Le mercredi 2 novembre 2022, la Haute Cour de Justice a organisé à son siège à Porto-Novo un séminaire d’appropriation des textes régissant cette institution créée par la Cour Constitutionnelle du 11 décembre 1990 pour juger le président et les membres du gouvernement à raison des faits qualifiés de haute trahison, d’outrage à l’Assemblée Nationale d’atteinte à l’honneur et à la probité et d’infractions commises dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leur fonction. A ceux-ci, s’ajoute les complices en cas de complot contre la sureté de l’Etat comme le stipule l’article 136 de la constitution. Cette mission qui est dévolue à la Haute Cour de Justice n’a véritablement jamais été mise en pratique compte tenu de plusieurs goulots d’étranglement qui empêchent cette cour d’entrer pleinement dans la fonction pour laquelle elle a été créée. Une situation qui lui vaut des critiques de la part des populations qui trouvent qu’elle est inutile et budgétivore. Mais l’est-elle vraiment ?
C’est donc pour répondre à ces questions sur son existence et sa raison d’être que la présidente de l’institution Marie de Dravo Zinzindohoué a décidé d’ouvrir les portes de l’institution qu’elle préside aux professionnels des médias à l’occasion d’un séminaire meublé de 4 communications qui leur permettront de comprendre le fonctionnement de cette institution, ce qui justifie sa léthargie et les mécanismes à mettre en place pour déverrouiller les serrures entreposées par le politique pour qu’elle puisse déployer son potentiel.
A l’entame des activités, c’est le directeur de cabinet de la présidente empêchée, Gérôme Aladaye qui a procédé à l’ouverture de la cession de formation après les mots de bienvenue du secrétaire de l’institution, Dr Thierry Bidouzo. « Les enjeux sociaux, politiques et institutionnels ne peuvent être abordé sans la presse. Nous sommes tellement conscients de cette évidence à la Haute Cour de Justice que l’organisation d’un séminaire d’appropriation des textes régissant l’institution par les acteurs des médias a été inscrite dans les actions prioritaires de notre plan de travail annuel au titre de l’année 2022. » a affirmé le directeur de cabinet de la présidente de la haute cour de justice. Etaient présent à cette session de formation, la présidente de l’Union des professionnels des médias du Bénin(Upmb), le Cnpa, la Haac représentée par la directrice des médias, l’Odem et les cadres de la haute cour de justice.
‘’La Haute Cour de Justice: une institution juridico-politique’’ présentée par Maître Marc Zinzindohoué, avocat de fonction. ‘’La procédure suivie devant la haute cour de justice’’ présentée par Comlan Christian Adjakas, procureur général à la cour d’appel. ‘’Les enjeux d’une réforme de la haute cour de justice’’ présentée par Gilles Badet, secrétaire général de la cour constitutionnelle. ‘’Quel traitement de l’information sur la Haute Cour de Justice’’ présentée par constant Agbidinoukoun, journaliste. 4 communications suivies de débats qui ont permis aux professionnels des médias de mieux s’imprégner des compétences de cette institution afin de mieux donner l’information et corriger la mauvaise perception que les citoyens ont de cette Cour d’exception.
Ce séminaire très enrichissant pour les professionnels des médias au regard de la qualité des débats s’est achevé sur une note de satisfaction et d’espoir que les réformes en ce qui concerne le fonctionnement de cette Cour, inscrit dans le Pag2 puisse prendre corps pour véritablement donner du grain à moudre à la Haute Cour de Justice puisque les dossiers ne manquent pas.
Arnaud KOUMONDJI