Samou Seidou Adambi de l’énergie, de l’Eau et des Mines ,Yves Kouaro Chabi des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Véronique Tognifodé des affaires sociales et de la Microfinance et Salimane Karimou des enseignements maternel et primaire ont tous encore répété cette année l’exercice de défense du budget de leur ministère devant les députés membres des commissions budgétaires parlementaires constituées à cet effet.
Chacun en ce qui le concerne s’est prêté aux questions des députés pour suggérer, amender ou chercher à comprendre le contenu des projets et programmes insérés dans les différents budgets. Ces exercices se terminent naturellement dans une ambiance bon enfant en attendant le vote de la loi des finances gestion 2024 du Bénin dans quelques jours par les députés.
Aux sortir des présentations des budgets de ces différents ministères, les ministres se sont présentés devant la presse parlementaire qui a pu tirer d’eux l’essentiel à retenir des budgets défendus.
Ernest LATOUNDJI
Lire les intégralités des déclarations aux sorties des présentations
Samou Seidou Adambi, ministre de l’énergie, de l’eau et des mines
« …Le budget exercice 2024 a été présenté à la commission budgétaire qui nous a reçus cette après-midi pour faire comprendre à nos honorables députés son bien-fondé pour avoir leur aval afin que 2024 soit également une année charnière en matière de réalisation du programme d’actions du gouvernement. Le projet de budget global alloué au ministère de l’énergie, de l’eau et des mines pour 2024 se chiffre à de 165.950.806.642 FCFA contre 173. 944.119.000 FCFA pour 2023 se présentant comme suit: 5.062.793.248 FCFA pour les dépenses ordinaires et 161.888.013.394 FCFA pour les dépenses en capital. Pour le secteur de l’eau, c’est environ 94 milliards FCFA et pour le secteur de l’énergie, c’est environ 64,5 milliards FCFA. Ce que nous sommes en train de faire jusqu’ici a été renforcé. Tous les projets en cours d’exécution vont continuer et d’autres nouveaux projets vont naître pour nous permettre de respecter l’horizon que nous avons fixé à nos compatriotes à savoir 2025, 2026 voire 2030 pour l’énergie. C’est dans cet esprit que ce budget a été monté. Nous l’avons expliqué aux honorables députés et ils nous ont promis leur soutien dans le cadre du vote de la loi de finances, exercice 2024. Il y a eu une petite baisse du montant du budget d’environ 4% comparativement à celui de 2023. Le secteur eau a été suffisamment renforcé. Mais ce n’est pas seulement ce qui a mis dans le budget qui sera fait. Il y a des financements étrangers qui s’ajouteront surtout dans le secteur d’énergie… ». Pour les projets en vue, il y a entre autres l’accélération des travaux pour l’accès durable à l’eau potable à toute la population en milieu rural, le renforcement des activités d’exploration du pétrole, la promotion et la valorisation du potentiel minier du Bénin, la poursuite des travaux de construction des infrastructures de production d’énergie, le renforcement du réseau de transport, la poursuite travaux d’électrification tant en milieu rural qu’urbain »
Yves Kouaro Chabi, Ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle
« …Je viens de présenter le projet de budget 2024 de mon département ministériel à la représentation nationale. Je puis vous dire déjà avec beaucoup de plaisir et de satisfaction que le projet de budget du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle a connu un accroissement de l’ordre de 5%. L’an dernier à cette même table, j’annonçais un budget d’environ 189 milliards FCFA et pour 2024, nous sommes à près de 199 milliards FCFA. Vous savez très bien que le sous-secteur de l’enseignement technique et la formation professionnelle est le projet phare du gouvernement. Depuis l’an dernier, nous travaillons sur plusieurs chantiers dont la mise en place des lycées techniques agricoles au nom de 30, la mise en place des écoles de métiers et des centres de formation professionnelle. Autour de tout cela, il y a du travail qui se fait sur les curricula, sur la formation des enseignants. Ce n’est donc pas surprenant que ce budget soit ce que vous entendez. Pour les différentes études de faisabilité, les études d’impact social et consorts, nous sommes pratiquement à la fin. Actuellement, nous nous apprêtons à lancer la construction réelle de ces lycées. D’ici à février 2024 pour les premiers lycées et les autres viendront au fur et à mesure. Avant la construction des lycées, nous avons commencé la formation des enseignants dont une bonne cohorte qui est actuellement en France et finit cette année. Nous avons près de 700 professeurs élèves adjoints et élèves professeurs certifiés à l’Université de Kétou en formation en collaboration avec des formations de l’Université de Kwazulu Natal en Afrique du Sud (…) Nous avons noté à travers les interventions des députés qu’ils s’intéressent beaucoup à ce qui se fait. Nous avons pu noter leurs préoccupations de voir les lycées se mettre très vite en place… »
Véronique Tognifodé, ministre des affaires sociales et de la microfinance
Le montant de l’enveloppe budgétaire octroyée au Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance pour relever les différents défis le long de l’année à venir s’élève à 25.456.173.000 francs CFA contre 29.122.744.000 francs CFA en 2023 soit une baisse de 12,59%.
