La tentative de coup d’État déjouée au Bénin continue de dévoiler des aspects troublants. Bien que cette affaire continue de susciter la polémique, il y a un autre aspect plus sombre qui se révèle : une assurance-vie proposée à Tévoédjrè en cas d’échec de complot de renversement du régime du président Patrice Talon. Les commanditaires de ce coup d’État Olivier Boko et Oswald Homéky, deux cerveaux derrière ce complot, ont tout concocté pour mettre en confiance, le colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, le commandant de la Garde républicaine qui devrait faire l’opération. En dehors de la somme de 1,5 milliard de FCFA qu’il devait recevoir pour mener l’opération, les deux épicentres du projet auraient proposé au colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, commandant de la Garde républicaine, de souscrire une assurance-vie qui n’est qu’une prime de 55 millions de FCFA. C’est ce que relèvent les investigations, confirmées par un document de Nsia Assurances.Toutefois, conscient que Dieu et les mânes des ancêtres n’abandonnent jamais le président Talon compte tenu de ses actions pour le développement du pays, la méfiance et la conscience des risques omniprésents liés à ce coup de force ont poussé les commanditaires à envisager une fin tragique pour Tévoédjrè et à lui proposer cette couverture en cas d’issue fatale. Autrement dit, convaincus, que leur plan pourrait échouer et mettre la vie du colonel en péril, Boko et Homéky ont jugé nécessaire de protéger financièrement sa famille en cas de décès. Ils ont donc préparé la gestion de l’éventualité de la mort du colonel, pièce maîtresse de l’opération. D’où des fonds pour « garantir» son engagement, selon les documents publiés par Nsia Assurances Côte d’Ivoire, l’assurance-vie suggérée pour assurer une sécurité financière à la famille. Cette souscription, bien qu’elle paraisse être une mesure de précaution, s’inscrit dans une tentative de manipulation psychologique. En promettant une assurance-vie, Boko et Homéky pensaient renforcer l’engagement du colonel en jouant sur ses peurs et ses obligations familiales. Ce geste, camouflé en acte de prévoyance, visait à le rendre plus dépendant du succès du complot, en l’incitant à penser que, même en cas d’échec, sa famille serait protégée.Malgré cette précaution, le complot a rapidement été découvert, aboutissant à l’arrestation du colonel Tévoédjrè ainsi que de ses complices, Boko et Homéky. Cette manœuvre a révélé non seulement les aspects financiers du coup, mais également les jeux d’influence et les manipulations psychologiques qui en étaient au cœur. Aujourd’hui, les enquêteurs continuent de démêler cette affaire, où l’ambition et la peur se sont entremêlées de manière tragique.Cette affaire démontre que, même les principaux protagonistes d’un coup d’État ne sont jamais totalement sûrs de leur succès. La souscription d’une assurance-vie pour le colonel Tévoédjrè révèle une reconnaissance implicite des risques et de la probabilité d’un échec. Cela souligne également l’instabilité et les dangers associés à ce genre d’entreprise, où l’argent et les promesses ne suffisent pas toujours à effacer les incertitudes et les risques mortels liés aux ambitions politiques démesurées.
Vignon Justin ADANDE