Le mouvement Libéral est officiellement devenu un parti politique au Bénin. C’est lors d’une cérémonie solennelle, tenue ce samedi 5 avril 2025 au Palais de la Gratitude à Abomey-Calavi, que ses membres ont officialisé cette transition, marquant ainsi leur engagement renforcé dans la vie politique du pays.
Lors de ce congrès des Libéraux, le leader du parti, Richard Boni Ouorou, a mis en lumière les idéaux et les principes fondateurs du mouvement, soulignant son objectif de placer le citoyen béninois au cœur même de son développement.
Il a également précisé que Le Libéral n’appartient à aucun camp politique, ni à la mouvance présidentielle ni à l’opposition. « On n’a pas besoin de soutenir Patrice Talon ni d’être du camp de Boni Yayi pour être béninois », a-t-il affirmé.
En exhortant ses militants à faire preuve de détermination et d’engagement dans leurs actions, Richard Boni Ouorou a évoqué la gestion de l’État depuis l’adoption de la démocratie comme principe fondamental en 1990. Il a estimé qu’aucune gouvernance depuis cette époque n’a été exempte de critiques. Il a particulièrement abordé les années de gestion de Boni Yayi, qui a dirigé le pays de 2006 à 2016. S’adressant aux militants, il a déclaré : « Vous savez, le déclin démocratique du Bénin ne date pas d’hier. Pendant la décennie « glorieuse » du FCBE, de 2006 à 2016, la séparation des pouvoirs était déjà problématique. À cette époque, la lutte contre la corruption au sein de l’appareil gouvernemental et institutionnel rencontrait déjà des difficultés. Aujourd’hui, certains leaders de certains camps politiques reprochent légitimement aux dirigeants actuels les dérives qu’ils n’ont pas pu corriger alors qu’ils étaient au pouvoir. »
Il a ajouté : « Cela dit, les dernières années n’ont pas été exemptes de critiques, comme nous l’avons toujours souligné. L’accent a été mis sur l’économie, l’orientation vers le marché et les infrastructures, ce qui, en soi, n’est pas mauvais. Mais cela devient problématique lorsque ces priorités deviennent une obsession et une compulsion. C’est-à-dire lorsqu’elles sont réalisées au détriment des libertés d’expression et de presse, de la solidarité envers les régions éloignées et les paysans, et de la justice sociale. » Il a évoqué les interdictions de manifestations visant certains hommes politiques durant cette décennie, soulignant l’opposition farouche des forces de défense à l’époque, notamment contre Abdoulaye Bio Tchané et Adrien Houngbédji.
Il convient de noter que le Mouvement Libéral, né en décembre 2023 et désormais formalisé en tant que parti politique, a rassemblé environ 1 200 délégués venus des 12 départements et des 77 communes du Bénin lors de cette cérémonie de lancement solennel.
François D’Assise BATCHOLA