Après les pleurs, les condoléances et la récupération des politiques, il faut maintenant situer les responsabilités et punir très durement.
La principale cause de ces accidents dus aux mauvaises habitudes des usagers et surtout de la qualité des moyens roulants, est la fuite du policier. Une fuite de la police, elle aussi due à la misère faite à nos hommes en uniforme.
Qui veille à la qualité de la conduite et de l’état des motos et véhicules roulant sur nos axes routiers ? Les agents de police, bien sûr. Sont-ils aujourd’hui motivés à bien faire le job ? Non! Ils sont tous déprimés et ne veulent même plus prendre de risques encore moins INTERPELLER un mauvais conducteur sous peine d’être durement sanctionnés si celui-ci a les bras longs ou la fine bouche capable de créer des problèmes à l’agent.
Sous Talon, les policiers ne sont plus protégés. Ils ont été tellement dénigrés, taxés de corrompus, que pour les jouer réformateur, le président de la République, Patrice Talon, a tôt fait de les livrer à la vindicte populaire en les couvrant de honte comme s’ils étaient la pègre de la société béninoise. Conséquence, les policiers béninois déjà rongés par la bêtise du jumelage police- gendarmerie, craignent tous pour leur vie, leur carrière. Ils ne prennent plus d’initiative pour discipliner les populations.
Aujourd’hui, on brûle les feux de signalisation comme on veut devant les policiers. Ils ne peuvent rien faire. Le pouvoir ne les aime pas. Ils sont nombreux en prison pour avoir eu le malheur d’interpeller le mauvais citoyen.
Dans ces conditions où aucun conducteur ne craint même plus d’être inquiété par un policier pour faute de visite technique ou d’assurance avant de parler de feux défaillants ou de système de freinage mal en point, l’incivisme prend des galons et le drame est vite arrivé.
La cause principale de ces accidents meurtriers est l’absence de la peur du policier qui ailleurs est le début de la sagesse. C’est le gouvernement qui a plumé sous le prétexte d’une réforme, la police républicaine. Il devra donc assumer ces drames.
Et le fait que le chef de l’État n’ait toujours pas pris la parole pour adoucir le cœur des populations après ce drame de Dassa, vient comme pour aggraver sa culpabilité qu’aucun Béninois ne saura situer par simple hypocrisie. Sauf bien évidemment, le tonitruant FRÈRE HOUNVI, son ami.
Toujours parlant de la responsabilité de l’État, le fait qu’un accident se produise en agglomération, à moins d’un kilomètre d’une caserne des sapeurs-pompiers et qu’ils prétextent de l’absence de moyens (leur camion de feu serait en panne) devrait entraîner des démissions de ministres, Dg et chef d’unités ou induire des sanctions très sévères. Dans un pays normal, les familles de victimes se seraient constituées en association et en partie civile pour intenter une bonne action en justice contre l’État.
On ne peut pas avoir une caserne de sapeurs-pompiers à moins d’un kilomètre du lieu d’accident à Dassa et laisser les victimes calciner dans ce bus hermétiquement fermé.
Le président Talon a en dehors de sa spontanéité à envoyer ses collaborateurs sur le terrain, une grosse confession à faire au peuple béninois.
Plus jamais ça, avons-nous dit.
Aboubakar TAKOU