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Politique Société

Coup d’État déjoué du 7 décembre dernier : Ayadji décrypte et condamne

Le ministre conseiller Jacques Ayadji, également président du parti Moele-Bénin, était l’invité de l’émission « Décryptage » sur BL TV. Dans cet entretien, il revient sur la tentative de putsch survenue le 7 décembre, livrant son analyse et exprimant une ferme condamnation, tout en saluant la riposte des forces loyalistes.

Quelques jours après la tentative de coup d’État déjouée au Bénin, le Dr Jacques Ayadji, ministre conseiller aux Infrastructures et au cadre de vie et président du parti Moele-Bénin, a accordé un entretien à BL TV. Il y livre son récit personnel des événements, analyse les causes profondes de l’acte et adresse un message à la Nation.

Un témoin « serein » malgré la stupeur

Interrogé sur sa réaction à l’annonce de l’événement, Ayadji raconte avoir découvert la scène par hasard à la télévision. « J’ai vu (…) dix-sept hommes (…) Président déchu, institutions suspendues, constitutions suspendues, partis politiques. Je me demandais si on était encore au Bénin », témoigne-t-il, décrivant une sensation de dévastation. Malgré cela, il affirme n’avoir « pas eu peur », convaincu qu’une telle entreprise était vouée à l’échec dans le Bénin d’aujourd’hui. Il dénonce notamment la prestation des putschistes : « La manière même de lire ce texte était un manque de respect. (…) Un texte qu’ils ont écrit eux-mêmes… si c’était un pouvoir sérieux qui voulait s’établir, on aurait eu une autre posture ».

Refus d’analyser les racines, priorité à la républicanité

Face à la question des racines possibles de cet acte – frustrations politiques ou fait isolé –, le responsable se montre catégorique : il refuse de s’engager sur ce terrain. « Je ne veux pas aller dans ce terrain-là », déclare-t-il, rappelant que Moele-Bénin est « un parti républicain, respectueux de l’ordre républicain ». Pour lui, les divergences doivent se régler « sur le champ des idées, sur le champ de la compétition politique », et non par les armes. Il rappelle l’engagement historique du Bénin contre les coups d’État et estime que « quelques aventuriers de l’armée » ne sauraient remettre en cause cette norme fondamentale. « Les coups d’État, c’est la porte ouverte aux aventures », assène-t-il, évoquant les conséquences désastreuses observées ailleurs.

Salut aux forces armées et appel à la vigilance

Jacques Ayadji adresse ses félicitations aux forces de défense et de sécurité pour avoir « sauvé le pays de ce désastre ». Il salue particulièrement la hiérarchie militaire et les « pays amis » venus en soutien. Cependant, il émet une réserve constructive : « On peut mieux faire ». Il explique ce propos en pointant le fait que les mutins « ont semblé avoir le boulevard couvert pour intervenir simultanément sur plusieurs fronts » et ont eu le temps de se replier. « Mais c’est le résultat qui est important », concède-t-il finalement. Il profite également de l’occasion pour présenter ses condoléances au directeur du cabinet militaire, le général Bertin Bada, ayant perdu son épouse dans cette période.

Un message d’unité et de confiance aux Béninois

S’adressant à la population, le ministre conseiller lance un appel à la confiance envers le gouvernement et le président Patrice Talon. « Même si c’est dur, il est en train de transformer ce pays », affirme-t-il, appelant à accompagner l’œuvre de transformation au-delà de 2026. Il soutient sans ambages la candidature du ministre d’État Romuald Wadagni à la succession, le qualifiant d’« architecte dans l’ombre » de la mobilisation des ressources ayant permis les grands projets du régime.

Perspective politique et élections à venir

Évoquant le paysage politique, Jacques Ayadji confirme que les partis soutenant le chef de l’État, dont Moele-Bénin, travaillent à une coalition unie pour les prochaines échéances. Un accord quadripartite entre le Bloc Républicain, Moele-Bénin, l’UPR et le FCBE serait en cours de finalisation par échange de courriers. Se présentant lui-même comme candidat dans la 6e circonscription électorale, il conclut son intervention par un mot à l’endroit des jeunes et des militants de Moele-Bénin : leur premier devoir est de « soutenir le chef de l’État (…) l’institution qu’est le Président de la République ».

Par cet entretien, Jacques Ayadji campe une position fermement républicaine, mêlant condamnation sans appel des putschistes, soutien aux institutions et appel solennel à l’union nationale face à l’épreuve.

AY

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