Ces crédits sont répartis en dépenses du personnel à raison de 2.662.247.447 FCFA, en dépenses ordinaires hors salaires estimées à 5.714.720.000 FCFA et les dépenses en capital chiffrées à 17.079.205.000 FCFA
La baisse du montant du projet de budget gestion 2024 du ministère des affaires sociales et de la microfinance, comparativement à celui de 2023 se justifie par la clôture des activités du projet SWEDD prévue pour 2024, mais elle ne devrait donc pas impacter la mise en œuvre des grandes réformes engagées les années antérieures dans le secteur des affaires sociales et de la microfinance. Toutefois, les dispositions sont déjà prises par les services techniques du ministère pour l’élaboration et la soumission de la phase 2 du projet SWEDD aux partenaires techniques et financiers.
Au titre de 2024, il est envisagé une protection sociale pour tous et une prise en charge des groupes vulnérables, notamment les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées.
Au nombre des priorités pour l’année 2024, on peut citer entre autres la poursuite des grands travaux et réformes engagés en 2023, la transformation des Centres de promotion sociale en GUPS et le lancement officiel des travaux de construction et d’équipement des infrastructures adéquates, le transfert monétaire à 75 000 ménages pauvres extrêmes dans 33 communes à travers le programme de filets de protection sociale productifs au Bénin « GBESSOKE » , l’intensification de l’assurance maladie obligatoire aux couches vulnérables (pauvres extrêmes et non extrêmes), le renforcement de la lutte contre la mobilité transfrontalière des enfants, le démarrage effectif de l’implémentation de l’initiative des classes socioéducatives, la rénovation des centres de formation spécialisés des personnes handicapées, l’actualisation de divers documents de politiques (PNPG, PNPE, PNPIPH et PNVA) et élaboration de leurs plans d’action, le renforcement des capacités des acteurs de la chaîne de protection de l’enfant en vue d’une meilleure prise en charge des diligences qui leur incombent dans les procédures, le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire des adoptions, le démarrage du projet de finance inclusive et innovante, l’évaluation d’impact du projet Microcrédit ALAFIA, la consolidation de la base de données des bénéficiaires des programmes de protection sociale, la mise en place d’un centre d’assistance psychiatrique, la mise en œuvre des dispositions des textes d’application de la loi n°2017-06 du 29 septembre 2017 portant protection et promotion des droits des personnes handicapées en République du Bénin, la digitalisation des services et prestation offerts par la mise en place d’un système de gestion intégrée et l’implémentation d’un mécanisme de gestion des plaintes des services et prestations offerts.
Salimane Karimou, Ministre des enseignements maternel et primaire
« Les prévisions budgétaires du ministère des enseignements maternel et primaire pour la gestion 2024 sont évaluées à 177.892.942.000 FCFA contre 169.460.373.000 FCFA en 2023 soit une hausse de 8.432.569.000 FCFA qui correspond à un taux d’accroissement de 4,98%. Ce projet de budget se décompose comme suit : dépenses ordinaires 170.008.942.000 FCFA et dépenses en capital 7.884.000.000 FCFA (…) Qu’il vous souvienne que l’Etat a procédé à partir de janvier 2023 à l’amélioration des salaires aux travailleurs dont les enseignants. Nous avons le volet amélioration de la qualité de l’enseignement et pour que la qualité de l’enseignement soit de bonne facture. Il faudra qu’en plus de l’amélioration des conditions de travail des enseignants, il y ait des intrants pédagogiques à savoir les manuels scolaires, les cahiers d’activités. Le budget 2024 du ministère des enseignements maternel et primaire met donc l’accent sur la poursuite de la politique de l’Etat en matière de l’amélioration de la qualité de l’enseignement. En faisant le point pour le compte de l’année scolaire qui suit, nous avons dit que nous sommes déjà à un taux de couverture de 75% en ce qui concerne les cantines scolaires et qu’à partir de l’année scolaire 2023-2024, les cantines scolaires rentreront effectivement dans les chefs-lieux de départements et notamment dans les grandes villes comme Porto-Novo, Cotonou, Parakou, Natitingou et Abomey-Calavi. Déjà pour le compte de l’année scolaire en cours, nous sommes déjà dans toutes ses villes à travers le Programme national d’alimentation scolaire intégrée. J’ai dit aux députés l’exemple de l’école primaire publique Nadjo; c’est-à-dire à Porto-Novo. Nous avons lancé la rentrée scolaire à l’Ecole primaire publique de Donoukin toujours à Porto-Novo. Les cantines sont déjà là comme à Cotonou. C’est pareil à Parakou et à Natitingou. C’est dire que le gouvernement est dans la logique l’universalisation des cantines scolaires, fait en sorte qu’à partir de 2026, aucune école primaire publique du Bénin ne soit pas dotée de cantine scolaire. C’est déjà un engagement budgétisé. Ce que je vais continuer de dire par rapport aux cantines scolaires est qu’au-delà même de la question de la qualité des repas servis, le gouvernement a fait l’option de compléter ces repas par d’autres éléments nutritifs de façon particulière. C’est pourquoi l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition a été sollicitée (…) C’est dire que le Programme national d’alimentation scolaire intégrée est mis sur orbite et prend en compte l’alimentation dans sa globalité. Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier les honorables députés qui ont soutenu tous les programmes du ministère des enseignements maternel et primaire et qui en plus, ont pris l’engagement d’œuvrer pour l’augmentation des ressources budgétaires de ce ministère au regard des ambitions et de tout ce qui se met aujourd’hui en place…»
Propos transcrits par Ernest LATOUNDJI