(Le reversement est possible après la visite en situation de classe réussie, dixit Salimane KARIMOU)
Certains députés ont encore usé de leur prérogative pour interpeller le gouvernement sur la situation des AME qui défraie la chronique depuis quelques jours au Bénin. C’est à la faveur d’une séance plénière dirigée par le premier vice-président l’He Barthélemy Daouga KASSA. Deux ministres du gouvernement Talon étaient présents pour représenter le gouvernement du président Patrice Talon.
La situation des aspirants au métier d’enseignant AME ne cesse de faire couler d’encre et de salive. Et pour cause la question du reversement des éligibles qui laisse perplexe certains députés qui veulent comprendre comment le gouvernement entend l’organiser. La séance plénière d’hier au parlement était pour le contrôle de l’action gouvernementale à travers une question orale avec débats adressée au gouvernement.
Pour cette fois-ci, les députés auteurs des questions sont allés au fond de la question en fouillant de fond en comble le processus devant conduire au reversement dont il est question. Le gouvernement représenté par deux ministres dont celui des d’enseignements maternel et primaire et celui des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, s’est prêté aux questionnements des députés.
Il ressort des interrogatoires que 3000 enseignants dits AME dont 1500 au primaire et 1500 au secondaire des deux ministères seront reversés au titre de l’année 2024 et l’incident financier est déjà voté dans le budget gestion de l’année ont rappelé et rassuré les représentants du gouvernement hier au palais des gouverneurs à Porto-Novo.
Ce reversement pour le représentant du gouvernement, le ministre Salimane KARIMOU va suivre un processus déjà acté par l’exécutif qui est celui de mettre un place un comité qui se chargera d’aller évaluer sur le terrain le rendement de ces enseignants éligibles en situation de classes. Ce n’est qu’après le résultat positif que les enseignants qui vont obtenir le seuil retenu seront mis à la disposition des ministères de la fonction publique, et de l’économie et des finances.
En somme, les ministres ont répondu avec satisfaction aux questions des députés et ont rassuré des mesures idoines qui sont prises pour conduire à bon port le processus tant attendu par les élus de la Nation.
Ernest LATOUNDJI
Question 1: Quel est le point de mise en œuvre du Programme de pré-insertion professionnelle des jeunes aux métiers d’enseignement et les difficultés rencontrées?
La mise en œuvre du Programme Spécial de Pré-Insertion dans l’Enseignement a permis à ce jour de déployer au total 16.532 Aspirants au Métier d’Enseignant dans le sous-secteur des enseignements maternel et primaire.
Nombre d’AME déployés et années scolaires
2019-2020: 10.686
2020-2021: 1.022
2022-2023: 4.407
2023-2024: 417
Total : 16.532
La principale difficulté de mise en œuvre du programme est l’abandon de poste par des AME, ce qui engendre des déficits en pleine année scolaire.
Question 2 : De quels avantages sociaux bénéficient les Aspirants aux
Métiers d’Enseignant (AME) ?
Les AME bénéficient des avantages sociaux suivants:
1- une rémunération sur 9 mois dès la rentrée scolaire 2019-2020 et sur
11 mois depuis la rentrée scolaire 2022-2023;
2- une protection sociale avec totale prise en charge des cotisations sociales par l’Etat (aucune part ouvrière n’est prélevée sur la rémunération des AME). Le temps de service actuel des AME sera donc comptabilisé comme temps de travail effectif pour bénéficier des allocations sociales;
3- la prise en charge médicale (délivrée par le chef d’établissement avec fiche de paie délivrée par l’ANPE directement sur chaque compte en ligne des AME);
4- la prime d’incitation, d’éloignement et de zone déshéritée;
5- une reconduction systématique des AME ayant servi jusqu’à la fin de l’année scolaire précédente sous réserve de disponibilité à servir;
6- l’élection des AME au reversement reposant sur des critères objectifs notamment le mérite;
7- la possibilité de rapprochement de conjoints accordée pour les AME femmes;
8- la participation intellectuelle aux journées nationales pédagogiques de réflexion et de concertation des enseignants en prélude à la rentrée scolaire;
9. la formation au renforcement de capacité pédagogique;
10- la participation aux travaux d’examen et concours.
