’une prison.

J’ai eu l’honneur d’avoir été Garde des Sceaux, Ministre de la justice. Jamais je n’ai instruit aucun procureur, magistrat ni responsable des milieux carcéraux, aux fins de priver quiconque de ses droits, quelles que soient les charges portées contre lui. Au contraire dans mes fonctions, j’ai déployé chaque fois mon énergie à veiller à observer la distance nécessaire pour que justice soit toujours rendue sans penser à l’intérêt du poste que j’occupais. Mon ami et ancien collègue, le Garde des sceaux Victor Topanou en a plusieurs fois témoigné dans certains cercles. Lui et moi avions été confrontés dans un dossier au gouvernement où je suis restée droite dans mes bottes, malgré les conséquences auxquelles je m’exposais potentiellement.

𝐏𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐥𝐨𝐧𝐠𝐭𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐦𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐞𝐢𝐥𝐬 𝐞𝐭 𝐦𝐨𝐢 𝐚𝐯𝐨𝐧𝐬 𝐭𝐮 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞𝐮𝐬𝐞𝐬 𝐞𝐱𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐜𝐚𝐫, 𝐦𝐨𝐧𝐬𝐢𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐃𝐆 𝐀𝐏𝐁, 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐟𝐚̂𝐜𝐡𝐞𝐮𝐬𝐞 𝐭𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐢̂𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐫𝐫𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐢𝐧𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐞𝐧 𝐥’𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐭𝐨̂𝐭 𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐧𝐞́𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐣’𝐚𝐢 𝐞𝐮 𝐚̀ 𝐥𝐞 𝐬𝐨𝐮𝐥𝐢𝐠𝐧𝐞𝐫 𝐭𝐚𝐧𝐭𝐨̂𝐭. Chaque fois que vos iniquités sont révélées sur la place publique, au lieu de corriger en étant juste, vous identifiez des boucs émissaires pour détourner l’attention de mon cas flagrant.

Ceci n’est qu’un échantillon de tout le supplice que je supporte entre vos mains. Assurément, 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐢𝐧𝐮𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐠𝐚𝐫𝐝𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐬𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐬𝐞𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐢𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧.

𝐌𝐨𝐧 𝐋𝐢𝐞𝐮𝐭𝐞𝐧𝐚𝐧𝐭-𝐂𝐨𝐥𝐨𝐧𝐞𝐥 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜̧𝐨𝐢𝐬 𝐇𝐨𝐮𝐧𝐤𝐩𝐞̀, 𝐩𝐫𝐨𝐦𝐮 𝐚̀ 𝐜𝐞𝐭 𝐡𝐨𝐧𝐨𝐫𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐠𝐫𝐚𝐝𝐞 𝐞𝐧 𝟐𝟎𝟐𝟑 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐛𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐨𝐲𝐚𝐮𝐱 𝐬𝐞́𝐯𝐢𝐜𝐞𝐬, 𝐣𝐞 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐜𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐜𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐬𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐭𝐞́, 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐯𝐨𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬, 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐮 𝐁𝐞́𝐧𝐢𝐧 𝐞𝐧 𝐠𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥. Le rôle d’administration de traitements dégradants que vous acceptez d’endosser, ne devrait plus être possible dans notre pays depuis 1990. 𝐉𝐞 𝐥𝐞 𝐝𝐞́𝐧𝐨𝐧𝐜𝐞 𝐚𝐟𝐢𝐧 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐮𝐥 𝐧𝐞 𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐛𝐢𝐬𝐬𝐞 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧, 𝐩𝐚𝐬 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐜𝐞𝐮𝐱 𝐪𝐮𝐢 𝐦’𝐲 𝐬𝐨𝐮𝐦𝐞𝐭𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐝’𝐡𝐮𝐢.

𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐞𝐫𝐞𝐳 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐭𝐞𝐧𝐮 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐬𝐚𝐛𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐩𝐨𝐮𝐫𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐚𝐝𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐠𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐩𝐡𝐲𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐞, 𝐯𝐨𝐮𝐬, 𝐯𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝𝐢𝐭𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐯𝐨𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐢𝐜𝐞𝐬.

«Même dans le tombeau Jésus est Seigneur». Mon âme Le bénit abondamment. 𝐅𝐨𝐜𝐮𝐬 𝐝𝐨𝐧𝐜 𝐬𝐮𝐫 𝐥’𝐞𝐬𝐩𝐞́𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐪𝐮’𝐚𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐚̂𝐪𝐮𝐞, 𝐦𝐞𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐫𝐞́𝐬𝐮𝐫𝐫𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐝’𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐢𝐱 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐬 ! Joyeuses pâques à vous qui avez encore la chance de jouir de vos droits.

Reckya Madougou

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