Si les mammifères ont évolué pour capter l’air de la surface jusqu’à un certain degré, les poissons ont développé un tout autre système respiratoire dont la caractéristique principale est la branchie. Voici comment cela fonctionne.
Si vous êtes allé à l’école, vous savez sûrement que le poisson n’est pas doté de poumons à proprement parler mais de branchies. Sauf qu’on oublie généralement comment ça fonctionne. Faisons donc un petit rappel et expliquons également que oui, les poissons aussi ont besoin d’oxygène.
Poumons vs branchies
Avant de se demander comment le poisson respire, regardons un peu comment nous respirons. C’est plutôt simple : nous inspirons de l’air qui pénètre nos paumons, puis notre sang capte cet oxygène entrant, oxygène dont nous avons besoin pour vivre. Et le poisson, lui aussi a besoin d’oxygène,aussi étonnant soit-il. Sauf qu’il n’a pas de poumon (premier problème) et qu’il vit dans l’eau (deuxième problème).
Alors, d’abord, résolvons le deuxième problème, plus simple : l’eau contient de l’oxygène, même s’il y a trente fois moins d’oxygène dans l’eau que dans l’air. Quant à notre premier problème, cette absence de poumons, et bien c’est tout réglé : les poissons, les coquillages et les crustacés possèdent ce que l’on appelle des branchies.
Les branchies sont des organes respiratoires qui permettent à tous les poissons de respirer. Situées sous les opercules, soit deux plaques osseuses que l’on peut voir à l’arrière de la tête du poisson, les branchies ressemblent à une succession de plis, et c’est grâce à ces plis que notre petit poisson peut donc respirer.
Elles sont un carrefour d’échange entre l’oxygène et le sang, puisque comme chez nous, l’oxygène pénètre le sang du petit poisson. Le sang est donc oxygéné et achemine l’oxygène vers chacune des cellules du poisson.
Comment fonctionne une branchie ?
Concrètement, comment ça marche ? Le poisson respire par la bouche, c’est sans doute pour ça qu’il l’ouvre autant. A l’inspiration, le poisson fait donc entrer de l’eau dans sa bouche. Il ferme ensuite la bouche et l’eau passe dans les branchies, qui à ce moment-là récupèrent de l’oxygène. Puis, l’instant d’après, l’eau ressort par les opercules.
C’est pour ça que contrairement à nous, les poissons ne peuvent pas se noyer : l’eau circule vite. A peine entrée qu’elle repart ! Alors que nous concernant, si nos poumons sont bel et bien capables de capter l’oxygène présent dans l’eau, ils ne peuvent malheureusement pas évacuer l’eau. C’est la seule raison pour laquelle il nous est impossible de respirer sous l’eau.
Fait étonnant, une faible proportion d’êtres humains naissent encore avec une anomalie congénitale appelée sinus pré-auriculaire qui se caractérise par un trou situé au niveau de l’anti-hélix de l’oreille. Il pourrait s’agir d’un reste évolutif de branchies provenant de nos ancêtres.
À ne pas confondre avec les mammifères marins
Voilà, vous savez tout, mais ajoutons deux petites choses si vous le voulez bien. Rappelons que la pollution de l’eau peut faire des dégâts sur la survie de la faune aquatique : en août 2020, un débordement de boues biologiques s’est produit dans l’Aisne, au niveau de la station d’épuration de l’usine Nestlé. Ce débordement a entraîné la mort de centaines de carpes, sandres et brochets, due à la diminution de la teneur en oxygène de l’eau. Imaginez un peu les conséquences si on nous enlevait notre oxygène…
Enfin, une information moins dramatique : si les poissons peuvent respirer dans l’eau, ce n’est pas que le cas des mammifères marins, qui eux ont des poumons. Les dauphins et baleines remontent régulièrement à la surface pour choper de l’air, comme nous à la piscine. Sauf qu’on va avoir du mal à rester 50 minutes en apnée comme la baleine…