(Louis Vlavonou, un vrai démocrate)
Les députés de la neuvième législature peuvent s’en féliciter de connaître un chef du parlement épris de justice et de démocratie pluraliste. En témoigne tous les jeudis réservés aux questions au gouvernement malgré la composition de l’actuelle représentation nationale.
Toutes les questions posées au gouvernement sont transmises et sont programmées les jeudis et trouvent réponses des représentants du gouvernement. C’est bien le cas hier avec les quatre questions qui ont fait l’objet de séance plénière dont trois ont été évacuées.
La première concerne les conventions de financement soumises à la ratification et ratifiées par le Président de la République. Le député auteur de la question a voulu savoir les montants cumulés des conventions de financement ratifiées par le Président de la République à ce jour ? Quelles sont les destinations de ces conventions de financement ? Sur le total de ces conventions de financement ratifiées par le Président de la République, combien ont déjà fait l’objet de compte rendu à l’Assemblée nationale du Bénin ? À toutes ces questions le Ministre de la justice Yvon Détchénou a apporté des réponses précises ce jeudi 23 novembre 2023 devant les députés de l’Assemblée nationale dans la cadre de la séance plénière convoquée par le Président Louis Gbèhounou Vlavonou.
Des réponses apportées par le Ministre Détchénou qui répondait à la question orale avec débat posée par l’honorable Woroucoubou Habibou et 16 de ses collègues, on retiendra qu’à la date d’aujourd’hui, 76 accords de financement ont été soumis à la ratification puis ont été officiellement ratifiés. Pour le ministre le montant cumulé desdits accords de financement de novembre 2019 à avril 2023, est estimé à 2.011.942.242.477 de FCFA et il a surtout précisé que tous ces accords de financement ratifiés ont permis le financement de divers projets de développement du Bénin, et ont régulièrement fait l’objet de compte rendu à l’Assemblée nationale.
Ces réponses n’ont malheureusement pas satisfait l’auteur de la question et ses collègues. Ils ont en effet accusé le gouvernement d’engager le pays dans un endettement hors norme qui pourrait hypothéquer l’avenir des générations futures. Sur un tout autre plan, ils ont condamné cette manière de faire qui restreint à la représentation nationale une partie de ses prérogatives qui est le contrôle de l’action gouvernementale.
Répliquant à la position très tranchée des députés du parti Les Démocrates, les députés de la majorité présidentielle ont plutôt salué la célérité avec laquelle le gouvernement du Président Talon a pu mobiliser autant d’argent en un laps de temps.
Pour Augustin Ahouanvoébla, Lazare Séhouéto, Orden Alladatin, Charles Toko, Malick Gomina, Nicaise Fagnon, Pochan Natacha, Jérémie Adomaou, pour ne citer que ces députés-là, il est très important de rappeler d’où nous venons en matière de mobilisation de ressources extérieures pour financer les projets de développement. Et selon eux, faite par le gouvernement et qui est d’ailleurs une prescription de la Constitution du Bénin est salutaire et mérite d’être soutenue. Ils ont appelé leurs collègues à ne pas être nostalgiques du passé et à regarder le développement du pays.
Le deuxième sujet abordé dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale est la question nébuleuse du Soja et de cybercriminalité au Bénin. Une question devenue très préoccupante et qui mérite qu’on y accorde une attention particulière. C’est ainsi que les députés après la saisine du gouvernement à travers des question d’actualité avec débats ont pu tirer du représentant du gouvernement des réponses à leurs préoccupations.
Aurélie Adam Soulé Zoumarou en charge du numérique et de la digitalisation et sa collègue Assouma Sahadya ont répondu aux questions posées par les députés. Le sujet qui a fait encore couler beaucoup d’encre et salive, est celui de la commercialisation du Soja. Les députés du parti Les Démocrates ont salué les nouvelles mesures prises par le gouvernement. Nourenou Atchadé, Léon Dègni ont jugé ces mesures salutaires. Mais ils se sont interrogés sur celui qui va réparer les dommages causés aux producteurs. Ils ont exigé la levée des barrières érigées un peu partout dans les zones productrices de soja. Ceci, au nom de la circulation des biens et des personnes.
Dans le camp des députés de la majorité présidentielle, on s’est aussi félicité des mesures prises par le gouvernement. Pour les députés Aké Natondé, Malick Gomina, Lazare Séhouéto par exemple, il est important de comprendre que le Bénin ne peut pas se développer en acceptant que ses produits agricoles sortent frauduleusement de son territoire. Et c’est d’ailleurs pour cela que l’honorable Séhouéto a conseillé à ses collègues du parti Les Démocrates de se départir de la politique fiction et d’être dans du concret.
Le point relatif à l’expropriation des terres dans les localités de Xwlacodji et de Togbin n’a pas été abordé. Il a été renvoyé au 30 novembre 2023 pour raison de la journée qui a été harassante et à l’unanimité les députés ont décidé de la renvoyer à cette date.