Que personne ne se leurre. C’est l’argent, le blé qui divise les membres du Mouvement populaire de libération (Mpl). De par son ingénieux destin, c’est l’argent de quelqu’un qui a donné naissance à ce parti.
Sabi Sira Korogoné, l’ancien président, n’était ni un héritier encore moins un opérateur économique ayant réussi quand il a mis des centaines de millions pour mettre sur pieds cette entreprise qui a fait parler de lui durant la pré-campagne des municipales derrières. Il avait été sponsorisé par une personne que tout le monde connaît mais qui n’est pas aujourd’hui à l’origine des sources de financement des dernières législatives auxquelles le parti a participé avec de gros moyens.
Le Mpl créé par son premier président dans l’objectif de gagner de l’argent, il est normal que l’argent le divise aujourd’hui. En effet, les hommes de Expérience Tèbè ont gagné des centaines de millions dans cette affaire des élections législatives de janvier 2023. Chacun a pris sa part en fonction des arguments qu’il a pu avancer et vers la fin, pour le résultat donné, il fallait faire semblant de restituer au parti les sous restants en identifiant un bouc émissaire afin de continuer à profiter de ce financement extérieur.
DE LA SOURCE DE FINANCEMENT
Pour faire rentrer l’argent dans cette entreprise conduite par son directoire : Expérience Tèbè, Aimé Tomety, Billy Hounmassè, Anax et Romaric Korogoné, les têtes de pont du directoire, ont eu l’ingénieuse idée d’aller voir un Libanais qui avait fait fortune au Bénin et du fait de l’avènement de la Rupture a dû se relancer au Togo.
À ce dernier qui a de l’entregent auprès de ses compatriotes libanais, ils ont avancé que le Mpl, parti de l’opposition, avait les moyens d’avoir une majorité à l’issue des législations pour s’adjuger le perchoir et mettre Talon en difficulté.
Et comme le président Talon serait en froid avec son homologue togolais, les Libanais qui auraient permis à de jeunes béninois de mettre le président Talon en difficulté, seraient des héros aux yeux du président Faure Gnassingbé. Voilà l’appât tout trouvé pour faire démarrer le généreux libanais avec qui l’un des vice-présidents et candidat avait fréquenté ici au Bénin quand il était en activité ici.
Le discours de l’escroquerie a été d’autant plus convainquant que ces Libanais n’ont plus compté pour sortir des millions. Mais Tèbè qui n’avait pas l’escroquerie dans le sang, n’avait pas été très convainquant à Lomé pour ne pas dire qu’il était emprunté dans son rôle, lui qui n’est pas habitué à une telle entreprise. Aussi, de retour au pays, a-t-il voulu imposer une certaine orthodoxie dans la gestion de cette manne gagnée sur fond d’escroquerie professionnelle.
POURQUOI FALLAIT-IL DÉGAGER TEBE ?
Les élections finies et les résultats connus, il fallait que l’escroquerie continue. Mais pour ça, il fallait dégager celui qui se la jouait pieux et intègre dans le lot, Expérience Tèbè. C’est pourquoi, sans même aller à un compromis, les autres membres du groupe ont décidé unilatéralement de le démettre de la tête du parti. Ce faisant, ils pourront démontrer non seulement que le fautif est destitué mais surtout permettre à la pègre de continuer à peaufiner des stratégies pour prendre de l’argent aux Libanais et autres pigeons qui tomberont dans le piège.
DE LA RÉACTION DE TÈBÈ
Conscient du potentiel de ruse de ses anciens amis, le président Tèbè a compris qu’il n’aura que la justice pour le sortir d’affaire. Il a alors délaissé par voie d’huissier de justice, un acte les obligeant à confirmer ou infirmer les allégations de mauvaise gestion et de distillation de fonds dont ses anciens amis l’accusent. Ne pouvant reconnaître leurs allégations, la plupart ont pris la fuite. L’un d’entre eux qui voulait être le nouveau président a pris l’acte des mains de l’huissier de justice avant de s’enfuir. Les autres continuent d’être injoignables. Un seul a accepté de répondre mais a pris le soin de nier chacune des accusations. Lui n’a jamais pris langue avec ses collègues pour accuser le président Tèbè de quoi que ce soit.
Et comme si cela ne suffisait pas, ils ont organisé un simulacre de conférence de presse pour faire croire qu’ils n’ont pas pris la clé des champs. Par la même occasion, ils ont demandé à ce que l’huissier de Tèbè arrête d’appeler certains d’entre eux. Tout cela à cause du gombo qui les divise et qu’ils refusent à Tèbè seul.
Voilà le montage. La police vient de convoquer tous les membres du gang qui a agressé Tèbè au siège du parti. Espérons juste qu’ils soient toujours au Bénin pour répondre de cette voie de fait visant à destituer manu militari le président du parti.
Affaire à suivre…
Aboubakar TAKOU