Le président Adrien Houngbédji, aujourd’hui très proche de l’ancien chef de l’État Boni Yayi, parlant du Bénin dont a hérité Patrice Talon, disait qu’il était « vassalisé ». Autrement dit, sans dignité et sans repère. Tout porte à croire que le mot dignité continue de poser des problèmes aux membres de la famille de l’opposition au régime de Patrice Talon.
Et pour cause, la réaction des responsables du parti LD au rappel de l’ambassadeur Gildas Agonkan. Contre les caprices inintelligents du chef de la junte au pouvoir au Niger, le Bénin, qui est resté droit dans ses bottes, n’avait pas à présenter quelque excuse que ce soit. Y a-t-il une logique à présenter des excuses à des militaires venus au pouvoir par la force, pour leur avoir dit la vérité ? L’ambassadeur est passé à côté, très loin même de sa mission, et méritait d’être rappelé.
Ne serait-ce que par respect pour notre drapeau national, l’opposition béninoise aurait dû se taire si elle estimait ne pas avoir suffisamment de moyens pour condamner l’attitude de l’ambassadeur Agonkan. Mais comme il faut critiquer tous les actes du régime en place, les hommes du président Yayi sont tombés dans le piège de l’assurance donnée aux Béninois qu’ils vont nous faire tomber de nouveau, bien loin du niveau où le président Talon a hissé le pays. Le général Tiani est le symbole d’une gouvernance autoritaire, anti-démocratique et de la non-maitrise de la realpolitik.
Le Bénin ne doit pas commettre l’erreur de descendre au niveau de ces adeptes de coups de force. Les Béninois savent maintenant ce que sera le Bénin si les mêmes qui avaient vassalisé le pays revenaient au pouvoir.
Aboubakar TAKOU
