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Politique

Décès de Jérôme Carlos : L’hommage du président Ayadji

« Hélas ! … l’un des credo de MOELE-BENIN est de ne jamais décorer à titre posthume. C’est donc la mort dans l’âme que notre parti ne verra pas cette noble initiative se concrétiser et qui pourrait bien être remplacée par l’édition d’un recueil de ses chroniques, sauf objection de sa famille. Mon Dieu ! La mort est la raison finale de tout ! »


A dit le président du parti Moele-Bénin, Jacques Ayadji, dans un profond message d’hommage à l’illustre disparu du lundi 15 janvier 2024.
Lire ci-dessous l’intégralité de ce message dans lequel le président Ayadji évoque les qualités de l’homme et les projets du parti pour lui avant la mort ne vienne le faucher.

Jérôme CARLOS en toute sa grandeur et en toute son immensité !

Faudrait-il finalement me résoudre à poser enfin sur une page blanche, quelques mots en guise d’hommage … ?
Après de si longs jours d’atermoiement et puis d’abstention bien embarrassante, assimilable à un refus, parce que tétanisé, assommé et ankylosé par le coup de massue asséné par la mort insoutenable et inadmissible mais pourtant évidente du dinosaure Jérôme CARLOS, une grosse interrogation n’a de cesse que de m’habiter et de me tarauder l’esprit : me faudrait-il vraiment lui rendre un hommage public ?
Ce questionnement lié à des raisons particulières qui sous tendaient mon abstention et connues de personnes non moins éclairées avec lesquelles j’ai échangé sur ce feu intérieur qui consumait une part de mon cœur, continue de m’habiter au moment même où malgré moi, je me suis finalement résolu à témoigner et à lui rendre hommage. Rendre hommage à un personnage qui ne le mérite que trop !
A l’évidence et à l’aune des œuvres et de la dimension de l’homme, l’autre question qui revenait sans cesse à mon esprit confus, était celle de savoir si les hommages et témoignages, quels qu’ils soient, suffiront à magnifier et à célébrer Jérôme CARLOS en toute sa grandeur, en toute son immensité, en ses œuvres, en son humanisme, en son ingéniosité, en sa carrure, en sa valeur et en ses talents ?

