La tristesse était sur le visage des populations de Agla dans la matinée du jeudi 26 janvier 2023. Deux ouvriers maçons sont passés de vie à trépas sur un chantier privé en construction situé à Agla Ahogbohoué au cœur de Cotonou.
Selon les informations confiées à notre rédaction, il a été confié à trois ouvriers la construction de plusieurs longrines, c’est-à-dire des éléments de fondation qui constituent des points d’appui sur lesquels se répartissent les charges de l’ouvrage à construire. Au cours des travaux, les trois ouvriers pour apposer ces points d’appui se sont enfoncés dans une fosse.
À l’intérieur de la fosse, ils ont manqué d’air. Alertés par la population, les sapeurs-pompiers n’ont pu sauver qu’une personne sur les trois.
<<à l’intérieur de la fosse, la chaleur était intense. J’ai dit aux autres qu’on ne pourra pas trouver de sable ici et ils m’ont dit qu’ils iront au bout du travail. On a beaucoup discuté et je leur ai répondu que c’est une zone à risque et que je démissionnais. Ils ont proposé mesurer la profondeur et ont envoyé un fer d’une longueur de deux mètres qui est entièrement descendu au fond. Cela m’a découragé. Ils ont eu ensuite l’idée de descendre au fond de la fosse. C’est l’ouvrier de teint noir qui est allé en premier et il ne pouvait plus ressortir à cause du manque d’oxygène alors qu’un parmi nous était déjà allé dans la fosse hier et a vécu la même situation. Mais il est ressorti. C’est la même situation qui s’est produite aujourd’hui. J’étais retourné dans la fosse pour porter secours aux deux autres, j’ai pris par la corde pour descendre dans la fosse et nous trois n’arrivions plus à ressortir. Mais heureusement pour moi, j’ai été sauvé par les sapeurs-pompiers. En fait moi j’étais juste venu pour les aider creuser pour faire la fondation », a confié l’ouvrier survivant à notre rédaction.
Il faut signaler que le chef maçon et le propriétaire étaient absents sur les lieux. Une équipe du commissariat d’Agla est aussi descendue sur les lieux pour les constats d’usage. Ce drame doit interpeler les autorités pour de rigueur et de contrôle dans les chantiers de construction pour qu’on n’assiste plus à de pareils cas d’accident de travail. Les corps étaient encore sur place avant notre départ des lieux où la tristesse se lisait sur le visage des populations.
Oscar S. MEDO-ADOKON
