Avec la visite du président nigérien, il était inévitable qu’un journaliste aborde la question du terrorisme ou de la menace djihadiste dans la sous-région en général et au niveau des frontières des deux pays en particulier lors de la conférence de presse.
Et c’est le journaliste Jean-Luc Aplogan de RFI qui a senti ce besoin de poser la question dans ce sens. « Où en est la situation de la menace terroriste aujourd’hui dans vos deux pays ? Et est-ce que le plan de riposte que vous avez mis en place a porté les résultats escomptés ? L’accord militaire qui lie les deux pays va-t-il évoluer ? », a-t-il demandé aux deux chefs d’État.
Le président Talon n’a pas pu s’empêcher de critiquer RFI en lui reprochant de ne faire que se réjouir de leurs déconvenues avec un discours carrément à l’antipode de la réalité. « Il est aisé de constater à nos frontières communes, Niger-Bénin, le Parc W, depuis quelques temps, notre action porte ses fruits et que les attaques et les menaces sont plutôt rares. Je ne dirai pas que nous avons la paix définitive, je ne sais même pas s’il en existe quelque part dans le monde, mais ces manifestations dans cette région sont plutôt maîtrisées. Et je peux dire que nous sommes relativement satisfaits de ce qui se fait, au grand dam de RFI qui ne manque aucune occasion de se réjouir de nos déconvenues réelles ou imaginaires. Nous avons tous entendu ce matin sur vos antennes que le Parc W fait l’objet d’attaques régulières. Je ne sais pas si le mot régulier veut dire la même chose que sporadique ou plutôt rare… Nous constatons, nous savons que c’est plutôt rare maintenant. Mais pour vous, c’est régulier. Je ne sais pas quel sens vous donnez à cela. Mais c’est dommage que ce qui vous intéresse et dont vous faites l’apologie ne soit que les choses très mauvaises ou qui parfois n’existent que dans votre imagination. Je suis désolé de le dire ainsi. Mais la presse a l’obligation d’apprécier les choses telles qu’elles sont et d’utiliser les mots appropriés. Nous sommes dans une situation difficile, il faut reconnaître les efforts, les points de satisfaction et de succès. Et c’est cela qui encourage les uns et les autres à faire davantage… »