Et en termes de talents, il en avait vraiment, comme on peut bien évidemment s’en douter.
En effet, en plus d’avoir fait ses Humanités Jérôme CARLOS de regretté mémoire, fut aussi un sportif, un athlète de renom : un vrai spécialiste du saut en hauteur, champion de l’ancien Dahomey aujourd’hui Bénin. Il suffit de se rappeler l’extraordinaire et éblouissante performance (2,03m en saut en hauteur) qui lui permit de décrocher l’une des précieuses médailles aux jeux de Brazzaville, en 1965 en République du Congo, pour se convaincre à juste titre, des qualités irréfutables et de la valeur intrinsèque jamais contestées de Jérôme CARLOS, en sa polyvalence et en son genre. Il faut remonter un peu plus loin pour mieux saisir le personnage et lui témoigner admiration et reconnaissance méritées et bien méritées. Car en effet, c’est au double plan des Humanités et du sport qu’il a été un ancien élève du Collège catholique Père AUPIAIS de Cotonou et du lycée BEHANZIN de Porto-Novo.
Et c’est dans cette optique que le parti politique Mouvement des Elites Engagées pour l’Emancipation du Bénin (MOELE-BENIN), l’avait retenu parmi les personnalités à célébrer, à montrer en exemple et à décorer, pas à titre posthume, mais pendant qu’il était encore vivant. C’est tout naturellement qu’il a favorablement accueilli l’idée il y a quelques semaines à peine et c’est pendant que nous sommes en pleins préparatifs que l’un des plus prestigieux nominés qu’il était a tiré sa révérence. Hélas ! Car l’un des credo de MOELE-BENIN est de ne jamais décorer à titre posthume. C’est donc la mort dans l’âme que notre parti ne verra pas cette noble initiative se concrétiser et qui pourrait bien être remplacée par l’édition d’un recueil de ses chroniques, sauf objection de sa famille. Mon Dieu ! La mort est la raison finale de tout ! Ainsi me suis –je exclamé en apprenant la gorge nouée d’amertume et le cœur meurtri, la funeste nouvelle du décès du dinosaure de la presse africaine, de l’historien de son état, et du surfait écrivain à la plume alerte, incisive, tranchante, enivrante voire prémonitoire et instructive à maints égards. Lugubre après-midi donc que celle du lundi 15 janvier 2024. Subitement, le ciel s’est assombri au quartier Avakpa à Porto-Novo, pour étendre ses épais nuages de deuil dans le firmament de tout le continent africain, et même au-delà. De sorte que si c’était possible, nous aurions souhaité ou suggéré que des catafalques soient dressés également dans bien des capitales ou villes africaines, dont tout particulièrement : Brazzaville, Dakar et Abidjan, pour accueillir, le temps d’un recueillement, la bière du célébrissime de cujus. Et le journaliste, l’écrivain, l’historien et le sportif racé ne s’en offusquerait guère, s’il eut été nécessaire qu’on demandât, prît ou tînt compte de son avis. Et ce ne sont pas les sportifs d’une discipline donnée, ces personnalités, ministres et cadres à divers niveaux, dont il fut l’éminent et éloquent professeur d’histoire dans les années 70, qui n’applaudiraient pas, s’inclinant et se souvenant de tant choses apprises, de notions reçues, de connaissances acquises, de conseils prodigués et d’avis donnés, par leur coéquipier, leur professeur, leur formateur, leur conseiller et leur coach. Encore moins, quantité de journalistes béninois et ceux d’autres pays qu’il a formés, conseillés et coachés aussi. Eux qui, plumes, microphones et caméras au point, ne prendraient que du plaisir à rappeler les faits, initiatives et actions ayant meublé, en ce monde, le passage de l’octogénaire, de l’homme du devoir, de l’honneur et de la dignité : Jérôme CARLOS.
Lui qui, de longues années durant s’est fait distinguer non seulement par ses œuvres littéraires, mais aussi par des chroniques aux thèmes actuels , enrichissants , instructifs et bien évocateurs des faits, gestes, tares et déviances de notre société dite moderne . Quelle pertinence ! Quelle sagacité ! Quelle clairvoyance ! Quelle objectivité ! Quelle alerte ! Quelle inspiration ! Et il eut fallu être Jérôme CARLOS pour prévenir et attirer l’attention de ses contemporains sur les risques encourus, les dangers imminents, les erreurs à ne pas commettre, les illusions à ne nullement avoir et entretenir ; sans oublier les pièges à éviter. Sans être politique, il ne manquait pas d’avoir l’entregent nécessaire pour mettre en relief le sectarisme, le cloisonnement, l’individualisme suicidaire, les misères, les maux, les incongruités, les intrigues et autres avatars dont des acteurs majeurs de la société civile et surtout des politiciens et dirigeants sont les auteurs et les instigateurs fieffés. L’excellence et toujours l’excellence. Tel est l’un des leitmotiv de celui qui tient à ce que l’on excelle toujours, pour aller loin dans ce que l’on fait, entreprend et initie, pour ce que l’on est, et selon l’objectif à atteindre. Surtout, ne point se décourager face à la moindre contrariété ou face à un échec ; car aimait-il à répéter :’’Un lâcheur ne gagne jamais, un gagneur ne lâche jamais !’’ ‘’L’argent d’accord, mais les valeurs d’abord!’’ Deux expressions fortes de Jérôme CARLOS qui révèlent et prouvent à suffisance la philosophie et l’éthique de l’homme qui a su se faire respecter dans l’exercice de sa profession de journaliste. « Notre métier nous assure assez de visibilité, pour que nous n’en rajoutions…. « Le journalisme est un métier noble qui ennoblit le journaliste.» «Le journaliste improvisé, sans formation au métier est un danger ». Des morceaux choisis du célébrissime personnage rappelant si bien la haute conscience professionnelle d’un journaliste qui, jaloux de son métier, tenait à ce qu’on ne le souillât point. Et point n’est besoin de revenir ici sur son sens de la dignité, du professionnalisme et de l’éthique qui lui coûta un exil forcé sous la révolution en 1975, alors qu’il était le directeur de DAHO- EXPRESS devenu EHUZU !!! Puissent ses compatriotes, et tout particulièrement les journalistes, tenir et prendre pour boussoles ses constats, conseils et recommandations cités supra, pour que vive Jérôme CARLOS !
Jérôme ! Tu t’en es allé pour les profondeurs divines insondables et insaisissables. Mais tes œuvres, ton accessibilité, ta simplicité, ton humilité et ta générosité ici-bas te rendent et te rendront encore et toujours vivant en nos mémoires et présent en nos vies ! Daigne le Tout- Puissant t’accorder le repos éternel et que brille sur toi la lumière sans déclin.
Immense Jérôme CARLOS, dors en paix.
Adieu ! Adieu ! Adieu !
Cotonou, le 25 Janvier 2024

                           O.H.S. Jacques AYADJI
                        Président de MOELE-BENIN

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