Alors que plus d’une vingtaine de militaires, dont des officiers, ont été déférés et risquent l’incarcération pour leur implication présumée dans un coup d’État manqué, Chabi Yayi, secrétaire aux relations extérieures du parti Les Démocrates, a été libéré après sa garde à vue. Il est néanmoins convoqué ce jeudi 18 décembre pour la suite de la procédure, illustrant l’étendue des investigations en cours.
L’affaire de la tentative de coup d’État du 7 décembre dernier au Bénin entre dans une phase judiciaire cruciale et sévère. Près d’une trentaine de militaires, appartenant à différents corps et grades de l’armée, ont été présentés ce lundi au parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).
Selon des sources judiciaires concordantes, le groupe de suspects comprend plusieurs capitaines, majors, lieutenants, adjudants et soldats, ainsi qu’un militaire précédemment radié des effectifs. Ils ont été transférés à la CRIET après une semaine entière de garde à vue à la Brigade Économique et Financière (BEF).
Conformément à la procédure applicable aux dossiers de sûreté de l’État, ils ont été successivement présentés devant un juge d’instruction, puis devant le juge des libertés et de la détention. Au terme de ces audiences, il ressort que plus d’une vingtaine de ces militaires – soit la grande majorité – devraient être placés sous mandat de dépôt. Ils seront vraisemblablement transférés dans différentes prisons du pays dans les heures à venir, une mesure qui reflète la gravité des faits qui leur sont reprochés.
« L’orientation prise par la justice à ce stade, avec des mandats de dépôt, confirme que les charges sont considérées comme très sérieuses. La procédure suit désormais son cours sous l’autorité de la CRIET, qui est compétente en la matière. Les prochaines étapes dépendront des actes d’instruction et de la détermination des responsabilités individuelles », explique une source proche du dossier.
Chabi Yayi libre, mais toujours dans le viseur
Dans un développement parallèle de la même enquête, Chabi Yayi, une figure politique bien connue et secrétaire aux relations extérieures du principal parti d’opposition, Les Démocrates, a recouvré la liberté ce lundi 15 décembre. Interpellé dimanche soir dans le cadre des investigations sur ce putsch manqué, il a été libéré après l’expiration de la durée légale de sa garde à vue.
Cependant, sa libération ne signifie pas un classement de l’affaire à son encontre. Il a été formellement convoqué pour comparaître ce jeudi 18 décembre 2025 devant les juges instructeurs. Cette convocation indique que les autorités judiciaires entendent l’interroger plus en profondeur sur ses éventuels liens ou connaissances concernant les événements du 7 décembre.
Cette double actualité – l’incarcération imminente de militaires et le maintien sous pression d’un responsable politique – montre l’ampleur et la complexité de l’enquête en cours. Elle démontre également la fermeté des autorités béninoises à poursuivre et sanctionner toute atteinte à l’ordre constitutionnel, tout en suivant scrupuleusement la procédure judiciaire.
L’affaire, qui a secoué le pays il y a moins de dix jours, entre donc dans une longue phase d’instruction dont les développements seront suivis avec attention, tant sur le plan national qu’international.



