(Ils veulent se libérer du chef de la Rupture pour donner leur parrainage à celui en qui ils ont le plus confiance)
Fini le projet phare du président Talon de s’offrir sa deuxième révision de la constitution. La chance n’a pas deux cheveux, dit-on. Le contexte qui lui avait permis d’avoir sa première révision avec l’assurance dans la suprématie totale de se l’offrir nuitamment, n’est plus le même. Dans des conditions bien déterminées, disait Karl Marx dans le Manifeste du parti communiste, tout phénomène tend vers son propre contraire. La crainte du président Talon se transforme carrément en une envie de le défier. Sinon qu’aucun député de la maison ne pouvait à une époque récente, rêver d’aller contre le tout-puissant empereur de ses deux Blocs politiques.
C’est malheureusement pour la Rupture, le cas aujourd’hui où plusieurs députés des deux plus grands partis, ont décidé de se constituer en un nouveau parti dont le nom ne s’éloignera pas trop du mot INDÉPENDANCE.
À première vue, l’on doit se demander pourquoi ces derniers n’ont-ils pas choisi de rejoindre facilement le camp de l’opposition. Ceci pousse à conclure à juste titre à une désobéissance au président Talon dans un goût de vengeance au profit d’un autre, après bien entendu ses propos à sa dernière interview avec la presse publique.
Ces députés qui disent devoir leur présence sur la liste à un homme, se voient dans l’élégance d’une attitude de gratitude et de solidarité à l’endroit de ce dernier. Et la loi n’ayant pas interdit la création d’un autre parti qui remplirait avec aisance les critères pour être un parti en règle, ils pensent faire naître une machine avec des molaires remarquables comme le nez sur le visage : un parti qui sera né avec plus d’une trentaine de députés à l’Assemblée nationale.
Que peut maintenant le chef de la Rupture face à ce désaveu que se préparent à lui infliger ses propres hommes ? Rien. Ils sont des députés, donc pas facilement touchables. Ils peuvent bien s’offrir ce luxe qui pourrait donner un AVC à l’homme dont ils supportaient difficilement la collaboration.
Mais c’est aussi ça la fin d’un mandat et le président Talon a bien raison de vouloir régler toute cette agitation en se collant au fauteuil présidentiel tel un gecko.
Aboubakar TAKOU