Si pour certains de nos compatriotes, l’idée de la difficulté de communication entre le président de la république, Patrice Talon, et son homme de main, Olivier Boko, sonne toujours comme un jeu, c’est qu’ils n’en croient pas encore que ces deux hommes qui ont tout vu ensemble, en arrivent à ce niveau.
Qui dit Talon dit Boko. Comme à la première rencontre Macky Sall et Diomaye Faye, Sonko était de la partie, Olivier Boko était aussi dans la même salle à la première rencontre Talon-Yayi. Même si la politique est vicieuse et que les meilleurs amis d’aujourd’hui peuvent se révéler être des pires ennemis quelque temps après, le président Talon est trop averti pour laisser le temps et le pouvoir disposer d’eux. Tant l’amour fraternel du président Talon pour son homme, est grand, sincère et à toute épreuve.
Mais c’était sans compter que c’est sur ses principes cardinaux que l’ennemi va réussir à les séparer. Le président Talon a une très haute image de la fonction présidentielle pour la passer à un ami, un frère comme s’il s’agissait d’un gâteau à partager entre amis ou en famille.
Le connaissant si rattaché à cette conviction, ses anciens amis et anciens collaborateurs n’ont trouvé autre astuce que de mettre dans la tête de son frère, qu’il serait tellement aimé que le président Talon, que son élection à la tête de notre pays, est juste une question de temps.
L’activisme de l’ancien ministre Séverin Quenum en est une preuve de cette nouvelle réalité : prouver à Olivier Boko que c’est son heure et que ça prend déjà sur le terrain.
Le cliché est si fort que le candidat présumé lui-même pense dur comme fer que tout le Bénin est déjà acquis à sa cause. Olivier Boko est d’ailleurs si enfariné qu’il croit que les gens qui sortent pour Adegni, Frédéric Behanzin au nord, sont des acquis et des preuves que le jeu est déjà bouclé.
Des hommes d’affaires qui ont, sous le couvert de Olivier Boko, gagné quelques marchés publics, sont mis à contribution pour perpétuer la filière OB26. Seulement, un comité formé par des vrais amis de Olivier Boko, s’active à identifier ces opérateurs économiques afin de leur faire toucher du doigt, le risque de braver un président en exercice et ceci à plus de deux ans de la fin de son mandat.
Ces vrais amis d’Olivier Boko n’attendent pas de le voir dans une dynamique contre la conception du pouvoir de son frère Patrice Talon. Car le président n’est pas contre son frère Boko, il continue de le porter. Il ne comprend juste pas cette idée de candidature faisant croire que la présidence béninoise est exclusivement réservée pour la fratrie Talon-Boko.
Dès que ces marchands d’illusion vont comprendre que le président qui les a virés de son gouvernement, ne mérite pas d’être livré à la vindicte, et que c’est méchant de monter son propre produit, Olivier Boko contre lui, l’intéressé lui-même comprendra la piscine dans laquelle il a été plongé et reviendra à la maison jouir des privilèges que son frère ne lui avait jamais marchandés.
Aboubakar TAKOU