(Le général Adjou Moumouni a des choses à confesser au chef de l’Etat)
On peut tout reprocher au président Talon mais le Bénin n’aura pas connu mieux que lui pour la sécurité de ses enfants. Et c’est à juste titre dans cette religion de réussir la sécurité de ses compatriotes qu’il a eu cette inspiration divine de regrouper la crème des officiers ayant fait leurs preuves en matière de sécurité, au sein d’un comité pour surveiller et contrôler tous les segments de la machine sécuritaire de notre pays.
Ne disons-nous pas que la peur du gendarme est le début de la sagesse ? Le président Talon aura réfléchi à tout pour une entreprise de sécurisation sans faute. Car de la direction générale de la police républicaine au dernier policier, tout le monde sait qu’il est suivi dans ses faits et gestes et dans les procédures.
Mieux, c’est sous le président Talon que les unités d’arrondissement de la police républicaine ont droit à un montant tournant autour de 500 mille par mois pour les rendre autonome du point de vue opérationnel. Ajouté à ce comité dont les rapports au président de la République devraient lui permettre de prendre des sanctions et mesures idoines, tout se passerait comme l’a établi Dieu lui-même: l’harmonie et on n’aurait jamais assisté aux désertions dans les rangs de la police républicaine, d’éléments avec les sous publics. Mais c’était sans tenir compte du comportement humain. De la nature de l’homme faite de trahison de la mission à lui confiée. Car le comité installé par le président Talon ne fonctionne plus. Il fait semblant.
Les dissensions en son sein le rongent jusqu’aux os. Mais comme il s’agit d’un personnel d’hommes ayant l’Adn du silence, le président Talon n’aura pas la fortune de savoir que sa machine ne tourne plus.
Le président Mathias Adjou-Moumouni gérerait la commission comme une épicerie familiale où il règne en maître au détriment du minimum pour le vivre-ensemble en vue d’une mission réussie.
À sa charge, il jetterait à la poubelle tous les aspects des rapports qui lui sont faits pour dénoncer les collaborateurs immédiats et appréciés de l’actuel directeur général de la police républicaine, le général Soumaïla Yaya. Lui-même étant fils adoptif du général Mathias Adjou-Moumouni, les rapports de ce comité ne devraient en aucun cas l’inquiéter mais les autres membres du comité souffrent de cette familiarité trop poussée entre Adjou-Moumouni et Yaya qui bloque la sincérité des constats faits sur le terrain.
La vilaine tradition au sein de ce comité et dont se plaignent les autres membres est que le président les menace même de les sortir du comité. Le plus frustrant est la posture du général Adjou-Moumouni devant un membre qui lui fait un rapport sur son protégé le Dgpr ou un des éléments qu’il sait proche de celui-ci. Il commence par manipuler son portable et fait semblant de ne plus suivre le collègue. Juste une façon de le décourager en lui signifiant qu’il passe à côté de la mission à lui confiée quand bien même ce dernier ait bien fait son travail.
Mieux, ayant constaté que leurs rapports sur le Dgpr sont classés sans suite et craignant que leur président peut même les vendre au Dgpr, la plupart des policiers de la commission ont simplement décidé de ne plus être objectifs de peur d’avoir les responsables de la police républicaine à dos. Ils font maintenant, tous semblant de travailler.
Naturellement, rien ne fonctionne dorénavant suivant le rêve du président Talon. Malheureusement, les nombreuses rencontres avec le président Talon sont toujours avortées au dernier moment. Ils rêvent aujourd’hui pour le bon travail, que le chef de l’Etat les reçoive en dehors de leur président Adjou-Moumouni afin qu’ils vident le sac comme ils aiment le dire.
L’intention du chef de l’Etat étant très noble, ils souffrent de voir le comité dans un déni total de sa mission.
Au président Talon lui-même de voir comment régler ce problème qui ronge son idéal. Mais le président Adjou-Moumouni s’il est honnête et digne de la confiance en lui placée par le président de la République, aurait été le premier à lui faire une grosse confession.
Aboubakar TAKOU