Quand c’est dur dit-on, seuls les durs tirent leur épingle du jeu. Et c’est dans des conditions exécrables que les plus forts réussissent brillamment. C’est maintenant que c’est dur et que le président Talon est touché aussi bien dans son orgueil que dans sa foi en l’ordre et en la discipline qu’il devra montrer son vrai visage. Sa vraie capacité.
Tous les députés de la mouvance ont plus de mille raisons d’en vouloir au président Talon qui leur a fait avaler mille couleuvres les unes plus grosses que les autres. Ils avaient tous raison d’aller contre l’initiative d’un des leurs. Mais la majorité a voté pour l’étude de cette loi du président du groupe parlementaire Br, Assan Séibou. Ceux qui sont aujourd’hui les héros de l’opposition pour avoir multiplié leur leader par zéro, devront être traités comme cela se doit pour donner le bon exemple par rapport aux exigences du système partisan que leur leader dit être, son cheval de bataille politique.
Les 07 députés de la mouvance qui ont montré leur muscle au profit de l’opposition contre la posture de la majorité, auront montré à la face du monde que Talon est FINI. Il est déjà fini à deux ans de la fin de son mandat.
L’idée selon laquelle ils appartiendraient tous à une hypothétique galaxie Boko est fausse. Même si par coïncidence, ils ont tous une certaine affinité avec monsieur Boko, le fait de rejeter Talon pour Yayi montre si besoin en est de le rappeler, qu’ils ont simplement décidé de faire le bonheur de l’adversaire du président Talon.
Car dans les coulisses du couvent, nous avons appris que le président Talon sensible à leurs différentes préoccupations leur avait pourtant demandé de voter pour lui faire honneur et de revenir à la maison en famille pour qu’ils règlent ce qui peut l’être.
À partir donc du moment où la proposition de loi portée par l’honorable Assan Séibou n’a rien qui puisse prêter à des suspicions et qu’elle ne touche aucunement aux fondamentaux dont une quelconque bousculade allait permettre au président de la république de s’offrir un troisième mandat, il n’y a pas de raison pour que des députés de la mouvance, dans un système partisan, aillent contre la discipline du groupe.
Le président Talon doit montrer qu’il n’est pas fini et qu’il reste encore maître du jeu. Tout le monde sait qu’il n’est pas défendable devant tous les députés. Mais cela ne saurait conduire à ce qu’on a vu ce vendredi soir. Il suffit juste de voir dans les vidéos du vote, combien chacun des 07 députés qui ont bravé Talon, ont été applaudis par les 28 députés de l’opposition, pour comprendre combien l’image du président Talon a été foulée aux pieds sous la serpillière du président de LD, Boni Yayi.
Pour un homme qui ne supporte pas l’indiscipline, le désordre et qui a dû se séparer d’un fils, Oswald Homéky pour des questions du sacré de l’esprit du système partisan, on attend sa réaction face au mépris dont son image a été l’objet.
Tout le monde attend de voir la réaction de son homme, l’un de ses plus fidèles lieutenants, Rachidi Gbadamassi. S’il approuve ce dont a été victime son chef, on comprendra qu’il n’y a plus rien à attendre de Talon président. Et qu’il a FINI SON MANDAT PLUS TÔT QUE LA FIN DE CELUI-CI.
Aboubakar Takou