Question 3 : : Pendant que des besoins d’enseignants ne sont pas couverts, il nous est revenu qu’il y a des enseignants dans la base de données, non affectés : Ou’en est-il?
Il faut rappeler que la base de compétences des AME est une base de données constituée des candidats ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 10 sur 20 aux tests organisés par l’État. De ce fait, le nombre d’admis dans la base de compétences à l’issue d’un test est souvent supérieur au besoin alors que le déploiement se fait en fonction du besoin selon le mérite (des plus qualifiés au moins qualifiés) et les localités choisies par les postulants à l’inscription.
Au Ministère des Enseignements Maternel et Primaire, les tests de constitution de bases de compétences sont organisés suite à l’évaluation du besoin en enseignants et la disponibilité dans les bases existantes. A titre illustratif, l’expression de besoin en personnel enseignant en 2022 s élevait à 4.407 pour une disponibilité de plus de 6.000. A travers le communiqué n°252/MEMP/SGM/D-INFRE/SA du 03 août 2022, tous les aspirants admis dans les bases de compétences antérieures et non encore déployés ont été invités à s’inscrire en ligne pour marquer leur disponibilité. Mais, à l’arrivée, moins de 2.000 ont répondu à cet appel. Ceci sous-entend la non disponibilité de ces derniers qui ne se sont pas manifestés et a obligé le Gouvernement à autoriser l’organisation d’un nouveau test le 15 octobre 2022 à travers le communiqué n°097/MEMP/MESTFP/DC/SGM/D-INFRE/SP du 29 septembre 2022 dans le souci de préserver la qualité recherchée.
A cet égard, tous les AME admis dans les bases de compétences et disponibles sont déployés. Ceux qui ne le sont pas sont ceux qui ne se sont pas inscrits pour manifester leur disponibilité au moment où le besoin est exprimé.
Question 4 : Quelle pourrait être la différence additionnelle de la masse salariale annuelle (tous avantages sociaux compris), des Aspirants au Métier d’enseignant (AME), ayant déjà accompli trois (3) annéessuccessives de service, au cas où, ceux-ci, viendraient à être reversés en Agents Contractuels de Droit Public de l’Etat (ACDPE) ?
Le reversement des AME ayant totalisé au moins trois années de service après l’évaluation avec succès, fera passer la masse salariale du simple au triple. En effet, d’une valeur de huit milliards cent trente-six millions cing cent trente-six mille trois cent neuf (8.136.536.306) FCFA à ce jour pour neuf mille cing cent soixante-dix-huit (9.578) AME, la masse salariale y compris la charge sociale de ces derniers passera à vingt-quatre milliards sept cent vingt-quatre millions deux mille six cent quatre-vingt-quatre (24.724.002.684) FCFA après reversement, soit une incidence financière de seize milliards cinq cent quatre-vingt-sept millions quatre cent soixante-six mille trois cent soixante-quinze (16.587.466.375) FCFA.
Ouestion 5 : À quand le reversement des Enseignants pré-insérés, les AME, en Agents Contractuels de Droit Public de l’Etat (ACDPE), et quels en sont les critères ?
Le reversement des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) en Agent Contractuel de Droit public de l’Etat (ACDPE) ne saurait tarder une fois que le cadre réglementaire est clairement précisé. Ce travail est en cours au niveau du comité interministériel mis en place à cet effet.
La décision de reversement entérinée et adoptée en Conseil des Ministres le 07 décembre 2022 est opérationnalisée à travers les dispositions suivantes : (i) mise en place d’un comité interministériel chargé de conduire le processus d’évaluation;
(ii) élaboration de la feuille de route du processus de reversement; (iti) établissement de la liste des AME avant cumulé au moins trois (03) ans de service; (IV) définition des modalités d’évaluation.MEMP, ils sont au total 9.578 éligibles à ce reversement.
Telle est, Monsieur le Président, Honorables Députés à l’Assemblée Nationale, la substance des éléments de réponse du Gouvernement aux questions de la Représentation nationale.
Je vous remercie.