Un incident aérien survenu à Bobo-Dioulasso a provoqué ces derniers jours une vive crispation diplomatique entre le Burkina Faso et le Nigeria. Un avion C-130 de l’armée de l’air nigériane, contraint selon Abuja d’effectuer un atterrissage d’urgence pour « problème technique », a été considéré par les autorités burkinabè comme une intrusion « non autorisée » dans leur espace aérien.
À bord de l’appareil, les 11 militaires nigérians, deux membres d’équipage et neuf passagers ont été immédiatement retenus par les autorités de Ouagadougou. L’Alliance des États du Sahel (AES) avait même qualifié l’incident d’« acte hostile », estimant que le C-130 avait pénétré sans autorisation le territoire burkinabè.
Après quelques jours de détention, les militaires ont finalement recouvré la liberté. Leur libération a été confirmée ce jeudi 11 décembre 2025 par The Guardian Nigeria, qui précise que les soldats ont été autorisés à regagner Lagos. On ignore toutefois si l’aéronef, immobilisé sur le tarmac de Bobo-Dioulasso, a lui aussi été relâché.
Dans une communication rendue publique le mardi 9 décembre dernier, les autorités nigérianes ont expliqué que l’appareil avait subi une défaillance technique l’obligeant à une escale imprévue « conformément aux procédures de sécurité standard et aux protocoles internationaux de l’aviation ». La mission des militaires, en route pour le Portugal dans le cadre d’un convoyage, devait se poursuivre une fois l’incident réglé.
Le porte-parole de l’armée de l’air nigériane, Ehimen Ejodame, s’est refusé à commenter la question d’une éventuelle demande d’autorisation préalable d’atterrissage. Il a toutefois assuré que le personnel avait été « bien traité » durant sa détention au Burkina Faso et qu’une enquête interne était ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de l’incident.
L’affaire a suscité un intérêt régional important, survenant au lendemain des frappes aériennes menées par le Nigeria au Bénin. Abuja affirme avoir visé des individus suspectés d’implication dans la tentative de coup d’État du dimanche 7 décembre, un contexte qui a rendu l’incident de Bobo-Dioulasso d’autant plus sensible.
Alassane IMOROU SANDA
