C’est vrai que la démocratie n’est pas la panacée pour la bonne gestion de la cité. C’est aussi vrai que nos chefs d’Etat africains sont des monstres et devraient apprendre à mieux gouverner. Mais l’on doit reconnaître à la vérité qu’il n’y a pas pour le moment, mieux que la Démocratie pour mieux gérer la cité. Il n’y a donc pas mieux que des hommes choisis par l’expression populaire, par les urnes pour ce rêve de gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.
L’option des coups d’Etat serait simplement discutable dans une certaine mesure si les acteurs de ces putschs eux-mêmes ne les bannissent pas et précisent clairement dans les constitutions qu’eux mêmes ont inspirées, que les coups d’Etat doivent être bannis des processus d’alternance.
Pour exemple, les articles 147 et 188 de la nouvelle constitution du Mali disent :
Article 187 : « Tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien » et Article 188 : « Les faits antérieurs à la promulgation de la présente Constitution, couverts par des lois d’amnistie, ne peuvent, en aucun cas, faire l’objet de poursuite, d’instruction ou de jugement
Qui est fou ? Arrivés au pouvoir par la force, en faisant un coup d’Etat au président démocratiquement élu, ils se dotent vite d’une constitution qui bannit, condamne avec la dernière rigueur ce moyen d’accéder au pouvoir. Et pour se protéger des dispositions de cette même constitution, ils créent l’article 188 qui les amnistie eux pour le même coup d’Etat qui les a portés au pouvoir. Ces militaires-là ne sont pas sérieux. L’argument d’une quelconque collusion du chef d’Etat démocratiquement élu avec la France, n’est qu’un grotesque alibi pour se donner bonne conscience devant les populations.
Bazoum n’est certes pas un exemple mais il demeure un moindre mal comparé à cette junte au pouvoir au Niger. D’où la nécessité de les déloger du palais par tous les moyens au profit du chef de l’Etat démocratiquement élu quitte à ce que la Cedeao discipline à son tour, ses membres pour une meilleure gestion de nos pays. Trop de prisonniers politiques en prison n’a non plus rien d’une démocratie.
Aboubakar TAKOU