« Les questions personnelles ne m’intéressent pas, ce qui m’intéresse c’est le Bénin »
Loin des yeux mais près du cœur, l’ancien ministre d’État Komi Koutché aujourd’hui loin de son pays pour des questions politiques a échangé avec la presse nationale et internationale ce jeudi 05 janvier 2023 à la Salle Toffa 1er de Azalaï Hôtel à Cotonou.
Faire ensemble le bilan de la campagne pour les élections législatives du 08 janvier 2023 pour lesquelles son engagement pour la victoire du parti Les Démocrates s’est traduit par diverses activités menées depuis sa terre d’exil comme les échanges directs avec les communautés à la base, c’est l’objectif de cette rencontre avec les hommes médias. Cela lui a aussi permis d’apprécier quelques faits de l’actualité nationale, à travers les questions de ses interlocuteurs.
« Ils disent qu’ils veulent me bannir politiquement de mon pays. Leur erreur est que quand on dit Komi KOUTCHE, ils ne voient qu’un simple individu né le 04/09/76. Mais en réalité, ils ignorent que Komi KOUTCHE, c’est une industrie politique divinement établie et quiconque tente d’aller contre s’inscrit volontairement dans une malédiction et une autodestruction irréversiblement incurable. »
C’est l’une des déclarations chocs de la conférence de presse par visio-conférence du Dr. Komi KOUTCHE qui dans sa présentation a carrément balayé du revers de la main la fixation sur sa personne mais s’est plus concentré sur l’intérêt général, le Bénin. Des propos qui illustrent que l’homme est divinement guidé dans sa démarche, son implication dans cette campagne électorale en faveur du parti Les Démocrates car aujourd’hui, l’ancien ministre d’Etat refuse de limiter son combat à travers cette nouvelle ère politique qui commence à souffler sur le Bénin à sa seule personne.
Et il le dit si bien en ces termes : « C’est le parti avec lequel j’ai plus de compatibilité. C’est pourquoi tout ce déploiement… », après avoir fait comprendre que c’est la première fois qu’on revit une bonne ambiance électorale depuis 2016. Pour dire que les précédentes élections organisées par le pouvoir Talon n’étaient pas de belles fêtes comme le Bénin en a connu auparavant.
Avec près de 65 meetings déjà organisés pour mettre les populations dans la dynamique des LD, Koutché a salué le fait que le pouvoir Talon ait compris qu’il faut changer de fusil d’épaule et ramener la bonne ambiance entre les populations, finir avec les tensions.
« Les questions personnelles ne m’intéressent pas, ce qui m’intéresse c’est le Bénin », a dit Dr Koutché qui tout en faisant ses critiques positives n’a pas manqué de saluer le gouvernement Talon quand il le faut comme la disponibilité de l’internet et l’électricité dans ses échanges avec les communautés tous les soirs.
Talon dans l’organisation des élections
« Il est à reconnaitre que le gouvernement a un mérite dans cette élection. C’est vrai que ce n’est pas un mérite car c’est ce qui devrait être. Il faut reconnaitre que depuis 2016, cela n’a pas été facile ».
Selon lui, c’est l’œuvre d’une seule personne, celui qui est le père de la Nation, Patrice Talon… après toutes les tentatives et les actes de mise en péril de notre tissu social et de l’arsenal démocratique, qui a compris qu’il doit se départir de l’agenda des autres, pour ressouder le tissu social, ramener la paix et la sérénité dans l’organisation des élections afin que cela soient à nouveau des moments de fêtes et non de tensions et de désolations dans les communautés ou familles, a-t-il expliqué. « Talon a compris qu’il est le père de la nation… C’est son mérite vivement qu’il aille jusqu’au bout. » A-t-il souhaité.
Quid de Boni Yayi ?
Il a dit avoir toujours trouvé bizarre les questions sur ses relations avec le président Boni Yayi qui selon ses dires est plus qu’un père pour lui. Abordant sa descente sur le terrain pour soutenir Les Démocrates, il a déploré les interprétations que les gens en font en attirant leur regard sur ce qui s’est passé du côté du pays où il vit actuellement avec les élections de mi-mandat. Des élections au cours desquelles les anciens présidents Barack Obama et Donald Trump sont descendus chacun sur le terrain pour soutenir respectivement les candidats de leur parti respectif. Alors pourquoi critiquer le président Yayi si notre démocratie qui a pris de grands coups est aujourd’hui en train de renaitre et d’évoluer positivement ? « Yayi peut circuler librement sans être inquiété… Cela prouve la grandeur de notre démocratie en construction » A-t-il dit.
De toute façon, il n’a jamais été question de prôner la violence. Au contraire, ce sont des messages de paix et d’invitation des populations à l’expression de leur droit de vote reconnu par la constitution.
Pour le rendez-vous du dimanche 8 janvier
« Ce que me coûte cette implication, c’est de m’asseoir devant mon ordinateur et m’adresser aux communautés. C’est le temps… » pour dire qu’il n’a pas de fonds qu’il investit parce que les gens penseraient qu’il en aurait dilapidé sous le régime Yayi et que c’est avec ces sous qu’il vit aujourd’hui aux Etats-Unis. Si les soupçons étaient avérés, il a dit que ce n‘est pas sûr qu’il serait le bienvenu aux Etats-Unis rigoureux dans les affaires de corruption et de détournement de fonds.
Donc, c’est son temps qu’il met à contribution pour inviter les siens au geste utile dimanche prochain, voter Les Démocrates. Car dit-il, il faut permettre à ce parti d’avoir une large majorité pour contribuer au redressement de notre pays, de notre démocratie, de prendre les préoccupations du peuple à cœur, etc. C’est pourquoi il a lancé un appel au peuple pour un vote massif en faveur des Démocrates le 08 janvier prochain. « Nous sommes confiants mais nous restons sur nos gardes… » A-t-il aussi affirmé.
Par ailleurs, il n’a pas manqué d’ironiser sur l’organisation de ces élections. Selon lui, « ces élections seront les moins chères possibles » car il n’y a pas de chars ou véhicules militaires, ou des contingents spéciaux à déployer sur le terrain. Tout simplement, parce que tout se passe dans le calme même dans les régions où on craignait des troubles.
Voilà en quelques sortes, toute la logique de la démarche pacifique et de soutien au parti LD dans cette campagne électorale du Dr Komi Koutché qui dit « je préfère voir mes parents en vie que de les voir tuer comme des animaux ».
Etaient présents à cette conférence de presse de l’ancien ministre d’Etat qui a démarré par une minutes de silence pour les personnes disparues lors des troubles électorales passées, des responsables du parti Les Démocrates dont l’He Guy Mitokpè et le directeur de campagne du parti Les Démocrates, Saliou Akadiri, qui a aussi répondu à quelques préoccupations des journalistes.