Cette deuxième élimination face au Mozambique devrait faire du Bien aux Béninois. Même si elle est douloureuse et heurte l’orgueil national, cette discussion avec le Mozambique aura l’avantage de poser le vrai diagnostic de notre football.
Cette parenthèse fermée, c’est maintenant que les dirigeants de ce sport doivent envisager un séminaire national sur l’avenir du football. Il faut ouvrir un forum dans un premier temps pour recueillir l’analyse de tout le monde. Un forum qui permettra de mettre tout le peuple béninois sur la même option de participation au débat national sur l’avenir du football béninois. Suivront après deux jours d’assises nationales pour harmoniser les points de vue sur un sport qui n’est intrinsèquement pas béninois contrairement à la boxe et les autres sports individuels.
Car en réalité, il y a une seule chose qui englue les chances du football chez nous. Le Béninois n’est pas collectif. Il est individuel. Il lui est donc très difficile d’évoluer en groupe pour le bien de celui-ci. Les gouvernements qui se sont succédé à la tête du Bénin ont tous travaillé à la mode, faire rayonner les Écureuils devenus Guépards, sans chercher à comprendre la vraie source de nos échecs. Pourquoi ça ne prend pas dans le domaine du football dans lequel, avouons-le, des efforts viennent d’être faits récemment avec l’actuel gouvernement? La question ne se pose plus au niveau de la formation physique de nos joueurs. Mais plutôt au niveau de leur mental et du don de soi. N’étant pas à l’origine des êtres solidaires donc doués à se sacrifier dans un collectif et pour celui-ci, il manque à la formation de nos joueurs ce côté mental, émotionnel qui fait la différence avec les autres. Le Béninois ne se tue pas à la tâche pour ce qui profite au groupe. C’est cette valeur qu’il faudra inculquer à nos représentants dans un premier temps. Puis viendra la compétition autour de la place en sélection. Le championnat national a révélé que le Bénin a bien du potentiel. La prestation de nos élèves Guépards de Sainte Rita à l’international, montre si besoin en est que le vivier national n’est pas pauvre. Il faut juste que les enfants soient psychologiquement pris en charge dès leur bas âge afin qu’on en face des guerriers. Tout le monde parle aujourd’hui de la participation des sociétaires de Ayema Fc dans les prouesses de l’équipe nationale. C’est simplement parce que Ayema est le seul club aujourd’hui au Bénin à griller quelques millions pour se doter d’un psychologue pour ses petits. Il faut reformater le joueur béninois dans le milieu du football. Seules des bonnes assises nationales viendront à bout de ce diagnostic pour un remède efficace. La qualification à une CAN après la Côte d’Ivoire est à notre portée si l’on panse réellement la plaie qui ronge le niveau de notre football. Ce ne sera pas exclusivement l’affaire de la fédération. Elle n’en a pas le gri-gri. Le président de Chacus fait son mieux mais il faut plus que ça pour faire rêver les Béninois sur le toit de l’Afrique. Vivement des assises nationales ! Et le président Talon saura qu’il a fait son job.
L’exploit en Égypte a été l’illusion qui a foutu la merde dans le football béninois. On n’était pas de taille ou simplement qu’on n’était pas dans la dynamique. Et cet exploit nous a mis dans une zone de confort qui fait qu’on a aujourd’hui du mal à se remettre.
Aboubakar TAKOU