Les témoignages de l’invité sur PDG Tundé Motors
Il salue les mérites de l’He Gbadamassi et Koovi
L’émission « Décryptage » de BL TV a reçu l’éditorialiste du groupe de presse Le Béninois Libéré, Aboubakar TAKOU, qui a analysé les derniers rebondissements de l’affaire Steve Amoussou ou Frère Hounvi. Il s’agit du communiqué du parquet de Lomé, Talaka Mawama, Procureur de la République suite à l’arrestation du cyberactiviste Steve Amoussou, plus connu sur les réseaux sociaux sous l’appellation “Frère Hounvi”. Dans ce communiqué, fustige les conditions d’arrestation de Steve Amoussou.
Lors de cette émission, les discussions ont principalement tourné autour de cette arrestation controversée, des tensions diplomatiques entre les deux pays, et d’autres sujets d’actualité pertinents pour la région ouest-africaine. Le point de départ de la discussion a été ce communiqué du procureur de Lomé fustigeant les conditions d’arrestation de Steve Amoussou qualifiée de kidnapping. Ce que l’éditorialiste Aboubakar TAKOU a contesté. Selon lui, ce serait plutôt une interpellation. « Ce qu’il appelle enlèvement n’est rien d’autre que l’arrestation. » A-t-il déclaré. Il remet ainsi en question l’interprétation officielle du Togo. Pour lui, la réaction du procureur togolais, qui a pris la parole publiquement dans cette affaire, est un désaveu. Aboubakar TAKOU estime qu’il est surprenant que le Togo, connu pour son régime autoritaire, se présente comme un pays aussi ouvert que ce que la déclaration du procureur laisse entendre. « Si ça s’est passé comme le procureur togolais l’a dit, c’est un désaveu pour le régime togolais, car le procureur vient étaler des faits qui parfois prouvent à suffisance que le Togo était ouvert comme ça. »
Il trouve incohérente cette situation au regard de la réputation de fermeté et de contrôle strict généralement attribuée au Togo. Il a ajouté que si les faits se sont réellement déroulés comme le procureur les a décrits, cela démontre une ouverture inhabituelle du Togo. Ce qui serait surprenant compte tenu de la nature du régime, une dictature séculaire. Que la justice togolaise elle-même remette en question ces hypothèses, cela fragilise encore plus la position du gouvernement, pense-t-il.
L’invité de l’émission Décryptage de BL TV présentée par Akkilou Yacoubou, a été particulièrement critique envers le Togo, en affirmant que ce pays est mal placé pour donner des leçons au Bénin, notamment à propos des accusations de kidnapping. Il a rappelé les nombreuses critiques dont le régime togolais a fait l’objet, notamment concernant le cas de Jean-Paul Oumolou, et a fustigé ceux qui déforment les faits, à l’instar de Martin Rodriguez, qu’il accuse de confondre l’homme d’affaires Patrice Talon au président de la République du Bénin.
Est-ce que cela annonce une tension diplomatique entre le Bénin et le Togo ? L’éditorialiste a souligné que ces relations se sont détériorées depuis l’arrestation de Réckya Madougou, une conseillère proche du président Faure Gnassingbé. Il a ajouté que la réaction de Gnassingbé lors de la crise entre le Bénin et le Niger, où le Togo a servi de couloir pour les Nigériens, a exacerbé ces tensions. Selon lui, ces événements montrent une crise latente entre les deux pays, et le communiqué du procureur ne fait que mettre en lumière les fragilités diplomatiques entre Lomé et Cotonou. Pour l’éditorialiste, ces incidents prouvent réellement que la crise est papable entre les deux nations. Une fragilité des relations diplomatiques entre Lomé et Cotonou mises en lumière cette affaire de Frère Hounvi.
Une critique de la gouvernance togolaise
Au-delà de la diplomatie, Aboubakar TAKOU a critiqué l’inefficacité des autorités togolaises, notamment en matière de sécurité. Selon lui, il est incompréhensible que dans un pays disposant d’une police et d’un service de renseignement, des civils puissent réaliser un acte aussi grave comme cette interpellation. Il appelle donc le président Faure Gnassingbé à prendre des mesures sévères, qui incluent des sanctions contre les responsables des forces de sécurité et de défense et celles du renseignement du Togo.
Outre ces analyses géopolitiques, Aboubakar TAKOU a aussi tenu à saluer le courage de certaines personnalités béninoises. Il s’agit de l’He Rachidi Gbadamassi, qui a recadré certaines personnes de l’opposition ayant déformé les informations sur cette affaire de Frère Hounvi, ainsi que les efforts de Bertin KOOVI et Loth HOUENOU pour amener les gens à prendre conscience des enjeux actuels.
« Si vous êtes membre du gouvernement ou proches du système, du pouvoir, membre d’un parti politique, toutes les fois où on sent une frappe extérieure, on sent une haine extérieure, on sent un comportement qui va à l’encontre de votre régime, il faut sortir pour détailler la situation. Ce n’est pas forcément pour défendre son leader, mais pour montrer ce qui justifie la démarche, la dynamique. Mais curieusement, toutes les fois où les gens ont vilipendé le président Talon… On ne voit personne de la mouvance présidentielle prendre le lead. » Pour lui, dans ce combat, « l’He Gbadamassi semble être le seul » sans oublier les efforts de Bertin KOOVI et Loth HOUENOU.
Le décès du PDG de l’Imprimerie Tundé et Tundé Motors, Tundé Razaki Babatundé Olofindji, a particulièrement touché TAKOU, qui a exprimé sa tristesse face à cette perte énorme pour le pays, tout comme le décès du député David Gbahoungba. « Paix à l’âme de nos compatriotes. J’avoue que ça a été comme la mort du député Gbahoungba. » A souhaité l’invité. Il a profité pour faire de témoignages. « Le grand Tundé de qui je retiens ceci, lorsque j’ai été chassé du Bénin sous le régime Yayi, j’étais en train de traîner sous ce régime. De retour du Ghana, on s’est appelé, et il a dit qu’il traverse Togo, j’ai dit : grand frère, je suis au Togo. On s’est vu et il m’a donné 200 000 Fcfa. »
Enfin, Aboubakar TAKOU a félicité le journal Matin Libre pour ses dix ans d’existence et le lancement de sa chaîne YouTube ML TV. Il a souligné que la concurrence dans le secteur médiatique béninois deviendra de plus en plus rude, mais tirera la presse béninoise à devenir meilleure.
Vignon Justin ADANDE